Pourquoi monter un projet ?

De nombreux·euses citoyen·nes, des associations de solidarité, des organismes internationaux comme les Nations unies, pensent qu’il est possible de s’organiser pour agir contre les inégalités, pour rendre le monde plus juste et pour partager les richesses de façon plus équitable.

Nous sommes tou·tes concerné·es. Chacun·e peut participer à sa manière et à son échelle.

Mais devant la complexité des enjeux mondiaux, il vaut mieux ne pas partir sous le coup de l’émotion : il faut réfléchir, s’informer, se former, discuter avec d’autres, qui sont dans la même recherche ou qui ont déjà un bagage de connaissances.

Il est préférable, tout d’abord, d’écarter de son esprit l’idée que « les pays qui reçoivent l’aide internationale ont besoin de moi ». Contrairement à ce que montrent certains médias, les populations des pays d’Afrique, d’Asie ou d’Amérique latine n’attendent pas passivement qu’on vienne les aider.

Interroger ses motivations...

Monter un projet de solidarité internationale suppose faire le point sur l’ampleur de sa motivation, ses connaissances, ses compétences, ses lacunes, sa disponibilité réelle, son réseau de relations utiles, sur ce qui existe déjà dans le domaine mais aussi et surtout sur les attentes de celles et ceux que l’on veut aider. Il n’est évidemment pas utile de lancer une initiative qui ne répondra en rien aux besoins locaux et sera peut-être, au contraire, mal perçue par les personnes sur place.

Il convient d’être réaliste et patient·e quand on veut s’engager sérieusement dans ce type d’action : développer un partenariat, mobiliser les différents acteur·rices, mettre en place le projet, trouver des financements, cela prend du temps et de l’énergie.

S’inscrire dans une démarche de partenariat

Il n’est pas possible d’être solidaire seul·e ! La moindre des choses est d’avoir l’avis et même l’accord de celui ou celle que l’on souhaite aider. Car, aussi bien intentionné et original que soit un projet, il peut être décalé par rapport aux ressources, contraintes et envies locales.

Alors ? D’abord faire preuve d’humilité. Admettre qu’on ne sait pas tout, qu’on a beaucoup à apprendre.

Un·e partenaire sur place est le·la mieux placé·e pour apporter l’analyse du contexte et la définition des besoins. Cela peut être une association, une structure locale, une école, un centre social, un groupe d’étudiants, une organisation paysanne...

Construire la relation

S’entendre sur les objectifs, les modalités du projet et les rôles de chacun·e est une autre étape, pour laquelle il faut être prêt à ajuster ses attentes. Les priorités des un·es ne sont pas toujours celles des autres. Les décalages (imprévus, moyens de communication, malentendus interculturels...) peuvent s’accumuler. Mais, c’est au croisement des idées, expériences, et compétences de chacun·e que va pouvoir se dessiner l’action concrète. Débattre, négocier n’est pas une mauvaise chose, c’est au contraire une condition pour construire une relation équilibrée et égalitaire. Le partenariat nécessite donc pour être réel et efficace d’avoir pris le temps d’installer une relation de confiance, la plus franche et la plus transparente possible.