Le Mali : Une démocratie en panne de son développement ?

Un pays à la dérive identitaire ?

, par CIIP

L’année 2012 était marquée par un moment important de la vie démocratique : les élections présidentielles prévues en avril, auxquelles le président en place, Amani Toumani Touré (ATT)ne pouvait se représenter ayant déjà effectué deux mandats. Aujourd’hui, le Mali vit un nouveau tournant de son histoire.
La démocratie qui semblait s’être progressivement installée (avec notamment la mise en place des communes, la présence de représentants de la population démocratiquement élus sur l’ensemble du territoire) s’est effondrée, minée sur ses bases, notamment par la corruption et l’absence d’un véritable état de droit au nord (selon les accords d’Alger en 2006, cette région fut de fait démilitarisée) qui a permis aux mouvements islamistes de s’implanter et a favorisé le retour en armes de Touaregs à la chute du régime de Kadhafi.

Créé en octobre 2011, le Mouvement national pour la libération de l’Azawad [1] (MNLA), mouvement qui s’affirme laïc, prit possession de plusieurs villes du nord du pays. Après le massacre, mi-janvier, de 82 soldats dans la ville d’Aguelhok un coup d’état militaire, mené par le capitaine Sanogo de la caserne de Kati renverse ATT.
Après quelques affrontements avec le MNLA, le nord du pays (régions de Kidal, Gao et Tombouctou) sont aux mains de mouvements islamistes. Dans un rapport de mai 2012, Amnesty International précise les groupes en présence :

Face à la faillite du pouvoir central malien, et sous pression occidentale, la CEDEAO est favorable à une intervention militaire pour « libérer le pays ». Certains pays (à commencer par la France et l’Algérie) ont des enjeux qui leurs sont propres dans cette région et cherchent une solution qui servent directement leurs intérêts.