(Dé)passer la frontière

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Dans la fabrique politique du mur israélien

, par SIMONNEAU Damien

Ce début 2019 est marqué par le bras de fer entre Donald Trump et les démocrates autour de son projet de « mur » à la frontière mexicaine, alors même que celle-ci est déjà équipée de nombreuses « barrières ». En 2015, bien après la chute du rideau de fer, l’Europe a redécouvert les « murs » aux frontières slovènes, autrichiennes, hongroises, bulgares et avant elles grecques et espagnoles (avec Ceuta et Melilla), sans parler de la frontière franco-britannique à Calais. Dans le monde post-Guerre froide, on en recense environ 70. De plus en plus d’États militarisent donc leurs zones frontalières en y déployant des technologies de surveillance, des infrastructures militaires et un arsenal juridique autorisant le contrôle de mobilités jugées « indésirables ». Se focaliser sur le mur, c’est oublier qu’il va de pair avec le checkpoint, et qu’il s’inscrit bien dans un dispositif plus vaste de contrôle et de tri des individus, et non dans la seule stratégie anti-terroriste ou anti-clandestins. Comprendre le recours aux murs nécessite également d’entrer dans sa fabrique politique comme réponse sécuritaire à tout un ensemble d’enjeux sociaux, politiques, économiques propres aux sociétés qui décident de s’emmurer. Cette réponse sécuritaire est largement théâtralisée par des acteur·rices qui y ont intérêt. Ce fut le cas pour le mur israélien construit en Cisjordanie à partir de 2002.

La diversité des murs

Les murs diffèrent de par le statut des territoires sur lesquels ils sont érigés. La décision américaine de murer sa frontière reconnue avec le Mexique n’a pas le même statut que celle israélienne d’ériger un mur en Cisjordanie occupée, jugée « illégale » selon le droit international par exemple. Les murs se différencient aussi de par leurs coûts et leurs sophistications. Donald Trump exige près de six milliards de dollars pour son projet technologisé. Rien à voir avec les barbelés érigés à la frontière entre le Botswana et le Zimbabwe en 2005. Les raisons officielles pour les construire varient également : ici c’est la lutte contre le terrorisme (en Israël mais aussi en Inde), là contre la contrebande de drogues (aux États-Unis), là contre les épidémies véhiculées par les troupeaux (au Botswana), là-bas contre l’immigration qualifiée d’« illégale » (en Hongrie). Les murs contemporains se distinguent ainsi de l’emblématique mur de Berlin qui servait plutôt à empêcher les Berlinois de l’Est de partir, ou encore des murs construits en situation de conflit territorial (Chypre, Corée, Sahara occidental, Cachemire) sur une ligne de cessez-le-feu.

Malgré cette diversité, les murs contemporains partagent des points communs. Ils sont issus de décisions unilatérales et organisent des espaces asymétriques. Les récits qui les justifient recourent à la même métaphore du « barrage contre les flux » pour consacrer un État protecteur et réactif qui militarise ses confins face à des arrivées « massives et exceptionnelles » dans un impératif d’urgence. La « menace » extérieure s’incarne dans la figure d’un·e « acteur·rice clandestin·e transnational·e » qui amalgame des situations de mobilités migratoires, de violences terroristes ou de contrebande. Ces récits n’ont pourtant rien d’originaux. Ils se répètent d’un cas de mur à l’autre, faisant fi des contextes géopolitiques et migratoires particuliers dans lesquels ils sont formulés.

Certes, une des fonctions des murs réside dans le contrôle des mobilités et le tri des individus au niveau du checkpoint, c’est-à-dire directement à la ligne frontière, en fonction du régime de permis/visas en place. Néanmoins, il n’assure pas l’étanchéité du territoire aux mobilités et à la contrebande. Autrement dit : le mur génère les tactiques de contournement, les prises de risques et les morts pour les migrant·es afin de le traverser à tout prix, qu’il prétend endiguer.

Au-delà de la défense du territoire, le recours aux murs remplit également en démocratie une fonction de théâtralité politique pour rassurer des citoyen·nes dit·es « angoissé·es » par la migration. Dans ce spectacle, le recours à un mur viendrait remettre de l’ordre dans un monde jugé plein de dangers, d’ancrer l’idée en chacun·e que l’espace étatique est une unité limitée et exclusive. Le mur fonctionne donc comme un outil matériel de réaffirmation de l’ordre souverain des États et de leur efficacité dans un monde globalisé dont ils peinent pourtant à maîtriser les flux.

Élu·es, décideur·es, fonctionnaires, organisations de la société civile et entreprises du secteur de la sécurité contribuent à mettre en scène ce récit. Ils manipulent dans leurs discours et leurs pratiques des thématiques culturelles nationales aussi larges que l’attachement au territoire, la démographie, la souveraineté nationale, la sécurité ou l’identité en les attribuant au projet de mur. Ils poursuivent ainsi leur agenda électoral, politique et souvent xénophobe. Ces différent·es protagonistes jouent le jeu de la frontière comme ligne d’exclusion et de contrôle. Ce qui se trame dans cette mise en scène, c’est bien la signification de la limite territoriale et du rapport à l’étranger·e.

D’après nos recherches, ce spectacle se décompose en trois actes repérables dans différents cas. Premier acte : la porosité du territoire et les mobilités sont construites par les partisan·es pro-mur comme des problèmes politiques. Deuxième acte : pour être réglés, ces problèmes nécessitent une action sécuritaire de la part de la puissance publique. Troisième acte : l’État est sommé d’agir en ce sens par les groupes pro-mur qui l’attaquent en justice, par la loi ou dans les médias. Au passage, les opposant·es au mur sont délégitimé·es. A partir du cas du mur israélien, qui représente à bien des égards une matrice pour les autres cas de murs, nous décortiquons à présent ces trois actes.

West Bank, Palestine. 2016. @Michael Lusk (CC BY-NC 2.0)

Le spectacle du mur made inIsrael

Le gouvernement israélien érige depuis l’été 2002 ce que l’hébreu nomme la « barrière de sécurité ». Dans les campagnes, cette « barrière » se compose d’une clôture grillagée équipée de capteurs électroniques et de système de détection, accolée à une route de patrouille. Dans les zones densément peuplées, la clôture grillagée est remplacée par un mur en béton. Cette infrastructure a été construite en même temps que des tunnels, routes, portes agricoles, et checkpoints pour contrôler les déplacements des Palestinien·nes vers les zones d’habitations israéliennes. L’emplacement de ce mur est controversé. Son tracé s’éloigne en six endroits de la Ligne verte (démarcation selon le droit international entre Israël et les Territoires palestiniens occupés) et place de facto du côté israélien des blocs importants de colonies israéliennes en Cisjordanie. Pour les Palestinien·nes, le mur est un élément supplémentaire lié à l’occupation. Aux yeux des Israélien·nes, il s’inscrit dans le prolongement d’une politique de séparation d’avec les Palestinien·nes, qui durant les années 1990se voulait alors autant sécuritaire face au terrorisme (le ministère de la Défense expliquait en 2003 que le recours au mur visait à maîtriser les attaques terroristes palestiniennes, dont les attentats suicides, la contrebande d’armes et d’explosifs, vers Israël), que politique avec la perspective d’établissement d’une entité autonome palestinienne. La période post-Oslo a vu la posture sécuritaire l’emporter pour les Israélien·nes face à la violence des groupes armés palestiniens et au traumatisme collectif des attentats-suicides, particulièrement meurtriers au printemps 2002.

Aujourd’hui, les interactions entre les deux peuples sont plus limitées malgré l’interpénétration des lieux de vie sur le terrain via l’accentuation de la colonisation israélienne de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est. La séparation s’apparente à une mise à distance d’un·e « autre » pensé·e comme dangereux·se, d’un mécanisme de gestion des frictions dans un contexte de proximité des espaces de vie. Le mur est au cœur d’un système d’exclusion d’une population située pourtant à l’intérieur d’un espace contrôlé par Israël. C’est dans ce contexte d’une transition entre une séparation négociée à une séparation militaire imposée unilatéralement que des associations, initiatives et prises de positions pro-mur se multiplient parmi les Israélien·nes à partir de 2001. Certaines d’entre elles se regroupent en une coalition nationale sous l’égide d’un général. Ensemble, elles tentent de faire pression sur le gouvernement Sharon jusqu’en 2004 pour que celui-ci ordonne la construction du mur puis qu’il la réalise dans sa totalité. Cette coalition a coordonné les pressions pro-mur locales le long de la Ligne verte de la part des maires et des régions, mais aussi de professionnel·les de la sécurité et d’élu·es s à la Knesset (le Parlement israélien).

Acte 1 : des mobilités posées comme « problématiques »
Les mobilités des Palestinien·nes de Cisjordanie en Israël ont acquis lors de la Seconde Intifada (2000-2005) un caractère problématique aux yeux des Israélien·nes, au point de constituer l’argument principal pour justifier l’érection du mur. En guise d’exemple de cette problématisation, les élu·es pro-mur le long de la Ligne verte témoignent d’un sentiment d’insécurité, qui ne se limite pas à la question des attentats (la multiplication des attentats à partir de l’automne 2000 dans les centres urbains est constituée en une menace susceptible de toucher l’ensemble de la population), mais intègre le sentiment d’une délinquance quotidienne, exprimée notamment par le problème des vols de voitures. La mobilité des Palestinien·nes, autorisée par un permis ou clandestine à travers la Ligne verte, est alors associée à la figure de l’ennemi·e « infiltré·e », figure classique du militarisme israélien. Pour les propagandistes du mur, le malaise ne tient pas seulement dans un vécu « dangereux » ou « violent » des mobilités mais dans sa perception en termes d’« invasion ». Les mobilités des travailleur·ses ou par mariage des Palestinien·nes sont donc problématisées selon un registre sécuritaire comme enjeu de protection des citoyen·nes face à des intrusions susceptibles de menacer leur intégrité physique, mais aussi comme enjeu de survie dans une nouvelle épreuve de défense pour les Israélien·nes. Le mur s’inscrit donc dans une rhétorique de restauration de l’ordre public.

Autant que l’ordre public, l’identité nationale est menacée aux yeux des partisan·es du mur. L’enjeu identitaire se traduit par une préoccupation liée à l’évolution démographique entre groupes ethniques en Israël-Palestine. La démographie apparaît ici comme un outil d’objectivation de la menace. En Israël, l’enjeu démographique est d’autant plus stratégique que le projet sioniste consiste à créer un État majoritairement juif. Pour une partie de la société israélienne, le mur traduit le sentiment d’une menace envers la permanence du projet majoritaire juif. Ainsi, une association pro-mur de Tel Aviv quantifiait à 100 000 le nombre de Palestinien·nes installé·es en Israël menaçant l’équilibre démographique entre Juif·ves et Arabes.

La demande de mur revêt enfin des enjeux de politique intérieure. Elle constitue un élément du rapport de forces politiques. Les personnes favorables au mur posent à la base de leur engagement une contestation des choix de défense du gouvernement Sharon face aux attentats, en revendiquant une tactique défensive par le mur, contre les tactiques offensives privilégiées par le gouvernement à l’époque. Le mur est présenté comme un projet de bon sens « populaire » contre des élites décisionnelles réticentes au départ.

Acte 2 : la construction d’une réponse sécuritaire
Les technologies virtuelles et tactiques privilégiées pour gérer les mobilités à l’époque contemporaine tendent à déconnecter le contrôle de la limite territoriale. Néanmoins, pour les professionnel·les de la sécurité, les éléments matériels et virtuels du dispositif de contrôle des « indésirables » sont complémentaires : « barrières » et checkpoints canalisent les flux terrestres ; les radars, caméras et drones les identifient ; les bases de données et les agences mettent en réseaux et collectent des informations sur ces flux. L’armée israélienne dispose d’une expertise solide en matière de barrages militaires et de fortifications défensives.

La demande de mur s’appuie sur des précédents de militarisation et sur la croyance en l’efficacité de tels obstacles pour contrer des mobilités. Les précédents de Gaza et du Liban sont considérés comme des succès alors même que certains pans ont été démontés par les Palestinien·nes et que leur installation n’a pas sécurisé les populations israéliennes du sud, désormais sous le feu des roquettes et sous la menace d’ « infiltration » par des tunnels. Des paramètres tels que le coût financier et humain de construction, d’entretien et de patrouille de ces technologies défensives font émerger des doutes sur l’avantage tactique des « barrières » par rapport à d’autres technologies, exprimés dans les forums militaires dans le débat entre tactiques offensives et/ou défensives contre le terrorisme palestinien en 2000-2002. Des plans de mur en Cisjordanie circulent au sein de l’armée tout au long des années 1990. En avril 2002, ces plans se concrétisent, mais ils ne sont pas soutenus par l’armée, qui y voit là une opération politique de détermination d’une ligne-frontière avec les Palestinien·nes et qui conteste sa justification sécuritaire. En effet, le mur n’était pas la solution défensive privilégiée par l’état-major. Elle n’est que complémentaire d’autres tactiques policières (emprisonnement, renseignement, couvre-feux) pour contraindre les activités terroristes.

Néanmoins, les mobilisations pro-barrière en Israël accordent une place importante à l’expertise militaire et policière. Des professionnel·les de la sécurité font partie intégrante du mouvement et inscrivent leur investissement dans la poursuite d’un agenda politique personnel. Par exemple, le général Uzi Dayan a été successivement assistant du chef d’état-major de l’armée israélienne (1998-2000) puis Président du Conseil national de sécurité (2000-2002). En juin 2002, il quitte ses fonctions pour se joindre aux associations pro-mur et coordonner une coalition nationale en la matière. Déçu du gouvernement Sharon, il comprend que le seul moyen pour vaincre les réticences de l’état-major et du gouvernement à l’idée d’un mur est de mobiliser l’opinion publique. Son argumentaire repose sur la complémentarité entre tactiques défensives et offensives pour lutter contre le terrorisme. De plus, il estime que le mur permet de déterminer une « ligne de responsabilité » pour toute « infiltration », soutenu en cela par les officiers sur le terrain.

Palestine, Bethlehem. @KyleTaylor (CC BY 2.0)

Acte 3 : attaquer publiquement l’État en défaut de protection
La mobilisation d’une expertise militaire et policière contribue à recoder les problèmes de mobilités en enjeux de sécurité traitables par le militaire. La diffusion de ce récit pro-mur s’organise dans trois arènes : parlementaire, judiciaire et médiatique avec en ligne de mire l’État et les opposant·es au mur. En Israël, la cause pro-mur dispose tout d’abord en 2001-2002 de ressources militantes, à faibles moyens matériels, mobilisées lors d’actions isolées selon les stratégies des associations. Elle acquière des relais politiques et économiques lors de la coalisation sous l’égide d’Uzi Dayan auprès des élu·es à la Knesset renouvelée en 2003 et des élu·es locaux demandant la mise en chantier du mur dans leur secteur en 2003-2004.

Cette coalition met en œuvre des actions de lobbying pour établir des contacts directs avec des décideur·ses et des actions légales et juridiques pour faire pression sur eux. Elle sollicite des rendez-vous auprès des ministres, des membres de la Knesset et du ministère de la défense pour obtenir des garanties sur la poursuite du chantier. La création d’un lobby à la Knesset permet d’organiser des séquences de pression lors de questions au gouvernement pour obtenir des engagements sur le calendrier, lors des discussions en comités d’allocation du budget face aux opposant·es de droite et d’extrême-droite. Des avocat·es mobilisent leurs ressources juridiques pour attaquer le ministère de la défense en 2002-2003 à la Cour suprême afin de le contraindre à décider le lancement du mur. Puis, ils se font à partir de 2004 les défendeur·ses du mur aux côtés des avocat·es du bureau du Premier ministre et du ministère de la défense lorsque son tracé et sa vocation sécuritaire sont progressivement contestés, notamment auprès de la Cour Internationale de Justice.

La matérialité du mur parle aux représentations. Les pro-mur le savent et mettent en scène cette matérialité lors d’évènements où la médiatisation est recherchée. Ils créent, tout d’abord, des sites internet permettant la mise à disposition d’un savoir et de documents sur le mur. Ils organisent des visites de chantier en Cisjordanie pour mieux dénoncer la lenteur de la construction en recourant à la caisse de résonance médiatique. Ils érigent de faux murs en bois comme devant la résidence du Premier Ministre à Jérusalem en 2001. Ces actions visent à produire des images et à banaliser l’idée du mur. De plus, ils recherchent la médiatisation de leurs prises de parole publiques. Les pro-mur commencent par organiser des conférences où ils invitent des personnalités politiques et des démographes. Ils obtiennent même le soutien du président de l’État israélien Moshe Katsav en novembre 2001. Les médias suivent leurs activités au point de constituer des séquences d’événement médiatique pro-mur. Cette médiatisation repose sur une connivence entre lignes éditoriales anti-Sharon de Yedioth Aharonoth et discours des activistes pro-mur, ce qui permet d’amplifier la critique du gouvernement. En Israël, le ton des médias par rapport au mur est celui du soutien à une initiative « populaire » face aux hésitations et à l’absence de stratégie contre le terrorisme du gouvernement. La force de ce message réside dans l’accusation répétée qu’ils portent au gouvernement de non-protection de ses gouverné·es.

Sortir du spectacle ?

Au final, le spectacle du mur tend à masquer les contestations, les controverses, mais aussi la coopération et les négociations entre acteur·rices sociaux·ales et étatiques dans la mise en œuvre des politiques de sécurité frontalière. On aurait donc tort de n’envisager le débat sur les enjeux migratoires et de circulation que sous l’angle de ce que le spectacle du mur veut nous faire croire : la fermeture du territoire est la seule solution possible à l’enjeu migratoire. Une telle mise-en-scène veut nous faire appréhender cet enjeu migratoire dans un sens militariste et d’exclusion. Toutefois, il convient de garder à l’esprit que les démocraties contemporaines sont prises dans de nombreux dilemmes pour concilier les différentes logiques à l’œuvre derrière la migration : défense des droits humains et des réfugié·es, libre échange et mobilités des travailleur·ses, contrôle souverain des frontières, rejet xénophobe de l’immigrant·e et apport migratoire pour des sociétés vieillissantes... En Israël-Palestine, le combat contre le mur a été, par exemple, à la fois populaire par des manifestations régulières dans les villages palestiniens impactés et juridique auprès de la Cour Suprême israélienne et dans les tribunaux internationaux pour contester sa vocation sécuritaire et agir sur son tracé. Néanmoins, cette opposition n’a pas permis de remettre au cœur de la discussion la question de la poursuite de l’occupation israélienne des Territoires palestiniens. Les opposant·es aux murs peuvent donc engager la bataille de l’opinion publique pour mettre l’accent sur d’autres aspects des migrations, faire du lobbying auprès des décideur·ses pour préconiser d’autres mesures d’accueil des personnes mobiles ou investir l’arène juridique pour encadrer juridiquement les mesures de sécurité et rappeler les États à leurs obligations en matière de protection des droits. Est-ce suffisant pour sortir du spectacle sécuritaire ?