Climat : choisir ou subir la transition ?

Sommaire du dossier

L’initiative « Une centrale nucléaire de moins »

, par ICLEI

L’initiative visionnaire de la ville de Séoul, « Une centrale nucléaire de moins », constitue une stratégie exemplaire pour les autres villes du monde en matière de réduction de la consommation énergétique, d’amélioration de l’autosuffisance et de la sécurité énergétique, ainsi que de production d’énergie renouvelable afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre et lutter contre le changement climatique.

Résumé
« Une centrale nucléaire de moins » est une initiative ambitieuse de la municipalité de Séoul qui illustre le caractère pionnier de la ville en matière de lutte contre le changement climatique au niveau national, régional et international. Sur la base de 10 programmes d’action très larges, divers acteurs – dirigeants politiques, experts environnementaux et citoyens – ont uni leurs efforts pour parvenir à économiser suffisamment d’énergie et mettre à l’arrêt une centrale nucléaire. Parmi les nombreuses actions entreprises par le gouvernement métropolitain de Séoul pour atteindre cet objectif ambitieux : la mise en place de standards d’efficacité énergétique plus élevés pour les bâtiments neufs et anciens, ainsi que la promotion de l’éco-mobilité à travers toute la ville, et la création de milliers d’emplois dans les industries vertes.

Nom de la municipalité : Gouvernement métropolitain de Séoul
Budget municipal : $23,6 milliards (USD)
Population : 10,1 millions (Agglomération : 25,6 mill.)
Superficie : 605,21 km2
PIB total (agglo) : $845,9 millions (USD)
PIB per capita (agglo) : $34 355 (USD)

Grâce à l’initiative « Une centrale nucléaire de moins », Séoul est devenue une ville plus verte et plus intelligente, mais également plus moderne et autosuffisante. Mi-2014, la ville avait conclu la phase I de l’initiative, consistant à réduire sa consommation énergétique de 2 millions de tonnes équivalent pétrole. La stratégie a été étendue avec le lancement de la phase 2 en août 2014, qui vise à réduire la demande en énergie centralisée à travers une combinaison de mesures supplémentaires d’efficacité énergétique et de projets décentralisés de production d’énergie.

La fin de l’ère du pétrole

L’épuisement programmé des réserves de pétrole et la hausse continue du prix de l’énergie dans le monde rend un changement de paradigme en matière de politique énergétique plus nécessaire que jamais. Malgré cela, la dépendance de la Corée du Sud envers les importations de pétrole a atteint un niveau record de 96% en 2012. Au même moment, environ 31% des émissions de gaz à effet de serre du pays provenaient de la production et de la consommation d’énergie nucléaire. Même si l’énergie nucléaire est aujourd’hui efficiente et bon marché, elle implique également un coût social, économique et environnemental énorme en cas de problème, comme l’illustre le désastre nucléaire de 2011 à Fukushima.

Le contexte local

Avant le lancement de l’initiative en 2012, Séoul consommait plus de 15 millions de tonnes d’équivalent pétrole (tep) d’énergie par an, 10,9% de la consommation totale de la Corée du Sud. Cette consommation d’énergie relevait pour 56% des usages domestiques et commerciaux. Les énergies nouvelles et renouvelables ne représentaient que 1,6% de la consommation énergétique totale de la ville, avec seulement 250 000 tep, et son niveau d’autosuffisance électrique atteignait à peine les 2,95%. 93,8% de la production totale d’énergies nouvelles et renouvelables provenait du biogaz et des déchets, et seulement 2,2% du solaire photovoltaïque et de l’énergie thermique. Avec de tels chiffres, il était devenu clair pour les autorités locales que Séoul était devenue trop dépendante des énergies fossiles, du pétrole et du gaz naturel liquéfié, représentant respectivement 38,9 et 29,7% de son mix énergétique. Cette situation de dépendance insoutenable a fini par entraîner un délestage électrique d’envergure nationale le 15 septembre 2011. De part la difficulté de cette situation, le gouvernement métropolitain de Séoul s’est engagé à réduire sa propre dépendance envers l’électricité nucléaire et à trouver des alternatives pratiques au cours des années à venir afin de promouvoir des sources d’énergies soutenables et écologiques. L’initiative « Une centrale nucléaire de moins » cherche ainsi à s’attaquer directement aux défis planétaires du réchauffement, du changement climatique et de la sécurité énergétique.

Initiative "Une centrale nucléaire en moins". 10 programmes d’action clés. Crédits : D.R

Comment économiser suffisamment d’énergie pour mettre une centrale nucléaire à l’arrêt

Peu de temps après que le maire Park Won-soon – récemment nommé président d’ ICLEI – ait pris les rênes de la municipalité, fin 2011, la ville de Séoul a engagé une série de démarches pour associer les habitants à la conception de l’initiative. Fut par exemple créé une commission citoyenne composée de 17 représentants reconnus de la société civile, du secteur des entreprises, des médias, ainsi que d’organisations religieuses, éducatives et culturelles, afin de pouvoir mettre à profit les idées des leaders locaux.

Cette stratégie ambitieuse a démontré le leadership du gouvernement municipal de Séoul en matière de lutte contre le changement climatique à l’échelle nationale, régionale et mondiale. Elle a créé les conditions pour que Séoul élève son niveau d’autosuffisance électrique de 2,8% en 2011 à 8% en 2014, et 20% d’ici 2020.

Les résultats efficaces de la politique énergétique verte de la Phase I (2012-2014)

Sur la base de 10 programmes d’actions très larges, incluant 71 projets spécifiques dans six domaines de l’action publique, différents acteurs – dirigeants politiques, experts environnementaux et citoyens – ont travaillé ensemble pour économiser suffisamment d’énergie et fermer une centrale nucléaire.

1. Devenir une ville solaire
En 2014, Séoul avait installé des panneaux photovoltaïques (PV) sur les toits de plus de 10 000 bâtiments et pour 300 000 ménages, le tout pour une capacité totale de 360 MW. La ville a aussi construit des unités de production photovoltaïques capables de produire l’équivalent de 13,5 MW dans 11 lieux sous-exploités de la ville, comme des parkings publics ou des équipements d’eau et d’assainissement, en faisant appel à des capitaux privés. Le gouvernement a aussi créé des communautés énergétiquement indépendantes gérées par les résidents eux-mêmes, où des énergies nouvelles et renouvelables sont désormais produites localement, et où les besoins en approvisionnement énergétique externes sont maintenus à un niveau minimal. La ville a atteint son objectif de créer 25 communautés énergétiquement indépendantes avant 2014.

2. Renforcer l’autosuffisance énergétique
Afin de s’assurer que les infrastructures publiques indispensables restent opérationnelles même en cas de black-out inopiné, Séoul a construit des stations-services pour piles à combustible et des micro-centrales hydrauliques pour assurer un approvisionnement électrique permanent. En juin 2014, le gouvernement de Séoul a investi 65 milliards de KRW (56 millions de dollars US) dans 3762 stations solaires (70 MW) ainsi que dans un total de 46 MW de stations pour piles à combustible. 38 centrales photovoltaïques (23 MW) ont également été installées dans des établissements municipaux, y compris des installations de traitement des eaux usées. Des compteurs intelligents ont également été distribués dans les foyers, et des équipements intégrés de production électrique ont été mis en place dans 42 bâtiments municipaux en 2013.

3. Améliorer l’efficacité énergétique des bâtiments existants
De 2011 à 2014, Séoul a mis en oeuvre un Programme de réhabilitation du bâti (Building Retrofit Program, BRP pour ses sigles en anglais) dans plus de 24 000 bâtiments ; des bâtiments très énergivores, des immeubles de taille moyenne et grande, des maisons individuelles, des équipements sociaux municipaux, des immeubles de bureaux et des écoles. Le BRP a permis de limiter la perte d’énergie et d’améliorer l’efficacité énergétique notablement.

4. Éclairer une ville intelligente
Séoul a remplacé les systèmes d’éclairage dans les bâtiments publics, le mobilier urbain, les stations de métro, les centres commerciaux souterrains, les grands magasins et autres lieux polyvalents par des LED à haute efficacité énergétique. En 2013, le gouvernement a lancé le projet de remplacer tous les éclairages de ses 243 stations de métro et de ses innombrables rames de métro avec des lumières LED écologiques en deux phases : en mai 2014, 420 000 lumières avaient été remplacées. Aussi, 1,4 millions d’unités LED ont été installées dans les parkings de 400 complexes immobiliers. Tous ces efforts ont déjà mené au remplacement de 8,29 millions d’ampoules conventionnelles dans la ville tout entière.

5. Élaboration de normes pour les bâtiments neufs
Afin de réduire les 56% de la consommation énergétique totale que représentaient les immeubles résidentiels et commerciaux, un seuil maximal de consommation énergétique et des normes d’économies d’énergie ont été appliqués à toutes les nouvelles constructions de bâtiments de taille petite et moyenne, ainsi que pour les grands bâtiments à partir de 2013. Actuellement, le seuil maximal de consommation d’énergie n’est obligatoire que pour certains grands bâtiments comme les immeubles commerciaux avec une surface au sol de plus de 300 m2 et les complexes résidentiels de plus de 100 appartements.

PASSER AU LED SANS COÛTS EXCESSIFS

Séoul a signé un protocole d’accord tripartite avec l’Association coréenne du LED et l’entreprise LG Electronics afin de distribuer des LED à un prix 40% inférieur au prix du marché et avec une garantie de 5 ans. L’Association coréenne du LED a adopté une approche de type « investir d’abord et couvrir les coûts ensuite » — elle commence par installer les éclairages LED et récupère ensuite les sommes investies en trois ans et demi, et ce via les économies d’électricité réalisées . Cela permettra aux citoyens de choisir des éclairages LED sans avoir à supporter la charge des coûts supplémentaires initiaux.

6. Une ville compacte à basse consommation énergétique
Séoul est en train de rapidement devenir une ville écologique, à faible émissions de gaz à effet de serre, grâce à sa transformation en ville compacte, à faible consommation d’énergie, et ce à travers la mise en oeuvre du « Plan directeur 2030 de
Séoul ». La ville a ainsi dépassé l’idée d’appliquer un seuil maximal de consommation énergétique, pour également concevoir et évaluer les plans d’aménagements relatifs à des sites particuliers aussi bien qu’à la métropole tout entière, de manière à encourager un développement urbain bas carbone.

7. Promouvoir l’éco-mobilité
Changer les idées et les comportements des citoyens en ce qui concerne les voitures peut entraîner des bénéfices environnementaux importants. En cette période de prix élevés du pétrole, le covoiturage peut contribuer à économiser l’énergie, réduire la pollution, et limiter les dépenses liées à la possession d’une voiture. Séoul a donc lancé des campagnes pour passer du paradigme de la « possession » d’une voiture à celui de la « co-conduite », afin que l’usage du véhicule motorisé individuel soit limité à ce qui est réellement nécessaire. Entre 2011 et 2014, par exemple, le nombre de membres du programme Eco-Mileage a plus que triplé, passant de 500 000 à 1,68 millions. Des améliorations ont également été apportées au réseau de bus de la ville, et des formations pratiques à la conduite « verte » ont été dispensées à tous les 16 600 chauffeurs de bus publics de la ville.

PRIX D’EXCELLENCE DES NATIONS UNIES POUR LE SERVICE PUBLIC 2013 POUR LE PROGRAMME ECO-MILEAGE DE SÉOUL

Le programme Eco-Mileage du gouvernement métropolitain de Séoul est l’une des composantes de l’initiative « Une centrale nucléaire de moins », et en 2013, il lui a valu le prix de l’excellence dans le cadre des Prix des services publics décernés par les Nations unies, dans la catégorie consacrée à l’encouragement de la participation dans les prises de décisions des politiques publiques à travers des mécanismes innovants. Eco-Mileage est un programme qui vise à interpeller les citoyens sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Il permet aux citoyens d’obtenir
facilement des informations sur la quantité d’énergie qu’ils utilisent en ce qui concerne l’eau, l’électricité et le gaz, et leur propose des incitations, sous la forme de points acquis, pour les économies d’énergie qu’ils réalisent. Les points accumulés peuvent être utilisés pour acheter des produits écologiques ou pour obtenir un soutien financier en vue de la rénovation de bâtiments anciens. Le nombre de membres d’Eco-Mileage a connu une augmentation constante depuis son introduction en 2009. Dans les six premiers mois de l’année 2014, 1,68 millions de citoyens avaient intégré programme. La quantité d’énergie économisée par les participants s’élevait à 470 000 tep, soit l’équivalent d’1,5 millions de tonnes d’émissions de carbone (Climate & Environment Headquarters SMG, 2014 : p.99).

8. Créer des emplois verts
Le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) définit comme emploi vert tout travail dans des activités agricoles, industrielles, de recherche et développement, administratives ou de service, qui contribuent de manière substantielle à préserver ou restaurer la qualité de l’environnement. Séoul a créé 40 000 nouveaux emplois verts de long terme afin de faire de la capitale une ville verte, qui assume sa responsabilité environnementale en tant que citoyenne du monde. Le gouvernement de Séoul entend par exemple créer un Fonds de soutien aux start-ups vertes d’un montant de 80 milliards de KRW ($72million USD) d’ici 2016 afin de soutenir la création de petites et moyennes entreprises et organiser un salon annuel des emplois énergétiques verts.

9. Modes de vie économes en énergie pour les citoyens
Afin que les habitants eux-mêmes prennent la tête du mouvement d’économie d’énergie, Séoul a créé le programme des « Anges gardiens de l’énergie » en vue de recruter de jeunes étudiants dans les écoles et qu’ils deviennent les leaders de la prochaine génération en termes d’économies d’énergie et d’activités de bénévolat. La ville a atteint son objectif de faire participer 30 000 élèves à la fin de la Phase 1 en 2014. Aussi, le tout nouveau Energy Dream Center de Séoul, le premier bâtiment public à atteindre 100% d’autosuffisance énergétique, sert de centre de formation pour les élèves et les citoyens. De 2012 à 2014, Séoul à également mis en place des programmes de recyclage des déchets qui ont permis de recycler plus de 51 000 tonnes de déchets textiles et en vynil, et de réduire les déchets alimentaires de 117 000 tonnes [1].

10. Création de la Fondation pour l’énergie naturelle de Séoul
Séoul a créé une fondation pour mener à bien son changement de politique énergétique et mettre en œuvre ses projets de manière plus efficace. Connue sous le nom de « Fondation pour l’énergie naturelle de Séoul », elle passe en revue toutes les politiques énergétiques proposées pour procéder à des améliorations et tenir compte
des retours émanant de leur mise en œuvre concrète. Aujourd’hui, la Fondation est devenue un centre d’information publique et de recherches sur l’énergie verte.

Faire passer l’énergie soutenable à l’échelle supérieure à Séoul

À travers l’initiative « Une centrale nucléaire de moins », la ville est devenue plus intelligente et plus verte, mais aussi plus moderne et autosuffisante. À la mi-2014, Séoul avait mené à bien avec succès la Phase 1 de l’initiative en réduisant sa consommation d’énergie de deux millions de tep, mais son ratio d’autosuffisance électrique restait à un niveau très modeste de 4,2%. Les bâtiments représentent toujours 56% de la consommation énergétique totale de la ville et 87% de la consommation électrique , tandis que les véhicules motorisés sont à l’origine de 20% des émissions de gaz à effet de serre. Des mesures fortes sont clairement nécessaires pour remédier à ces problèmes. L’initiative est donc passé à une échelle supérieure avec le lancement de la Phase 2, afin de faire comprendre la réelle valeur de l’énergie aux citoyens à travers l’institutionnalisation de systèmes énergétiques écologiques et des changements sociaux structurels.

Phase 2 de « Une centrale nucléaire de moins »
La phase 2 a été lancée en août 2014 et se base sur le programme initial des travaux de la Phase 1 afin de réduire la demande d’énergie centralisée de 4 millions de tep, et les émissions de gaz à effet de serre de 10 millions de tep, (soit une réduction de 20,5% par rapport aux émissions de 2011), et à accroître le ratio d’autosuffisance électrique de 4,2% en 2013 à 20% en 2020. Afin d’atteindre ces objectifs, 46% de l’électricité sera générée à partir de sources renouvelables, et 54% proviendra d’améliorations de l’efficacité énergétique et d’économies d’énergie. Ces objectifs ambitieux correspondent à la vision de créer une ville autonome dont les citoyens produisent et consomment l’énergie de manière efficace. Cette vision exemplaire est basée sur les trois valeurs fondamentales de l’autonomie, du partage et de la participation énergétique, comme le décrit le tableau ci-dessous :

Autonomie Énergétique : Transition vers une ville consommatrice responsable d’énergie à travers une réduction de sa dépendance envers un approvisionnement extérieur Production de sources d’énergie sûres et soutenables pour éviter les black-outs grâce à la décentralisation.
Développement de l’industrie de l’énergie verte à travers la création d’emplois supplémentaires.
Partage énergétique : Citoyens partageant leurs services énergétiques avec les sections défavorisées de la société et les générations futures, à travers une plus grande équité et la promotion de communautés « chaudes » [2].
Participation énergétique : Mise en place d’une gouvernance énergétique ouverte pour la conception et la mise en œuvre des politiques énergétiques.
Transparence en matière d’information et de politiques énergétiques, et opportunités
d’éducation et de formation.

En comparaison avec la Phase 1 qui comprenait 71 projets dans 6 catégories de politiques publiques, la Phase 2 est mise en œuvre à travers 88 projets déclinant 23 tâches dans 4 catégories. La Phase 2 cherche également à remédier à plusieurs défaillances organisationnelles constatées durant la Phase 1 en ce qui concerne le manque de gestion effective, comme des programmes en matière d’emplois et de sécurité sociale, en établissant des espaces collaboratifs comme la « Corporation énergétique de Séoul » ou le « Conseil citoyen vert », dont l’objectif est d’améliorer considérablement la mise en œuvre et la performance des politiques [3]. L’initiative remise à jour se décline désormais en 10 domaines d’activités prioritaires repensés et qui seront entreprises au cours des prochaines années :
1. Une ville alimentée par l’énergie solaire dont les résidents produisent de l’énergie à travers 40 000 micro-centrales photovoltaïques
2. Extension du recours obligatoire aux renouvelables et à l’énergie décentralisée de 12% à 20%
3. Divulgation de la consommation énergétique des bâtiments et introduction de modèles d’économies d’énergie personnalisés à travers l’application stricte de critères de conception écologique des bâtiments et des normes publiques de conception associées à un système de certification
4. Remplacement de 100% des éclairages par des LED dans le secteur public, y compris les éclairages de sécurité et de rue, ainsi que le remplacement d’un total de 29 millions de lumières, soit 65% des éclairages du secteur privé, d’ici 2018
5. Introduction d’un système de kilométrage pour 1,18 millions de voitures d’ici 2018
6. Création d’emplois dans 6 grappes industrielles vertes, y compris 25 villages autosuffisants connus sous le nom de « centres hub d’énergie locale » d’ici 2017
7. Leadership de Séoul dans les industries liées aux nouvelles technologies comme les réseaux intelligents, les Systèmes de gestion de l’énergie des bâtiments et les clusters spécialisés
8. Amélioration du taux de recyclage à travers des initiatives de recyclage communautaire et 7500 stations de recyclage
9. Promotion de la conversion d’électricité et des projets efficaces pour les populations en situation de précarité énergétique, par exemple l’installation de LED dans 120 000 foyers défavorisés d’ici 2018
10. Mise en place de la « Gouvernance énergétique de Séoul » pour restructurer la culture de l’énergie et créer des emplois au niveau des quartiers, à travers des hubs locaux, l’élaboration de programmes et la mise en réseau [4].

Diffusion mondiale

L’initiative « Une centrale nucléaire de moins » est notamment le résultat de plusieurs campagnes d’économies d’énergie, de politiques réformées pour la production d’énergies nouvelles et renouvelables, ainsi que de programmes à échelle municipale pour améliorer l’efficacité énergétique. Plus important encore, l’initiative constitue un modèle réussi de gouvernement local qui développe des politiques énergétiques exemplaires via des améliorations institutionnelles et la mise en œuvre de projets
uniques en leur genre, malgré les obstacles habituels auquel fait face l’autonomie locale. Le volontarisme dont a fait preuve le maire Park Won-soon à travers cette initiative a inspiré la Déclaration de Séoul des gouvernements locaux sur l’énergie et la lutte contre le changement climatique de 2012. Cette déclaration encourage les autres villes à viser un avenir sans nucléaire, en soulignant que cet objectif est non seulement atteignable, mais nécessaire pour garantir des villes sûres, à faibles émissions et habitables dans le monde entier.

La déclaration engage les membres et les autres villes du monde à forger un chemin vers un avenir sans nucléaire en cinq étapes fondamentales :
• Réduire l’utilisation d’énergies fossiles et d’énergie nucléaire en 2020 par rapport au niveau de consommation de 2010
• Définir et renforcer les objectifs d’efficacité énergétique et de lutte contre le changement climatique pour 2020 et 2030
• Mobiliser des ressources financières via des canaux locaux, sous-nationaux, nationaux et internationaux en lien avec les parties prenantes urbaines
• Rendre compte des progrès, dans une démarche de transparence, auprès du Secrétariat du Pacte de Mexico et dans le cadre du Registre climatique carbonn
• Encourager les gouvernements locaux du monde à s’inspirer des engagements des autres

La Déclaration de Séoul de 2012, élaborée en partenariat avec le comité exécutif global d’ICLEI et le Conseil mondial des maires sur le changement climatique, a fait suite à d’autres déclarations ambitieuses adoptées ces dernières années, comme le Pacte des villes mondiales sur le climat, le Pacte de Mexico, ou la Résolution de Belo Horizonte de 2012 du Conseil mondial des maires sur le changement climatique. Elle est renforcée par l’Agenda pour des villes bas carbone d’ ICLEI. À travers cette déclaration, Séoul et les autres signataires démontrent qu’une future d’énergie urbaine sûre et soutenable est non seulement atteignable – mais que cela commence par fermer les centrales nucléaires une à la fois.

Étude n°154, août 2013, mise à jour en juillet 2015, par Peter Eckersley (Secrétariat mondial de ICLEI) et Susanne Salz (Secrétariat d’ICLEI pour l’Asie de l’Est). Révision par Kathrine Brekke et Michael Woodbridge (Secrétariat mondial de l’ICLEI) et Taesang Kim (Secrétariat de l’ICLEI pour l’Asie de l’Est).