Energies : enjeux pour un développement durable

Equilibre environnemental et droits des populations

, par CDTM 34

L’utilisation des combustibles fossiles entraîne le rejet dans l’atmosphère d’une grande quantité de gaz carbonique (CO2), qui contribue à l’augmentation de l’effet de serre et provoque le réchauffement climatique de notre planète, mettant en danger les équilibres écologiques et humains. Une meilleure gestion des techniques de combustion et d’utilisation du gaz peut diminuer ces émissions mais ne réduira jamais complètement ces rejets. Le trafic illicite du Nord vers le Sud de ces rejets, notamment des déchets d’hydrocarbures, doit être considéré comme un crime contre l’environnement et les droits humains.

En 1997 à Kyoto, une trentaine de pays industrialisés ont signé un accord dans lequel ils s’engagent à limiter leurs émissions de gaz à effet de serre.

Dès lors, la question du réchauffement climatique portée par une large communauté de scientifiques (GIEC) a bénéficié d’une diffusion sans précédent dans l’opinion publique. Pour autant les mesures adoptées par les politiques s’avéreront décevantes même si de nombreux pays finiront par rejoindre ou du moins participer aux différents sommets organisés à l’échelle internationale. A ce titre, la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques de 2009 (Copenhague), puis celle de 2010 à Cancun (participation de 194 pays membres de la convention-cadre des Nations Unis sur le changement climatique) ont globalement déçu par le manque d’ampleur des engagements et l’absence réelle de cadre contraignant. Alors que la première période d’engagement du Protocole de Kyoto s’achèvera fin 2012, les participants ont promis d’agir pour limiter la hausse des températures à 2°C avant la fin du siècle (par rapport au début de l’ère industrielle), de lutter contre la déforestation et de créer un « fonds vert », destiné à aider les pays pauvres à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Il semblerait cependant que lors du prochain sommet prévu à Durban en 2012, les Etats-Unis, la Russie, le Japon et le Canada (qui a demandé à sortir du protocole de Kyoto en décembre 2011) refuseront vraisemblablement un accord contraignant pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Marqués par de profondes divergences et l’omniprésence des questions géopolitiques, ce processus reste donc inachevé. C’est pourquoi des coalitions d’ONG et de mouvements sociaux plus ancrés au Sud (CAN : Climate Action Network et son corollaire Réseau Action Climat-France http://www.climatenetwork.org) tentent aujourd’hui d’aller plus loin en démontrant que les crises économique, financière et climatique sont étroitement liées.

Par ailleurs, le pétrole déversé en mer constitue une pollution importante et préoccupante à l’échelle mondiale qui met en danger les organismes vivants dans la mer. On estime à 6 millions de tonnes d’hydrocarbures déversés tous les ans dans les océans par l’activité humaine : naufrages de grands pétroliers, marées noires accidentelles, comme celle qui a déversé plus 2 millions de litres de pétrole par jour dans le Golfe du Mexique en raison de fuites d’une plateforme pétrolière le 22 avril 2010, causant des dégâts énormes sur la côte est des Etats-Unis. Sans parler des nombreux dégazages illégaux et rejets industriels.

Dans certains pays, l’exploitation des ressources fossiles se fait aux dépens des populations. Le cas le plus criant en est l’exploitation du pétrole par Total en Birmanie. Mais, on sait aussi que l’extraction du charbon en Chine se fait souvent dans des mines privées, dans des conditions de travail catastrophiques.

Quant à l’énergie nucléaire souvent considérée comme une solution « propre », elle présente des risques majeurs pour l’environnement à tous les stades de son exploitation (voir Areva au Niger) et la question du stockage et de l’élimination des déchets radioactifs n’est pas résolue.
Le bois de feu est employé traditionnellement par les populations rurales dans de nombreux pays. La croissance démographique jouant, les arbres se sont raréfiés, aussi un certain nombre de pays ont mis en place une politique de reboisement.