La terre est au cœur de nombreux conflits. Les luttes pour l’Accès à la terre et les violences exercées contre les paysans ont lieu dans tous les pays où la structure foncière est profondément inégale.
Dans certaines situations (Brésil, Indonésie, Inde) les réclamations des terres par les paysans sans terre et leurs installations sur des espaces inoccupés sont déclarées illégales et criminelles. Les paysans subissent alors la répression policière ou le harcèlement violent des milices privées.
De nombreux conflits résultent aussi de revendications territoriales de groupes sociaux (et ethniques) dominés qui cherchent à conserver (Mapuches au Chili) ou acquérir (Dalits en Inde ) des droits sur les terres où ils vivent.
L’usage de l’espace crée également des tensions entre communautés (agriculteurs-éleveurs, agriculteurs-pêcheurs, autochtones-étrangers) pour l’utilisation de mêmes territoires.
Au Botswana une communauté autochtone (les San) a obtenu le droit de vivre et de chasser sur ses terres ancestrales. Cette communauté avait été expulsée de ses réserves riches en diamants et convoitée par une compagnie minière. Le gouvernement avait justifié sa décision en disant que le mode de vie des San était obsolète.
La convention adoptée en 1989 par l’organisation internationale du travail demandait pourtant aux Etats de respecter les territoires autochtones et proclamait le droit des populations autochtones de contrôler leurs ressources naturelles.
En Afrique australe, l’extrême concentration des terres, héritée de la colonisation, suscite de nombreuses revendications de réforme agraire. La question de la terre peut alors devenir une arme politique au service d’un pouvoir (Zimbabwe) en perte de légitimité et qui, pour reconquérir le vote du monde rural, applique une réforme agraire violente et radicale, qui conduit le pays à la faillite.
Sécuriser le foncier en clarifiant les règles et les droits de chacun sur un territoire donné est donc une nécessité pour prévenir les conflits.
L’urbanisation croissante empiète également de plus en plus sur les territoires agricoles. L’augmentation de la valeur foncière des terres à la périphérie des villes a des conséquences pour ceux qui vivent et travaillent sur ces terres. Beaucoup de terres sont accaparées par des acteurs urbains, ce qui entraîne l’expulsion des paysans.