A l’occasion des prochaines élections en France, il est utile de revenir sur ce dossier qui permettait de décrypter les discours politiques autour de la question migratoire en période électorale, en France et dans d’autres pays européens.
Suppression de l’Aide Médicale d’État, restriction du droit de vivre en famille, aucune régularisation prévue pour les "métiers en tension", rétablissement du délit de séjour irrégulier... La Cimade décrypte "le nouveau projet de loi sur l’asile et l’immigration [qui] a franchi, par la version adoptée au Sénat, un cap supplémentaire vers des régressions sans précédent des droits des personnes migrantes", et donne sa position sur certains articles cités.
La guerre russe en Ukraine et la solidarité inédite de l’Europe pour traiter ce mouvement migratoire montrent une réponse sélective qui utilise des dispositifs juridiques pour créer une hiérarchie entre nationalités, laissant ainsi entrevoir les traces d’un racisme qui imprègne la politique migratoire du bloc européen. L’Europe, les États-Unis, le Pérou ou encore le Chili ont créé des dispositifs juridiques pour appuyer la mise en place d’une solidarité sélective selon des critères qui renvoient aux principes de la colonisation, dont un parmi eux, l’altérité radicale incarnée dans la figure de « l’étranger ».
Si la figure de la « femme musulmane » ou de la « femme voilée » est l’objet de luttes de pouvoir pour définir ce qu’est la conformité à une culture et à un ordre hégémonique, il est nécessaire de dépasser cette désignation des femmes de confession musulmane afin de révéler au nom de quoi elles sont identifiées comme une catégorie particulière de la population et plus précisément comme catégorie distincte des femmes.