Le Mali : Une démocratie en panne de son développement ?

Introduction

, par CIIP

Le Mali, malgré de nombreuses lacunes (corruptions, nomenklatura, problèmes ethniques, etc.), semblait se démocratiser (élections régulières, création des communes, représentation de la population à tous les niveaux administratifs, etc.). L’année 2012 atteste que ses bases étaient, en partie, minées.

Mali, photo Ferdinand Reus, 2011

La Constitution malienne, dans le préambule de la loi fondamentale du 25 février 1992, précise notamment :
« Le peuple souverain du Mali, fort de ses traditions de lutte héroïque, engagé à rester fidèle aux idéaux des victimes de la répression et des martyrs tombés sur le champ d’honneur pour l’avènement d’un État de droit et de démocratie pluraliste,

  • Affirme sa volonté de préserver et de renforcer les acquis démocratiques de la révolution du 26 mars 1991
  • S’engage solennellement à défendre la forme républicaine et la laïcité de l’État,
  • Proclame sa détermination à défendre les droits de la femme et de l’enfant ainsi que la diversité culturelle et linguistique de la communauté nationale. »

Mais la démocratie s’apprend. En 1997, où pour la première fois il y eut un renouvellement démocratique du président de la république, dix des onze candidats d’oppositions se retirèrent la veille du scrutin. Depuis, cela ne s’est plus reproduit, les enjeux étant de mieux en mieux perçus. Dans les années 2000, le Mali fut présenté comme "un modèle de démocratie africaine".

Cependant, le pays stagne dans les dernières places mondiales au classement de l’Indice de Développement Humain (182ème sur 186 en 2012 - rapport PNUD 2013), le problème Touareg rejaillit régulièrement, le développement économique n’est pas assuré, certains Objectifs du Millénaire ne seront pas atteints. 2012 marque un tournant dans la vie de ce pays.