Des tensions géopolitiques aggravées dominent les régions du monde où se situent les principales réserves de gaz et de pétrole. D’un côté, les grandes puissances économiques et militaires veulent contrôler ces régions pour assurer leur approvisionnement, de l’autre, les pays producteurs d’hydrocarbures se servent de cette manne comme d’une arme pour asseoir leur puissance au niveau mondial. Ils ont bien compris que s’ils venaient à fermer les robinets du pétrole ou du gaz, c’était la crise économique mondiale assurée. C’est ainsi que la production de brut, au Venezuela et en Iran notamment, a considérablement diminué ces dernières années provoquant une flambée du prix du baril [1] sur le marché international.
La sécurité énergétique est au coeur des préoccupations des pays riches. Plusieurs raisons à cette priorité, notamment la raréfaction des ressources en pétrole et en gaz face à une demande qui explose, la volonté de protéger les voies d’acheminement entre les lieux de production et de consommation, la crainte que les pays producteurs imposent des réductions d’approvisionnement et la menace d’un terrorisme qui attaquerait les puits ou les oléoducs. La deuxième guerre d’Irak menée par les Etats Unis a montré que l’intervention militaire pour rétablir une sécurité d’approvisionnement était totalement contre-productive.
Par ailleurs l’irruption sur la scène économique mondiale de pays comme l’Inde et la Chine très demandeurs de matières premières énergétiques (population de ces 2 pays réunis : 2, 5 milliards de personnes) provoque de fortes tensions au plan international. C’est ainsi que la Chine déploie des initiatives diplomatiques tous azimuts pour sécuriser ses approvisionnements notamment en provenance de l’Afrique.
A la demande des pays consommateurs, la question énergétique est à l’ordre du jour du G8, de l’OMC, de l’Alliance Atlantique. Il est question que l’OMC traite les énergies au même titre que les autres produits et intervienne pour réglementer les conditions de distribution et de commercialisation de l’or noir et du gaz naturel. La déréglementation de l’énergie et son asservissement aux lois du marché ne peuvent que renforcer les inégalités.