À contre-courant : arts, politique et transformation sociale

Le Portugal de Salazar et la Géorgie néo-soviétique, des âmes sœurs

, par NADIRASHVILI Nikoloz

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Des groupes d’extrême-droite liés à la Russie et au clergé ont violemment interrompu la Marche des Fiertés le 8 juillet 2023.
 ©Zurab Tsertsvadze

Le 17 mars, je suis arrivé à Lisbonne en tant que chercheur et curateur invité [1] pour élargir le spectre de mon enquête de quatre ans portant sur les recoupements entre politique, religion et arts visuels. Je m’intéressais alors à l’intégration de la religion aux pratiques artistiques sous la dictature de l’Estado Novo, et j’entendais confronter les conclusions que j’en tirerais avec le discours des historien·nes de l’art sur la Géorgie soviétique. Sur place, j’ai découvert que le demi-siècle de régime autoritaire d’António de Oliveira Salazar avait, semble-t-il, davantage en commun avec le programme néo-soviétique de la Géorgie moderne. Ce sont donc finalement ces deux « âmes sœurs » que va comparer cet article.

Certain·es se demanderont s’il est bien pertinent ou même possible de comparer la Géorgie et le Portugal, deux pays situés aux confins de l’Europe continentale et à des sphères politique et socioculturelle résolument différentes. Se poser cette question, c’est déjà une première étape dans ce voyage épistémologique inédit : les extrêmes se rejoignent, certes, mais pas forcément de la façon dont on peut s’y attendre.

Deux aspects significatifs justifient cette comparaison entre l’Estado Novo et la Géorgie néo-soviétique : l’hégémonie de l’Église et l’adhésion à un projet colonial au nom des élites politiques.

Sous l’Estado Novo, l’Église, alors dirigée par le cardinal Manuel Gonçalves Cerejeira, un proche de Salazar, était l’un des instruments les plus fidèles et importants du régime. [2] En Géorgie, Ilia II, le catholicos-patriarche de l’Église orthodoxe géorgienne, qui a fait ses études et été ordonné en Russie, est considéré comme la personnalité publique préférée des citoyen·nes géorgien·nes. [3] Cette popularité permet à l’establishment religieux de jouir d’un pouvoir illimité, qu’il met au service d’une rhétorique fondamentaliste, anti-Occident et pro-russe. [4] Ainsi, en 2011, Ilia II annonçait que chaque 4ème nouveau-né d’une fratrie recevrait le titre de « patriote d’une totale abnégation et défenseur·e du trône du patriarcat géorgien. » [5] De son côté, le Premier ministre géorgien en poste début 2023, Irakli Garibashvili, a assisté à la Conservative Political Action Conference à Budapest, déclarant à l’occasion :

Je tiens tout particulièrement à remercier mon cher ami le Premier ministre Orbán ! En ces temps difficiles, les Hongrois·es ont bien de la chance d’avoir un leader aussi avisé et visionnaire, qui défend les intérêts de sa courageuse nation et de la Hongrie, qui protège des valeurs fondamentales et qui est un homme politique, un dirigeant, un combattant et un Chrétien en tous points exemplaire. […] Je suis père de quatre enfants et, tout comme la grande majorité des parents géorgiens, je tiens à élever les générations futures selon des valeurs uniques fondées sur la chrétienté, sur ces mêmes valeurs avec lesquelles nos parents nous ont élevé·es. C’est pourquoi nous protégerons les droits de chacun·e, et de même que nous ne permettrons pas les violences à l’égard d’une minorité, nous ne permettrons pas les violences de la minorité à l’encontre de la majorité. Nous rejetterons toute tentative, de la part d’une minorité ayant recours à une propagande agressive, de renversement des valeurs que la majeure partie des Géorgien·nes estiment avoir reçues de Dieu, et sur lesquelles sont fondées l’identité, la singularité et toute l’histoire de la Géorgie. [6]

Comme dit plus haut, le parallèle conceptuel entre le Portugal d’hier et la Géorgie d’aujourd’hui repose aussi sur l’acceptation d’une réalité structurée par le colonialisme. Là encore, objecteront certain·es, n’est-il pas absurde de comparer le Portugal, ancien État colonial, à la Géorgie, ancien État colonisé ? La similitude réside dans l’adhésion à l’idée du colonialisme : le tandem composé de l’administration salazarienne et de l’Église catholique du Portugal glorifiait le concept d’un Portugal pluricontinental. Ce n’est qu’à la Révolution des œillets que l’Église portugaise a fait marche arrière pour enfin déclarer qu’un pays chrétien ne devait pas posséder de colonies. [7] Depuis 2012, date à laquelle l’oligarque Bidzina Ivanishvili a fait main basse sur la Géorgie, la Russie (qui occupe 20 % du territoire de son voisin géorgien) est de moins en moins critiquée par les élites politiques. [8] Sur ce point, l’Église orthodoxe géorgienne est tout aussi mutique que le gouvernement du pays : sa soumission et sa déférence à l’égard de l’Église orthodoxe russe légitiment la position du patriarche Cyrille de Moscou, selon qui l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud occupées ne relèvent pas de l’autorité de l’Église orthodoxe géorgienne. [9] L’oligarchie néo-soviétique et le clergé orthodoxe semblent donc se satisfaire du statut de colonie.

La (non) remise en question de l’Église dans le Portugal de Salazar

Étant donné que la résistance est dans l’ADN de l’art, je m’attendais à trouver au Portugal des œuvres reprenant à leur compte l’iconographie chrétienne pour contester la dictature de l’Estado Novo qui s’appuyait sur la religion. En vain. À cela, je propose une tentative d’explication. Tout d’abord, au crépuscule de l’Estado Novo, des catholiques dits « progressif·ves », dont des prêtres, se sont rebellé·es contre l’Église catholique portugaise en invoquant la rhétorique plus libérale du concile Vatican II. [10] L’establishment catholique présentait ainsi un double visage aux citoyen·nes portugais·es. Ensuite, l’Église catholique portugaise, bien que complice de l’Estado Novo, a su endiguer les forces ouvertement fascistes au début de la dictature, empêchant ainsi le nouveau régime de reproduire le système de répression et de violence en place sous le Troisième Reich ou l’Italie de Mussolini. [11] Enfin, sous l’Estado Novo, le Portugal était tout sauf laïc : des accusations de blasphème ont ainsi pu entraîner l’auto-censure des artistes portugais·es. (Saluons toutefois les artistes du monde entier de cette époque, tel·les que Vassily Kandinsky, Gabriele Münter, Maria Marc, Sonia Delaunay, Marc Chagall et bien d’autres, qui ont osé expérimenter avec les discours conventionnels dominants dans la chrétienté.)

Il semblerait que les artistes aient attendu l’effondrement de l’Estado Novo pour « blasphémer ». Dans les années 1970, João Abel Manta (1928-) crée ses Caricaturas Portuguesas Dos Anos Salazar. Avec ces caricatures, il adopte une approche cynique héritée de Goya en faisant cohabiter les antagonistes du régime de Salazar et les protagonistes de la chrétienté (la Vierge marie, São Antonio), tou·tes déconstruit·es et dignes des personnages du film Affreux, sales et méchants (1976) d’Ettore Scola.

Plus tard, Paula Rego (1935–2022), l’une des plus célèbres artistes portugais·es, a peint ses madones en s’inspirant des motifs et des concepts de l’iconographie chrétienne pour dénoncer la suprématie du patriarcat. Elle nous donne à voir, de façon plus nette que jamais, le destin forcé de la mère de Dieu ou Sainte Catherine, l’une des saintes les plus « féministes » de l’historiographie chrétienne, en train de décapiter l’empereur. Dans sa série intitulée Croisade des enfants, Rego interprète à sa manière une histoire du XIIIe siècle qui raconte comment les enfants de toute l’Europe s’étaient mis en tête de conquérir la Terre sainte, avec la bénédiction du pape. Certain·es se noyèrent dans la Méditerranée ; les survivant·es furent vendu·es comme esclaves et prostituées en Afrique du Nord. Là où les visages déformés de Manta renvoient aux dysfonctionnements de la religion institutionnalisée sous Salazar, Rego analyse le christianisme pour révéler les horreurs commises au nom d’un fondamentalisme exclusivement masculin.

Église orthodoxe, violences à l’encontre des personnes LGBT et résistance artistique en Géorgie

Le 17 mai 2013, une poignée de militant·es et de sympathisant·es LGBT ont voulu célébrer la Journée internationale contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie sur l’avenue principale de Tbilissi. En réponse, 20 000 personnes (dont des membres du clergé orthodoxe) ont franchi le cordon symbolique de la police pour s’en prendre violemment à elles·eux. Par chance, tou·tes les militant·es en ont réchappé. Après ce jour sombre dans l’histoire contemporaine du pays, le patriarcat de Géorgie a décidé de se réapproprier le 17 mai ; c’est ainsi que la Journée internationale contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie est devenue la fête nationale dédiée à la Sainte Famille. [12] Nous avons préféré ronger notre frein et attendre huit ans avant d’organiser une nouvelle marche des fiertés à une autre date, le 5 juillet. Malheureusement, des groupes extrémistes, pour l’essentiel des forces ouvertement pro-russes, ont à nouveau occupé l’avenue principale de la capitale et occasionné des violences qui se sont soldées par la mort d’un cameraman, en même temps qu’était installée une croix devant le parlement géorgien. [13] Ces groupes extrémistes en ont aussi profité pour déchirer le drapeau de l’UE, cette union géopolitique qui, de leur avis, menace l’identité nationale de la Géorgie. C’est ainsi que l’Église cherche à présenter les homosexuels, les lesbiennes, les bisexuel·les et les personnes transgenres comme des ennemi·es du pays, afin que les orthodoxes extrémistes puissent conserver toute leur influence et leur pouvoir.

Une personne, la tête couverte d'un tissu noir, pose au milieu d'une salle blanche. De longs fils ou bandes de tissus semblent sortir de son torse.
 “H-” (2021), performance d’Andro Dadiani à l’Oxygen Biennal.
©Sandro Sulaberidze / K.O.

Ces processus civils ont poussé plusieurs artistes géorgien·nes à détourner l’iconographie chrétienne pour remettre en cause l’hégémonie patriarcale renforcée du tandem gouvernement-Église. En 2021, un jeune artiste géorgien contemporain, Andro Dadiani, présentait sa performance H- dans le cadre de la biennale Oxygen. Debout dans un cube blanc et quasiment nu, Dadiani était attaché aux parois par des cordes dont les extrémités lui transperçaient la peau. Bien que plusieurs niveaux de lecture soient possibles pour cette performance, ce qui m’a d’abord sauté aux yeux, c’est sa ressemblance avec l’iconographie de Saint Sébastien, souvent considéré comme une icône gay dans la culture contemporaine. La popularité générale de Saint Sébastien dans l’univers actuel des arts visuels en Géorgie pourrait en faire une référence iconologique : ici, les minorités sexuelles vivent en martyrs.

En Géorgie, les femmes transgenres sont les premières victimes de la violence patriarcale. Publié en 2021, un article intitulé Women Buried as Men [14] aborde les menaces qui pèsent sur la vie des personnes transgenres du pays, notamment les femmes, qui souffrent d’un quotidien difficile en raison du manque d’harmonisation dans la législation et de la transphobie ambiante. Elles·ils sont donc nombreux·ses à fuir la Géorgie pour se réfugier dans l’Union européenne. Certain·es meurent dans d’atroces souffrances.

“I Made You a Curtain That You’ll Never See” [Je t’ai fait un rideau que tu ne verras jamais] (2020), installation d’Anastasia Akhvlediani à l’Oxygen Biennial.
©Guram Kapanadze

En 2019, Anastasia Akhvlediani a créé une œuvre mémorielle en montant une installation pluridimensionnelle baptisée I Made You a Curtain That You Will Never See, comme un sanctuaire s’inspirant des cimetières des campagnes géorgiennes, au centre duquel elle a placé le portrait d’une femme décédée. Cette œuvre représente la tombe d’une jeune femme transgenre qui, ne pouvant rester dans son village, a rejoint la capitale, s’est adonnée à la prostitution et a été tuée. Sa famille, ayant appris qu’elle était séropositive, a fait transporter sa dépouille directement de la morgue au cimetière, pensant qu’en suivant la tradition géorgienne qui veut que l’on garde le corps au domicile après les funérailles, elle ne soit elle-même infectée par le VIH. [15]

Bon nombre de Géorgien·nes sont pétri·es de préjugés. Le gouvernement et l’Église orthodoxe de Géorgie s’inscrivent dans le droit fil de la propagande poutinienne en faisant croire que l’on peut « attraper » l’homosexualité comme un virus, par exemple en regardant un film avec des protagonistes homosexuels [16] ou en assistant à une marche des fiertés. Peut-être que les croix installées sur les toits des immeubles résidentiels des abords de Tbilissi protègent les habitant·es de ces « impuretés importées » ?!

Sur un fond noir, ressort un t-shirt orange maculé de tâches.
“Tunic of Mine” [Tunique à moi] (2021), installation (détail) d’Alexander Beglarishvili à l’Oxygen Biennial.
©Saba Gorgodze

Malgré cette atmosphère hostile, il reste par chance des œuvres qui parlent de la beauté de l’amour. Au centre de Tunic of Mine (2021), une installation d’Alexander Beglarishvili, se trouve un polo maculé de gouttes de sperme, l’ADN d’être(s) cher(s). À côté, on peut lire : « ENCORE MIEUX QU’AUTUMN RHYTHM DE POLLOCK, LES TACHES DE TON SPERME SUR MON T-SHIRT ORANGE ». Cette œuvre a été présentée deux fois, la deuxième dans un espace calciné semblable à une grotte qui évoquait un sanctuaire naturel. Le t-shirt symbolique tient lieu d’objet sacré incarnant la suprématie de l’amour (queer).

Si, un jour de 2010, vous vous étiez rendu·e au lac de barrage de Zhinvali, près de Tbilissi, vous y auriez peut-être vu un groupe de personnes composé d’un prêtre, de membres du clergé, de représentant·es de la Georgian Water and Power (GWP) et d’habitant·es du village situé non loin. Ce jour-là, le patriarcat de Géorgie a donné sa bénédiction à la construction d’une nouvelle église avec le soutien financier de GWP. L’édifice devait être une copie de l’église de Jvarpatiosani, qui datait du XIIe siècle et s’est retrouvée engloutie par la construction du barrage en 1985, au point de n’être plus visible qu’au cours des mois de janvier, février et mars, lorsque le niveau de l’eau du lac est suffisamment bas. En 2023, la Géorgie a présenté le projet « éponyme » January February March à l’occasion de la biennale de Venise, qui consistait en l’installation d’une autre réplique de l’église de Jvarpatiosani dans l’espace d’exposition Giardino Bianco. [17] Cette copie était dysfonctionnelle, puisqu’on ne pouvait pas rentrer à l’intérieur. Ce n’était ainsi qu’une représentation négative de l’édifice inondé, un intérieur spacieux transformé en une masse. Je vois dans cette démarche artistique une tentative de saisir l’essence plutôt que la forme.

Au centre de la photo, on voit une colone en brique soutenue par un cadre en fer.
“January February march” [Janvier février mars] (2022), exposition (détail) de la Biennal d’architecture de Tbilisi dans le cadre du Pavillon National de Géorgie, à la 18° exposition internationale d’architecture.
©Sandro Sulaberidze

Voilà donc où nous en sommes aujourd’hui : une église ancienne sous l’eau, sa copie structurelle sur des terres voisines, son essence reconstruite à Venise. À mon sens, cette trilogie symbolise les difficultés bien réelles de la Géorgie néo-soviétique, dont les traditions sont préservées sous des formes en opposition avec leur essence authentique… [18] C’est là qu’interviennent les artistes contemporain·es désireux·ses d’évaluer d’un œil critique la nature de toute chose dite « traditionnelle »… comme en écho aux « vérités indiscutables » de Salazar.

L’art et la critique du colonialisme

Tandis que la critique du Portugal contemporain, qui était jadis l’apanage des artistes du Cap-Vert, du Mozambique, de l’Angola, et du Timor oriental, émane désormais du Portugal lui-même, dont les artistes estiment que les poids lourds de l’UE définissent le programme de toute l’Union, nous autres Géorgien·nes sommes toujours confronté·es à l’appétit colonial de la Russie. La plupart de mes compatriotes sont conscient·es des menaces venant du nord, mais une poignée de puissant·es préfère se tourner vers le marché russe en capitalisant sur sa mise à l’écart de l’UE.

Un certain nombre d’artistes géorgien·nes ont fait de cette impasse leur sujet d’étude. Ainsi, en 1999, Kote Sukaberidze apportait la dernière touche à un tableau intitulé « Shamil’s Fight against Russia ». Cette œuvre nous rappelle savamment l’importance du concept de résistance. Parmi les mouvements artistiques récents les plus pertinents à mon sens figure le Bouillon Group, un collectif pratiquant l’art-performance basé en Géorgie. En 2018, ses membres ont abordé le sujet lors d’une discussion au Centre d’arts contemporains de Moscou. À la fin de la séance, ils·elles se sont adressé·es au public, principalement constitué d’intellectuel·les moscovites :

[…] Nous nous efforçons de préserver notre liberté et d’en repousser sans cesse les limites. Tout·e représentant·e de l’État qui ne respecte pas la dignité du peuple est immédiatement relégué·e aux poubelles de l’histoire. Finie, l’époque où fumer du cannabis ou s’adonner au pot-de-vin pour obtenir sa liberté était passible de prison. Ces progrès ont été acquis de dure lutte, ils ne sont pas le fruit du hasard. Voilà pourquoi nous refusons la servitude. Tout cela, vous n’y êtes pas encore. [19]

En 2023, le gouvernement géorgien a accouché d’un nouveau slogan : « Avec dignité envers l’Europe ». Le mot à retenir est « dignité », car c’est pour le gouvernement une façon d’instrumentaliser l’idéologie ultra-nationaliste et de sous-entendre que si nous suivons aveuglément les directives de l’Union européenne, nous en perdrons notre dignité nationale. Ce qui m’évoque un slogan de Salazar : « Orgulhosamente Só » (Seul·es avec fierté). Et c’est là que s’arrête le parallèle entre les confins de l’Europe continentale : si Salazar était mu par une fibre destructrice mais portugaise, le slogan de la Géorgie moderne (« Avec dignité envers l’Europe ») découle, lui, d’un programme néo-soviétique concocté par Moscou pour la Géorgie… sa colonie.

Conclusions

Bien que cinquante années se soient écoulées depuis l’effondrement de la dictature semi-théocratique du Portugal, les projets sociaux et artistiques intégrant des concepts religieux et rejetant les tendances patriarcales à l’œuvre continuent de fleurir. Ce qui a changé, c’est qu’outre les initiatives non gouvernementales, il existe désormais plusieurs institutions d’État et municipales qui tiennent lieu de remparts contre un retour du salazarisme (FASCISMO NUNCA MAIS !). En revanche, en Géorgie, tandis que les militant·es des droits humains et les artistes contemporain·es se battent pour la justice et les valeurs démocratiques, le ministère de la Culture et de la protection des monuments supprime les affiches de Staline du Musée de l’occupation soviétique. [20]

Malgré tout, nous poursuivons la lutte contre les structures religieuses et gouvernementales oppressives, car nous avons notre propre version de « FASCISMO NUNCA MAIS » : l’URSS, PLUS JAMAIS !