Ouvrages
Où va l’Amérique latine ?
GRENOBLE : CENTRE D’INFORMATION INTER PEUPLES (CIIP), 2017/03. - 60 P.
Le "virage à gauche" latino-américain des années 2000 a soulevé beaucoup d’espoirs dans une planète de plus en plus gagnée par le néolibéralisme. Ces vents d’espoirs paraissent retomber et diverses formes de contestations se manifestent dans plusieurs de ces pays. Fin de cycle ? Crises politiques, recul des avancées populaires et démocratiques, questionnement du modèle extractiviste, nouvelles luttes sociales et environnementales, élection de Donald Trump aux États-Unis... Ce dossier se propose d’explorer ce nouveau contexte régional, en dressant un panorama des changements socio-politiques des dernières années à travers la présentation de plusieurs textes, articles ou documents d’analyses critiques sur les réalités latino-américaines.
Justice, justice transitionnelle et forces militaires en Amérique latine. L’exemple de la Colombie
BERNAL PULIDO, Carlos ; CORREA HENAO, Magdalena - Paris : L’HARMATTAN, 2017/03 – 144 P.
Cet ouvrage propose une analyse critique des conséquences du processus de paix sur la structure et les fonctions des forces armées en Colombie. En prenant en considération certaines expériences étrangères, principalement en Amérique latine, dans une optique de droit constitutionnel comparé, il propose des réformes pouvant contribuer à renforcer, sur le plan institutionnel, les forces armées dans l’après-conflit colombien, et envisage des solutions qui pourraient inspirer d’autres processus de justice transitionnelle actuels ou futurs.
Colombie, les heures sombres
HYLTON, Forrest - PARIS : IMHO, 2008/03, 191 P.
L’auteur tente d’expliquer la transformation d’un des pays les plus progressistes au XIXe siècle en une république déchirée par un affrontement d’une violence inouïe. Celle-ci s’est installée à fin du XIXe quand l’essor des exportations de café a modifié la répartition des richesses et des terres au profit d’une minorité. Elle s’est renforcée à la fin des années 1950 dans un contexte de guerre froide avec l’engagement dans l’économie de marché marqué par le début de l’ingérence permanente des Etats-Unis. D’où un enchaînement de contestations réprimées et d’insurrections amenant la contre-insurrection du Front national gouvernant sans partage et finalement une escalade avec des groupes armées se disputant le contrôle du territoire. Les milices paramilitaires ont infiltré des partis et des organismes du gouvernement. La Colombie se trouve dans une des périodes les plus sombres de son histoire.
Colombie, derrière l’écran de fumée, histoire du terrorisme d’État
CALVO OSPINA, Hernandez – Montreuil : Le Temps Des Cerises 2008/03, 406 P.
Préface d’Ignacio Ramonet.
La violence politique est une des caractéristiques de la Colombie, conséquence des énormes inégalités sociales et de l’autoritarisme intransigeant de l’Etat. Le pays a d’immenses ressources naturelles dont l’oligarchie nationale, les Etats-Unis et certaines autres puissances ont voulu s’emparer en écrasant le peuple. Pendant longtemps, ce sont les forces armées officielles qui ont maintenu l’ordre de façon très sauvage ; maintenant, ce sont les paramilitaires qu’elles ont mis en place qui se chargent du travail. Le trafic de drogues est un des ressorts des luttes qui ensanglantent le pays, les Etats-Unis étant passé maîtres dans la manipulation dans ce domaine. Assassinats, enlèvements, politiques ou mafieux, se succèdent. Courageusement, des secteurs de la population, des personnalités, essaient d’organiser la résistance en adoptant diverses formes de lutte.
Colombie : « Laissez-nous vivre en paix ! » Les civils, victimes du conflit armé en Colombie
AMNESTY INTERNATIONAL - 2008/10/28, 80 P.
Le gouvernement colombien refuse d’admettre la situation réelle des droits humains dans le pays et la réduit à une lutte contre le terrorisme international entretenant la guérilla. Malgré des informations faisant état de déplacements forcés où les groupes paramilitaires sont fortement impliqués, d’attaques contre des militants des droits humains et d’homicides commis par les forces de sécurité, les autorités persistent à essayer de donner une image positive de la situation. Le rapport relate l’histoire des personnes et des communautés les plus touchées par le conflit, notamment les membres des communautés afro-colombiennes, autochtones et paysannes tués ou déplacés de chez eux. Au moins 1 400 civils ont trouvé la mort en 2007, nombre en augmentation par rapport à 2006. Le rapport dément certaines vérités assénées par le gouvernement colombien, selon lesquelles les groupes paramilitaires ont été neutralisés. Amnesty International engage toutes les parties au conflit colombien à faire preuve d’une volonté politique afin de mettre fin aux atteintes aux droits humains.
Les FARC, une guérilla sans fins ?
PECAUT, Daniel - PARIS : LIGNES DE REPERES, 2008/06, 169 P.
Cet ouvrage évoque l’histoire de la guérilla colombienne des FARC (Forces armées révolutionnaires de Colombie), de sa longévité, de ses objectifs militaires et politiques, mais il vise surtout à décrire leurs formes d’insertion dans la société, leur recrutement, leurs ressources financières, leurs moyens d’action dans ce pays longtemps resté très mal connu de la France. Des fins ? Les FARC en ont affichées. Une fin ? Difficile à prévoir : la Colombie a changé en un demi-siècle et la direction des FARC a perdu des figures légendaires dont l’autorité était reconnue ; tout dépend de la capacité des nouvelles "têtes" de la guérilla à affirmer leur autorité et à développer une stratégie politique qui les fasse reconnaître comme acteurs politiques et non comme belligérants.
Colombie : Laboratoire expérimental pour la conduite privée de la guerre
AZZELLINI, DARIO, in : Le business de la guerre - HASPARREN : GATUZAIN, 2006/07, P. 133-165
Derrière la façade démocratique, la Colombie est un Etat paramilitaire dans lequel, chaque année, il y a plus de personnes assassinées pour des motifs politiques que pendant la dictature de Pinochet au Chili : les victimes sont des syndicalistes ou des militants des droits de l’Homme qualifiés par les paramilitaires de sympathisants de la guérilla. L’auteur analyse comment les groupes paramilitaires ont été créés, comment les élites locales s’en sont remises à des compagnies militaires privées (CMP), grâce à l’aide financière et politique en provenance des Etats-Unis principalement et comment les multinationales travaillent conjointement avec les forces armées et interviennent directement dans la guerre.
Les paramilitaires à Medellin : Démobilisation ou légalisation ?
AMNESTY INTERNATIONAL, 2005/09, 49 P.
Le système paramilitaire qui a conduit à une paramilitarisation de la Colombie est décrit. Au lieu de dissoudre les groupes paramilitaires et de mener des actions judiciaires pour respecter les droits des victimes, le gouvernement Uribe a engagé des négociations avec les paramilitaires pour définir un processus de démobilisation. La loi pour la justice et la paix qu’il a fait voter reconnait bien le droit des victimes à la vérité, à la justice et aux réparations mais le texte ne prévoit pas les mesures d’application. Elle est considérée par les observateurs internationaux comme une loi d’impunité qui légalise l’existence de paramilitaires. Ces prévisions se confirment. Les paramilitaires sont recyclés dans la sécurité privée et certains d’entre eux accèdent à des mandats politiques. Des persécutions des défenseurs des droits humains qui leur sont imputables, se poursuivent.
Colombie : Le conflit armé favorise les violences sexuelles à l’égard des femmes
AMNESTY INTERNATIONAL, 2004/10/13, 71 P.
Tous les groupes armés pratiquent des violences sexuelles. Les femmes sont particulièrement visées. Ces violences sont courantes lors des massacres perpétrés par les paramilitaires. Des femmes subissent des violences souvent sexuelles lorsqu’elles sont détenues par des groupes armées ou lors de perquisitions. Elles sont aussi enlevées pour servir d’esclaves sexuelles ou agressées après recrutement par des membres de leur propre camp. Les femmes sont devenues les victimes cachées de ce conflit dans la mesure où il leur est difficile de porter plainte dans un contexte où la victime est trop souvent mal accueillie. Ce rapport leur donne la parole pour contribuer à faire connaître l’ampleur et la gravité de ce type de violence.
Learning from exposure : How decades of disaster and armed conflict have shaped Colombian NGOS
SAAVEDRA, Luz . Luz. - LONDRES : ACTIVE LEARNING NETWORK FOR ACCOUNTABILITY AND PERFORMANCE IN HUMANITARIAN ACTION (ALNAP) ; LONDRES : OVERSEAS DEVELOPMENT INSTITUTE (ODI), 2016/05. - 56 P.
Des décennies de conflit armé et de catastrophes en Colombie ont façonné les perceptions, les pratiques et les expériences des différentes ONG nationales et locales impliquées dans la réponse humanitaire. Ce rapport de recherche présente la diversité et la richesse des ONG colombiennes et permet de mieux comprendre leur travail.
Dans les revues
Conflit armé sur les paysans colombiens : La résistance des communautés de civils du Bas Atrato
ROLLAND, Stellio - REVUE INTERNATIONALE DES ETUDES DE DEVELOPPEMENT N°234, 2018/2 P. 55-76
En 1997, dans un contexte d’intensification du conflit entre les guérillas et l’armée gouvernementale dans cette région périphérique du nord-ouest de la Colombie, plusieurs initiatives paysannes de résistance à la violence et aux déplacements de population ont émergé. Ces stratégies de survie soutenues par l’Église et des réseaux transnationaux ont abouti à la mise en place de projets territoriaux et de politiques alternatives. Des communautés paysannes ont accédé à la propriété collective. Cependant, la population locale a toujours entretenu une relation ambivalente avec l’État, entre volonté d’autonomie radicale et désir de reconnaissance.
Colombie : Le temps des charniers : Après une guerre civile ravageuse, les chemins de la paix passent par la justice
PROENZA, Anna ; HARDY, Yves ; MAZARS, Nadège - LA CHRONIQUE D’AMNESTY N°366 2017/05. - P. 14-23
La Colombie a vécu 50 ans de guerre entre les guérillas d’extrême gauche, l’armée et les groupes paramilitaires : 220 000 morts et 60 000 disparus, 7 millions de déplacés...
Sous la présidence Uribe (2002-2010), les FARC (Forces armées révolutionnaires de Colombie) se sont affrontées aux groupes armés d’extrême droite. Depuis 2010, Le président Juan Manuel Santos a entrepris de mettre fin à cette guerre. Il a reçu le prix Nobel de la paix en octobre 2016 alors qu’un référendum rejetait la première version de l’accord de paix... Enfin un nouvel accord de paix a été signé en novembre 2016. Mais la démobilisation des combattants ne va pas sans heurts. Les victimes civiles du conflit réclament justice et vérité sur les massacres. En mars 2017, une réforme constitutionnelle crée une "justice transitionnelle", pour 10 ans.
Rencontre avec Francia Marquez : Pour la terre et les peuples
MARQUEZ, Francia, Personne interviewée ; NABLI, Sarah - FEMMES ICI ET AILLEURS N°20 2017/07 - P. 35-37
En Colombie, pays ravagé par des années de guerre où les assassinats de militant.e.s des droits humains sont légion, Francia Marquez à la tête du Mouvement des femmes noires pour le respect de la vie et des territoires ancestraux afrocolombiens du nord du Cauca, porte l’espoir de sa communauté, principale victime du conflit armé. Entretien avec cette militante menacée de mort pour avoir dénoncé l’exploitation illégale de l’or dont le trafic finance les groupes paramilitaires et cause d’une catastrophe environnementale et humanitaire et qui a participé aux accords de paix à la Havane entre le gouvernement colombiens et les FARC.
Les enfants séparés de Bolivar
MALFATTO, Emilienne - XXI N°40 2017/09. - P.90-99
C’est l’histoire d’une fratrie ballottée entre deux pays voisins, la Colombie et le Venezuela. Resté en Colombie, le frère Ley Peluffo habite Coloso, village perdu dans les Montes de Maria, où il élève du bétail et cultive des plants de tabac et de manioc. La sœur Euneth Peluffo s’est exilée à Caracas, au Venezuela, à l’époque florissante du développement du pays dans les années 1980. A cause de déboires amoureux, de violences conjugales et de la pénurie actuelle orchestrée par le régime de Nicolas Maduro, Euneth se demande si le temps est venu, trente-deux ans après, de tout liquider, de faire sa valise et de parcourir le chemin en sens inverse vers sa Colombie natale.
Colombie : Configurations de la violence autour de Daniel Pécaut
PECAUT, Daniel ; BATAILLON, Gilles - in PROBLEMES D’AMERIQUE LATINE N° 100, 2016/1 - 128 P.
Ce numéro est un hommage à l’ancien directeur de la revue, Daniel Pécaut, qui a profondément modifié l’interprétation classique de la violence en Colombie. Il a découvert ce pays en 1965, alors que la guerre civile y faisait rage. Dans sa thèse d’État intitulée "Ordre et Violence", il a analysé les effets de la terreur chez ceux qui la subissent, chassés de leurs territoires et de leur temporalité traditionnelle. Finalement, cette violence dite par certains "révolutionnaire", n’a fait que maintenir un statu quo social caractérisé par l’injustice et les inégalités.
Dossier Colombie : quel avenir pour la paix ?
INPRECOR N°631-632 – 2016/03- P. 31-46.
: Le lundi 26 septembre 2016, le gouvernement colombien et la guérilla des FARC ont signé un accord de paix historique censé mettre fin à plus de 50 années de conflit. Cet accord devait être ratifié le 2 octobre par référendum mais il a été rejeté à une courte majorité. Ce dossier retrace les différentes étapes du conflit armé qui déchire le pays depuis la seconde moitié du XXe siècle, les raisons du résultat négatif au référendum et les exigences de la gauche radicale et des mouvements sociaux colombiens.
Pérou-Colombie : La souveraineté en péril
DEMARTIN, Nicolas - DEFIS SUD N° 122 2014/12- P. 23 - 25
L’accord de libre-échange UE-Pérou-Colombie représente une menace pour la sécurité et la souveraineté alimentaire des peuples. L’introduction sur les marchés péruvien et colombien de produits agricoles européens subventionnés
De la justice pénale internationale à la justice restauratrice : l’impact du culturel
BOUCAUD, Pascale ; KOUDE, Roger Koussetogue - 224 P. - ETUDES INTERCULTURELLES 8/2014, 2014/12
Si de nombreux conflits du XXème siècle ont fait l’objet de mise en place de tribunaux internationaux afin de faire comparaître les responsables pour leurs actes, cette justice internationale ne permet pas toujours de participer à la réconciliation nationale et à la réhabilitation des victimes. Des solutions culturelles particulières existent. Ce numéro s’attache à décrire les tenants et aboutissants de ces initiatives : la Commission vérité et réconciliation en Afrique du Sud et en Côte d’Ivoire, l’Instance Équité et Réconciliation au Maroc, la justice populaire gacaca au Rwanda, et les cas de la Colombie, de l’Uruguay et de l’Argentine dans le domaine de la réparation (ou non) des victimes.
Colombie : une succession de processus de paix et de guerres à deux ou trois camps
JOXE, Alain - RECHERCHES INTERNATIONALES N°98 (janvier-mars 2014). - P. 39-64
Début 2014, un processus de négociations sur un retour à la paix est engagé entre le gouvernement colombien et les deux principales forces de guérillas, les FARC et l’ELN. Ces négociations portent sur six points dont trois ont déjà abouti (les questions agraires, le retour à la vie politique des guérilleros et la fin du conflit). L’économie des drogues illicites, les réparations aux victimes de la guerre et les modalités de la ratification et de la validité de l’accord restent l’objet des négociations qui se poursuivent pour mettre fin à un conflit qui dure depuis cinquante ans.
Le droit au territoire des communautés noires : mobilisation sociale et formation de l’Etat dans le Pacifique colombien
DOMINGUEZ MEJIA, Marta Isabel -PROBLEMES D’AMERIQUE LATINE N° 81, 2011/06 - P. 59-81
La Constitution colombienne de 1991 reconnaît des droits territoriaux spéciaux aux communautés ethniques. Pour les Afro-descendants, cela signifie la titularisation des terres qu’ils occupent principalement dans les zones rurales du Pacifique. Cet article examine les effets de la titularisation, tant pour le "mouvement des communautés noires", que pour la consolidation d’un nouvel ordre étatique dans le Pacifique colombien. Le processus de titularisation étudié ici met en lumière les nouveaux liens qui se tissent entre les populations rurales et les représentants du gouvernement. La carte du Pacifique colombien est considérablement clarifiée.
Colombie indigène
IKEWAN, n°75, 2010/01, P. 3-11, P. 16
Pas moins de 81 peuples autochtones vivent disséminés sur le territoire colombien. Ils sont très souvent en première ligne des conflits qui meurtrissent ce pays et les richesses de leurs terres ont toujours attiré les Occidentaux : quatre petits peuples d’Amazonie colombienne ont ainsi été quasiment décimés au début du 20e siècle. Aujourd’hui, les Embera Katio, qui avaient déjà vu une partie de leurs terres ancestrales immergée sous les eaux d’un barrage, sont menacés par le projet de construction d’un second barrage. Mais ces peuples sont très mobilisés pour faire respecter leurs droits et leurs cultures. Le programme d’éducation autochtone de l’Université d’Antioquia à Medellin en est un exemple, unique en son genre et qui mérite d’être soutenu.
Chômage et précarisation du travail : une autre menace qui plane toujours
DELGADO, Alvaro - DIAL, n°3071, 2009/09/01, 4 P.
La médiatisation de la menace des FARC (Forces armées révolutionnaires de Colombie) sur les Colombiens, ne doit pas faire oublier une autre menace, les lois sur le travail qui concernent les conditions de vie de millions d’habitants. L’auteur analyse les effets sociaux désastreux de la politique gouvernementale. Ces lois, dont certaines rappellent des lois françaises d’aujourd’hui, déstabilisent le pays qui réagit par de nombreuses mobilisations des travailleurs, avec la perspective dramatique d’une catastrophe imminente.
La difficile dépolitisation du conflit armé
QUIROGA GOMEZ, Diego - DIAL, n°3070, 2009/09/01, 4 P.
L’auteur présente une critique argumentée de l’effort du gouvernement pour réduire le problème des FARC (Forces armées révolutionnaires de Colombie), mais les problèmes à l’origine du soulèvement armé persistent : déplacements de populations, expropriations violentes, irruption de la "guerre contre le terrorisme" ; ces questions confirment que la résolution du conflit armé se joue sur le terrain politique et non par la guerre comme le prétend le gouvernement.
Quel bilan tirer de sept années de présidence Uribe ?
DURAN, Mauricia Garcia - DIAL, n°3069, 2009/09/01, 2 P.
Les proches du président Uribe insistent sur les réussites de son administration. Cependant, le conflit armé et le narcotrafic persistent ainsi que le phénomène des paramilitaires. La politique gouvernementale favorise les intérêts des grands industriels aux dépens du bien-être collectif. Pour le gouvernement, la cohésion sociale est synonyme d’unité autour de l’image du président Uribe. Cette opinion est confirmée par des sondages qui sont peu représentatifs des conditions de vie d’une grande partie des Colombiens.
Mingas : contestation et réflexion
ABAD, Susan - DIAL, n°3035, 2009/01/01, P. 1-4
Dans ce dossier des mobilisations populaires, on constate que les MINGAS, ou marches, ont vu des milliers d’Indiens protester en octobre et novembre 2008. Depuis que le président URIBE est au pouvoir, ce sont en effet 1253 Indiens qui ont été assassinés et 18 groupes d’Indiens qui sont en voie de disparition. L’Etat ne veut pas reconnaître de problème territorial et légalise la spoliation. Les MINGAS revendiquent les droits ancestraux des Indiens et veulent s’opposer aux transnationales qui mettent en oeuvre des projets destructeurs.
Des commmunautés de villageois s’affrontent à une entreprise minière
ABAD, Susan - DIAL, n°3034, 2009/01/01, P. 1-4
Les populations indiennes et afro-colombiennes se mobilisent pour défendre leurs droits à la terre. El Cerrejon, consortium international d’entreprises australienne, britannique anglo-américaine et suisse, a ouvert la mine de charbon à ciel ouvert la plus grande du monde. Ce consortium viole les droits de dizaines de communautés et expulse les habitants de leurs terres. Malgré une bataille juridique pour défendre ces populations, de nombreuses familles sont en détresse car l’entreprise qui a gagné 1,5 millions de dollars en 2007 tarde à prendre en charge les dommages causés aux populations locales.
Un pays de déracinés
MANRIQUE, Jenny - DIAL, n°3003, 2008/06/01, P. 1-4
A cause des menaces des différents groupes armés sur le territoire, ce conflit a causé le déplacement interne de trois millions de personnes depuis 20 ans. Le pays est ainsi en train de se reformer dans les quartiers pauvres de la périphérie de Bogota. Cette population est dépendante de la coopération internationale. Une organisation créée par les personnes déplacées essaie de faire prendre conscience du problème afin que l’assistanat soit remplacé par un investissement social.
Colombie : or vert, sang et larmes
RUEDA, Danilo - ALTERMONDES, n°14, 2008/06, P. 23
En Colombie, des communautés paysannes sont forcées d’abandonner leur territoire pour laisser place à la culture des agrocarburants, substitut au pétrole ; plus de quatre millions de personnes ont ainsi été déplacées en quinze ans sous la pression des groupes paramilitaires. La résistance civile s’organise sous la forme de "zones humanitaires", villages qui remettent en place les cultures vivrières traditionnelles, respectueuses de l’environnement.