L’envolée de la demande énergétique et les difficultés d’approvisionnement en pétrole et en gaz naturel ont conduit un grand nombre de pays à vouloir accéder à l’énergie nucléaire ou développer leur infrastructure nucléaire existante.
La France qui a donné la priorité depuis de nombreuses années à la construction de centrales nucléaires, produit 80% de son électricité à partir du nucléaire et exporte de l’électricité à ses voisins par des réseaux de lignes à très haute tension dont le développement est contesté par les populations des régions qu’elles traversent.
Par ailleurs, à proximité de Cadarache (Bouches-du-Rhône), elle s’est lancée dans le projet controversé de construction d’ITER (International Thermonuclear Experimental Reactor) un nouveau système de réacteur nucléaire à fusion. Le choix du site, exposé à des risques sismiques, le coût financier de l’opération sont largement dénoncés. Ces recherches sont destinées à vérifier la faisabilité scientifique et technique de la fusion nucléaire, car le réacteur à fusion est censé diminuer l’impact lié à l’usage des réacteurs traditionnels à fission (accidents, prolifération, production de déchets radioactifs…) mais pas à les faire disparaître.
En effet, le nucléaire est communément présenté comme la solution « propre » qui réduit considérablement les émissions de gaz à effet de serre à l’origine du réchauffement climatique qui menace notre planète. Mais la solution nucléaire présente des inconvénients majeurs : les coûts de construction des centrales nucléaires et de production sont considérables. Les risques de prolifération du nucléaire à des fins militaires sont de plus en plus importants (Iran, Corée du Nord etc.). Le problème du traitement des déchets n’est pas résolu ; leur stockage et leur transport font courir de sérieux dangers aux populations et à leur environnement ; le démantèlement des centrales semble plus que jamais une tâche de Titan.
Enfin, les risques d’accident, comme ceux de Three mile Island (1979, Etats-Unis), de Tchernobyl (1986, Ukraine) ou plus récemment celui de Fukushima (Japon 11 mars 2011) sont considérables (ou réels ?). De niveau 7 (degré de gravité le plus élevé) ce dernier est survenu à la suite d’un violent séisme sur la côte Pacifique ayant déclenché un tsunami dévastateur sur les côtes du Japon. Le séisme a entraîné l’arrêt automatique des 4 réacteurs en service dans la centrale de Fukushima Daiichi et le tsunami a empêché les groupes électrogènes de secours de prendre le relais. L’arrêt des systèmes de refroidissement a entraîné des fusions partielles de coeur dans trois des réacteurs et d’importants rejets radioactifs (4 millions de fois supérieur à la normale). Il faudra 40 ans pour démanteler la centrale de Fukushima. Deux autres centrales alors en service sur l’Archipel ont également été gravement endommagées (Fukushima Daini et Onagawa), 15 autres réacteurs ont été mis hors service par le séisme.
La société d’exploitation Tepco et le gouvernement japonais ont été vivement critiqué dans la gestion de cet accident sans précédent. Malgré l’évacuation des riverains et les mesures de confinement prises jusqu’à Tokyo, de vastes zones ont été contaminées (pénétration de particules radioactives dans le sol, exposition des populations à des taux de radiation élevés…). Le déversement de grandes quantités d’eau utilisées pour refroidir les réacteurs risque également d’entraîner de graves dégâts écologiques à l’échelle de l’océan Pacifique.
Le nucléaire fournissait 25% de l’électricité du Japon et cette dépendance fait que le gouvernement du nouveau premier ministre a aujourd’hui du mal à définir une nouvelle politique énergétique. 10 mois après cet accident seuls huit réacteurs sur les cinquante-quatre en service avant la catastrophe, continuent à fonctionner, et le Japon est aujourd’hui contraint d’augmenter ses importations de gaz naturel et de fioul.