Entre le VIIe et XIXe siècle : Succession d’empires et de royaumes (empire du Ghana, empire du Mali, empire shonghaï, royaume de Ségou, empire Toucouleur…).
XIIIe siècle (1222) : Soundiata Keïta, issu de la confrérie des chasseurs et empereur du Mali, proclame la Charte du Mandé (ou Manden), considérée comme la première déclaration des Droits de l’Homme / considérée comme le premier texte relatif aux droits fondamentaux. Cette charte a une vocation universelle. Elle pose en principe, le respect de la vie humaine, la liberté individuelle et la solidarité. et affirme l’opposition totale de la confrérie des chasseurs à l’esclavage.
À partir la seconde moitié du XIXe siècle : C olonisation française sous le nom de Soudan français
1914 : Première révolte touarègue.
1958 : Proclamation de la République soudanaise (vassale de la France).
1959 : Fédération du Mali (avec le Sénégal) qui devient indépendant en 1960.
22 septembre 1960 : l’ex Soudan français devient la République du Mali. Présidence de Modibo Keita.
Dès 1959 : rébellion touarègue violemment réprimée. Premiers exodes des Touaregs vers l’Algérie et la Libye (1963).
19 décembre 1968 : coup d’État militaire, Modibo Keïta est emprisonné.
1968-1991 : régime dictatorial dirigé par Moussa Traoré et le Comité Militaire de Libération Nationale (CMLN). Un parti unique fondé en 1979, l’Union démocratique du peuple malien (UDPM).
Juin 1990 : rébellion touarègue contre l’oppression malienne. Signature d’un accord de paix à Tamanrasset (Algérie) le 6 janvier 1991, accord qui n’est pas appliqué entraînant la reprise de la rébellion suivie d’une intense répression et d’exactions militaires provoquant un exode vers les pays voisins.
26 mars 1991 : renversement de Moussa Traoré par un nouveau coup d’État militaire. Transition démocratique dirigée par le Général Amadou Toumani Touré
1992 : élections législatives et présidentielles. Victoire de l’Alliance pour la démocratie au Mali (ADEMA) et à la présidence de Alpha Oumar Konaré qui sera réélu en 1997.
11 avril 1992 : signature d’un Pacte national de paix avec les Touaregs mais les exactions militaires contre les civils continuent.
1994 : dévaluation de 50% du franc CFA qui entraîne une hausse importante du coût de la vie et provoque des manifestations (janvier). Aggravation des tensions dans le Nord, en particulier entre les communautés sédentaires Songhai, les Touaregs et les Arabes avec pour résultat la formation du Mouvement patriotique Ganda Koi ("maîtres de la terre" en songhai), le MPGK
Janvier 1995 : signature des accords de Bourem entre le MPGK et le Front populaire pour la libération de l’Azawad (FPLA), principalement composé de Touaregs.
27 mars 1996 : cérémonie de la "flamme de la Paix de Tombouctou" et dissolution des deux mouvements de rébellion touarègue malienne, le MFUA (Mouvements et fronts unifiés de l’Azawad) et le MPGK (Mouvement Patriotique Ganda Koye)
Juin 2002 : alternance démocratique avec l’élection de Amadou Toumani Traoré (ATT) à la présidence réélu le 29 avril 2007.
23 mai 2006 : attaque des garnisons de Kidal et Ménaka par "l’Alliance démocratique pour le changement du 23 mai" (ADC) qui marque le début d’une nouvelle rébellion touarègue.
4 juillet 2006 : signature des accords d’Alger par le gouvernement et l’ADC, l’accord de paix porte principalement sur la sécurité et la croissance économique à Kidal, la huitième région du Mali et la plus éloignée de la capitale.
Mai 2007 : reprise du conflit touareg : affrontement, dépôt d’armes, enlèvement, nouvel accord… situation qui perdure aujourd’hui dans un environnement où sont présents des membres d’Al-Qaida.
2008 : face à des importations croissantes, le gouvernement lance "l’initiative riz" censé augmenter de 50 % la production de cette denrée de base.
2009 : le nouveau code de la famille et des personnes, accordant une place importante aux droits de la femme malienne, bien qu’adopté en première lecture par l’Assemblée nationale mais contesté par le Haut Conseil Islamique (HCI), est ajourné.
2010 : crise diplomatique (février) due aux agissements d’Al-Qaeda au Maghreb islamique (AQMI). Nord du pays traversé par des combattants islamistes d’AQMI, des rebelles touaregs et des trafiquants en tous genres.
2011 : dans la région du Sahel, multiplication des prises d’otages de ressortissants occidentaux, notamment français. Nord du pays déstabilisé par la guerre en Libye. Création le 16 octobre du Mouvement National pour la libération de l’Azawad (MNLA) qui revendique l’indépendance de l’Azawad. Création en décembre du mouvement islamiste touareg Ansar ed-Dine dont l’ambition affichée est d’imposer la loi islamique sur tout le territoire malien
Début 2012 : Affrontements entre l’armée gouvernementale et le MNLA
22/03/2012 : coup d’État militaire déclenché par le capitaine Amadou Sanogo qui renverse le président Amadou Toumani Touré à quelques semaines de l’élection présidentielle qui marquait la fin de son second mandat.
avril 2012 : Le 6 avril, le MNLA proclame la naissance de la République indépendante de l’Azawad. Progression des groupes rebelles du pays provoquant le départ de centaines de milliers de personnes vers le Burkina Faso et la Mauritanie. Le 12 avril : pour assurer la continuité de l’État et le fonctionnement des institutions, mise en place d’un gouvernement de transition composé de civils et de militaires et dirigé par Dioncounda Traoré.
10 janvier 2013 : début de l’intervention militaire de la France au Mali
Histoire récente
Naissance récente d’une démocratie
Après un soulèvement populaire réprimé dans le sang, le 26 mars 1991, un coup d’État militaire renverse Moussa Traoré à la tête d’un régime policier depuis 1968.
Le général Amadou Toumani Touré assure les fonctions de chef d’État pendant la transition démocratique. Il organise des élections législatives et présidentielle en 1992. À l’issue de ces élections, il remet le pouvoir au nouveau président Alpha Oumar Konaré, élu au second tour avec 69,01 % des suffrages contre Tiéoulé Mamadou Konaté.
Amadou Toumani Touré (dit "ATT") est désormais surnommé "soldat de la démocratie".
Alpha Oumar Konaré est réélu pour un second mandat en 1997. Au plan national, son action est marquée par la restauration de la démocratie au Mali, le règlement du conflit avec les Touaregs et la mise en œuvre de la décentralisation. Cependant, les difficultés économiques persistent ainsi que la corruption. Sur le plan international, il œuvre pour la paix sur le continent et l’intégration régionale. Il préside la CEDEAO (Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest) et l’UEMOA (Union Économique et Monétaire Ouest-Africaine) en 1999 et 2000.
En 2002, il respecte la constitution malienne qui limite le nombre de mandats présidentiels à deux.
Amadou Toumani Touré se lance dans la vie politique en posant sa candidature pour l’élection présidentielle de 2002. Il est élu président : première étape d’une alternance démocratique.
Sa présidence est assez atypique, il n’appartient à aucun parti politique et son gouvernement regroupe tous les partis du pays. Le pays connaît une stabilité politique et le chef de l’État cherche un consensus permanent qui limite l’action gouvernementale confrontée à une chronique pénurie des moyens. Le débat idéologique est marginalisé. ATT ne pouvant se représenter en 2012, l’illusion qui prédominait a laissé place à une suite d’évènements qui met à mal les fondements mêmes de l’Etat.
La lutte contre la corruption aux racines profondes a fait l’objet de nombreux débat et d’une loi (août 2003), mais se heurte à de nombreuses résistances. En 2010, Transparency International classe le Mali au 118ème rang sur 182, avec un indice de 2.8, soit en amélioration au regard de l’indice publié sept années plus tôt (3,2)
Le Mali, qui a ratifié la plupart des conventions internationales sur les libertés fondamentales, poursuit la consolidation de l’État de droit et intègre progressivement le dialogue avec la société civile.
La peine de mort, bien que non appliquée depuis de nombreuses années fait toujours partie de l’arsenal juridique (une nouvelle fois renvoyée par l’Assemblée Nationale en juillet 2008).
Le rôle de la femme tarde à s’affirmer pleinement, freiné par des considérations socioculturelles. Malgré les actions de sensibilisation et une lente évolution en milieu urbain, les mutilations féminines demeurent une réalité désastreuse. En 2009 le parlement tente de légiférer pour améliorer la situation des femmes : âge minimum pour se marier porté à 18 ans, consentement des deux époux, autorité parentale conjointe… il doit reculer et annuler ces décisions face au tollé des religieux.
Les jeunes peinent à trouver leur place malgré les efforts dans le domaine de l’éducation. L’absence de développement économique occasionne chômage (15.4% pour les 15/39 ans en 2011 – source : Perspectives Economiques en Afrique) et précarité de l’emploi. Manque de formation, pauvreté et dépendance sont des maux qui s’abattent sur la jeunesse, avec à la clé, un avenir toujours incertain. L’immigration, légale ou clandestine, n’est que le reflet d’un mal de vivre. En 2007, soutenu par de nombreux partis politiques, dont quatorze sont rassemblés à l’initiative de l’Alliance pour la démocratie au Mali – Parti africain pour la solidarité et la justice (Adéma/Pasi) et de l’Union pour la république et la démocratie (URD) mais également par le Mouvement citoyen et plusieurs associations, Amadou Toumani Touré axe sa campagne sur son modèle de gouvernance basé sur le consensus et sur un "programme pour le développement économique et social". Il est réélu président le 29 avril 2007 dès le premier tour. Il obtient 68,3 % des voix, tandis que son principal concurrent, Ibrahim Boubacar Keita président de l’assemblée nationale n’en recueille que 18,6%. Lors des élections législatives, l’"Alliance pour la démocratie et le progrès" (ADP), coalition des partis soutenant le président a obtenu 113 des 147 sièges.
Des institutions calquées sur le modèle français
Une loi créant 684 communes, s‘ajoutant aux 19 villes existant précédemment, a été adoptée dès 1996 sous la présidence d’Alpha Oumar Konaré pour qui "le meilleur moyen d’ancrer la démocratie durablement dans le pays est de favoriser la présence d’élus sur l’ensemble du territoire". Cette décentralisation est en rupture avec le découpage colonial ; elle transfère des compétences aux collectivités territoriales afin que les affaires locales soient gérées au plus près des populations.
Aujourd’hui, le Mali est divisé en huit régions et un district. Les trois régions du nord : Gao, Kidal et Tombouctou représentent les deux-tiers de la superficie du pays pour seulement 10 % de sa population. Au sud le pays est divisé entre les régions de Kayes, Koulikoro, Mopti, Ségou, Sikasso et le district de Bamako.
Les cercles, collectivités territoriales regroupant plusieurs communes, dotés d’une personnalité morale et bénéficiant de l’autonomie financière, sont au nombre de 49. Ils sont gérés par un conseil de cercle composé de représentants des conseils communaux.
Le pouvoir législatif est tenu par l’Assemblée Nationale composée de 147 députés. Ils sont élus au suffrage universel direct au scrutin majoritaire, pour une durée de 5 ans.
Un découpage administratif, prévoyant la création de nouvelles régions est à l’étude afin, notamment, de favoriser le règlement durable du conflit avec la population touarègue.
Les élections municipales de 2009 (les troisièmes du genre) marquent à la fois une stabilité institutionnelle et une stabilité politique par la victoire de l’Adema-Pasi.