Depuis 2013, Erdogan a opéré un véritable revirement de sa politique intérieure, réprimant durement les manifestations populaires, procédant à des arrestations de masse pour tenter de décourager toute contestation, au mépris des droits fondamentaux.
Le 6 février, un séisme majeur frappait la Turquie et la Syrie voisine. À l’instar des interventions d’urgence de grande ampleur, nourri de réflexes médiatiques et humanitaires convergents, un même narratif s’est imposé. Au risque de fausser la compréhension du drame et de passer à côté des enjeux véritables.
Alors que les prix ne cessent d’augmenter en Turquie, les ouvrier·es de l’usine Kosan Kozmetik, qui gagnent en moyenne 230 euros par mois, adhèrent au syndicat Petrol-İş pour négocier une augmentation. En quelques jours, la plupart des personnes syndiquées sont licenciées ou poussées à la démission. Mais les 132 personnes exclues ne se résignent pas à leur sort : les manifestations se poursuivent tous les jours devant l’usine et la solidarité internationale s’organise.
Si sur chaque rive le confinement a sauvé des vies, pour les femmes victimes de violences conjugales il les a surtout mises en danger encore plus qu’à l’accoutumée...
Le 20 mars, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a publié un décret annulant la ratification par la Turquie de la Convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique. La Convention d’Istanbul, signée collectivement par 45 pays et l’Union européenne, repose sur quatre piliers : la prévention, la protection, les poursuites judiciaires et les politiques intégrées.