Turquie, la diplomatie du "bon voisinage"

Bibliographie sur la Turquie

, par CDTM 34

Un nouveau paradigme pour la Turquie ?
TAYLAN, Alican - Confluences Méditerranée, n°.79, automne 2011, P 57-65
La Turquie répond a certains fondamentaux définis par l’AKP depuis son arrivée au pouvoir en 2002. Cela étant dit, les évolutions du Printemps arabe ont aussi mis en perspective la nécessité pour la diplomatie turque de développer une réponse adéquate à ces événements. L’auteur, après nous avoir rappelé les dilemmes qui ont pu parfois s’imposer à la Turquie devant les bouleversements de son voisinage, en vient à un constat lucide : la diplomatie du pays, aussi évolutive ait-elle pu être, a aussi répondu à bien des limites dans ses tentatives d’adaptation.

La Turquie, le Printemps arabe et la Post-Européanité
GOLE, Nilüfer - CONFLUENCES MEDITERRANEE, n° 79, 2011/10, P. 47-56
La Turquie est apparue comme une référence, même un modèle pour les réformateurs du monde arabe et cela par son émancipation par rapport aux politique occidentales et l’adoption d’une forme de sécularisme musulman. Elle s’est affirmée comme acteur régional mais sa diplomatie a du mal à s’adapter aux bouleversements de son entourage.

La civette turque
JORLAND, Patrice - RECHERCHES INTERNATIONALES, n°.91, 2011/07, P.25-36
Forte de sa stabilité politique assurée ces dernières années par l’AKP (Parti pour la justice et le développement), la Turquie entend jouer un rôle international à la mesure de sa position géographique et de sa croissance économique. Elle apparaît régulièrement dans le groupe des pays à "économie émergente".

La Turquie désorientée ou l’émergence d’une puissance régionale ?
BOZDEMIR, Michel - MAGHREB-MACHREK, n°207, 2011/04, P.99-114
Candidate déçue de l’attitude de l’Union européenne, la Turquie est-elle en train de basculer vers le monde arabo-musulman au détriment de son orientation pro-occidentale ? Plusieurs questions se posent : s’agit-il d’une simple adaptation au monde actuel ou d’une réorientation totale de la politique turque ? Est-ce simplement la manifestation de l’émergence d’une nouvelle puissance régionale ? Cet article ébauche une explication de cette nouvelle donne.

La Turquie, puissance régionale au Moyen-Orient
MARCOU, Jean - PARIS : LA DECOUVERTE, P. 267-271
Article de l’ouvrage "La fin du monde unique : 50 idées-forces pour comprendre l’état du monde 2011".
La Turquie de l’AKP (le Parti de la justice et du développement au pouvoir depuis 2002) veut tirer parti de sa position géographique, au carrefour des Balkans, du Caucase et du Moyen - Orient, pour asseoir sa politique étrangère. Politique de coopération et partenariat avec ses voisins (Syrie, Irak), ambition de se poser en médiateur pour la résolution des conflits au Moyen-Orient, elle cherche à développer son rayonnement international ce qui modifie les équilibres géopolitiques existant.

Ni Orient, ni Occident, les choix audacieux d’Ankara
KRISTIANASEN, Wendy - LE MONDE DIPLOMATIQUE, 2010/02, P. 12-13
Si Ankara connaît des problèmes de démocratie interne, sur la question des prérogatives des tribunaux militaires et sur l’interdiction du plus important parti pro-kurde, en ce qui concerne ses relations de voisinage, la situation est claire et stable, comme le dit le slogan "zéro problème avec les voisins", mais plutôt des relations basées sur la persuasion et la négociation. La Syrie est un partenaire privilégié, mais l’attitude du gouvernement à l’égard de l’Iran ne fait pas l’unanimité. La Turquie se veut à la fois occidentale, démocratique, moderne et musulmane, et manifeste son amertume à l’égard de l’Europe.

Que veut la Turquie ? Ambitions et stratégies internationales
DORRONSORO, Gilles – PARIS : AUTREMENT, 2009, 128 P.
La Turquie est un pays paradoxal. Elle adhère aux principales institutions occidentales, comme l’OTAN, et est candidate à l’adhésion à l’Union européenne. Mais elle appartient aussi à l’Organisation de la conférence islamique et fait partie d’un ensemble culturel qui regroupe une dizaine de pays et de minorités de la Chine aux Balkans. On peut se poser des questions sur la définition même du modèle politique turc : place de l’héritage ottoman dans la Turquie républicaine, définition ethnique ou citoyenne de la nation, modèle occidental ou islamique de modernité. La Turquie devient un acteur global qui s’exprime dans son rôle régional au Moyen-Orient, son investissement en Asie centrale, sa politique énergétique et ses ambitions européennes.

Questions d’actualité
VEREZ, Jean-Claude ; UNSALDI, Levent – REVUE TIERS MONDE, 2008/04, n° 194, P.245-259
Le lien étroit entre l’Europe et la Turquie est un fait reconnu, qui a des conséquences importantes sur les équilibres internationaux contemporains ; toutefois, il risque de monopoliser les discours sur la Turquie, tout en mettant à l’écart d’autres questions significatives qui la concernent. Pour donner un cadre plus complet, les auteurs de cet article ont ainsi sélectionné six points caractérisant la Turquie d’aujourd’hui, sur le plan de son organisation interne et sur le plan de ses relations extérieures.

Dynamiques et perspectives migratoires en Turquie
AKAGUI, Deniz – REVUE TIERS MONDE, 2008/04, n° 194, P. 333- 356
Cet article envisage les dynamiques démographiques et économiques qui fondent les perspectives migratoires de la Turquie à l’horizon 2050. L’exode rural est très important et les déplacements à l’intérieur du pays se font d’Est en Ouest. Les migrations vers l’Union européenne se font selon les besoins en main d’œuvre et selon la convergence de l’économie turque vers les niveaux d’économie des zones d’immigration. Les flux migratoires vers la Turquie, en grande partie non officiels, sont fonction des dynamiques politiques et économiques de l’environnement régional de la Turquie.

La Turquie : futur hub énergétique de l’Europe ?
CHUVIN, Pierre - REVUE TIERS MONDE, 2008/04, n° 194, P. 359-370
La Turquie produit peu d’hydrocarbures. Mais c’est une consommatrice importante et elle peut jouer un rôle de transitaire dont on attend sécurité et diversification des acheminements. La réception par la Turquie résoudrait le problème de la traversée ou du contournement de la Caspienne. Mais la réexpédition vers l’Europe se heurte au goulet du Bosphore : diverses solutions techniques sont envisagées. La Turquie est donc dans une position clé, entre Russie, Europe et Etats-Unis.

Comment Ankara étouffe l’opposition kurde
PIOT, Olivier - LE MONDE DIPLOMATIQUE, n° 646, 2008/01, n° 12-13
Engagée en février 2007, la logique sécuritaire a servi la surenchère nationaliste avant les législatives de juillet en Turquie. Le premier ministre Erdogan a signé un accord avec Bagdad pour intensifier la lutte contre les terroristes du PKK et pendant les élections, les candidats indépendants soupçonnés de lien avec ce parti ont rencontré de nombreux obstacles. De plus, beaucoup d’électeurs kurdes se sont laissé séduire par la politique sociale menée par les islamistes. Pourtant, les revendications identitaires de la population kurde en Turquie sont toujours importantes. Les accrochages se multiplient entre soldats turcs et combattants du PKK.

Géopolitique de la Méditerranée
LACOSTE, Yves - PARIS : ARMAND COLIN, 2006. 480 P.
L’auteur considère les vingt-cinq pays situés autour de la Méditerranée, avec leurs ressemblances géopolitiques et les différences de leurs évolutions. En partant d’une nécessaire observation historique de chacun de ces Etats, il analyse leur situation présente et les perspectives futures dans le but de faire comprendre les conflits actuels, sans jamais oublier le rôle joué par des pays hors Méditerranée. Il parle par conséquent des dominations, des luttes contre les envahisseurs et des nationalismes (passés et contemporains) concernant l’Europe du Sud, le Maghreb, le Machrek , le Moyen Orient et les Balkans. Il en tire la conclusion que les relations plus ou moins conflictuelles entre les Etats du Bassin Méditerranéen ne suivent plus seulement une logique Nord-Sud, mais qu’elles se développent de plus en plus entre Etats voisins, souvent à cause de l’avancement des mouvements islamistes

Les frontières orientales de la Turquie
GHADERI-MAMELI, Soheila - CONFLUENCES MEDITERRANEE, n° 2005/04, P. 91-102
Les frontières actuelles de l’Est de la Turquie sont le reflet de l’évolution du rapport de forces de la Turquie dans les négociations internationales qui les ont définies : en position d’infériorité vis-à-vis du Royaume-Uni après la première Guerre mondiale, la Turquie avait dû céder sur ses prérogatives pour le tracé de la frontière avec l’Irak et l’Iran, en position relativement forte dans les négociations avec la France à la veille de la seconde Guerre mondiale, elle avait pu négocier une partie de la Syrie contre son soutien aux Alliés. Grand perdant de ces délimitations arbitraires, le peuple kurde se retrouve réparti dans différents pays. La résolution de la question kurde est un préalable à l’élargissement de l’Union européenne à la Turquie.

La Turquie
VANER, Semih (sous la dir. de) – PARIS : FAYARD, 2005, 739 P.
En vingt-trois chapitres, contributions de vingt-et-un chercheurs, l’ouvrage présente la Turquie. D’abord sont étudiées la sortie d’empire, puis la construction de la démocratie avec des relents d’autoritarisme. Une attention particulière est apportée au mouvement féministe. Ensuite vient la question de l’expérience laïque dans un environnement d’Islam politique. Le pluralisme ethnique et les diversités régionales, avec un chapitre spécial sur la question kurde, sont ensuite analysés, avant la situation économique, avec ses performances, ses aventures politiques, son important secteur informel, et ses aspirations européennes. S’y ajoute le thème de la politique extérieure et de l’émigration. Cinq chapitres enfin parlent de la culture : lettres, musique, cinéma et cuisine, comme repères d’identité.

Articles en ligne

L’heure de gloire turque au Moyen Orient touche sa fin
Hugh POPE, Le Monde, 11/04/2012
La Turquie est en position de force sur la scène régionale et internationale. Mais le rapprochement avec l’Europe semble à l’arrêt, notamment à cause du manque de progrès sur les 35 points de négociations. Pourtant, l’Union Européenne est une plate-forme fondamentale pour la Turquie qui gagnerait à utiliser son influence régionale pour renouer avec l’Europe et coopérer sur le Moyen-Orient.
http://www.lemonde.fr/idees...

Les ratés de la réconciliation turco-arménienne
Vichen CHETERIAN - Le Monde Diplomatique, jeudi 26 janvier 2012
Tandis qu’en France le génocide arménien est instrumentalisé dans la campagne électorale, la Turquie refuse de ratifier les « protocoles » signés avec Erevan en 2009 pour normaliser les relations diplomatiques entre les deux pays et ouvrir la frontière commune, exigeant des concessions supplémentaires.
http://www.monde-diplomatique.fr...

La nouvelle politique étrangère de la Turquie
Jean MARCOU - Les Clés du Moyen Orient, 15 novembre 2011
Au cours de la décennie qui a suivi l’an 2000, la politique étrangère de la Turquie a connu de profondes mutations. L’arrivée au pouvoir en 2002 de l’AKP, la formation politique atypique de Recep Tayyip Erdoğan, n’a pourtant pas changé la donne diplomatique immédiatement, il a fallu attendre la seconde victoire consécutive de ce parti en 2007, et en 2009 l’accession au ministère des Affaires étrangères d’Ahmet Davutoğlu, l’éminence grise du Premier ministre en matière de politique extérieure, pour comprendre l’ampleur des mutations en cours.
http://www.lesclesdumoyenorient.com/...

Grèce, Chypre et Turquie : des tensions permanentes
ALEKSANDRA KRASTEVA - Nouvelle Europe, 18 octobre 2011
Alors que la présidence chypriote de l’Union européenne approche, la question de la relation conflictuelle entre d’un côté Chypre et la Grèce, et de l’autre la Turquie et la partie Nord de Chypre, refait surface. Pourquoi et comment Chypre, un État de 1,1 million d’habitants empoisonne à la fois les relations UE-OTAN et le processus d’adhésion de la Turquie ?
http://www.nouvelle-europe.eu/...

La Turquie de retour dans les Balkans
Renaud GIRARD Envoyé spécial à Sarajevo - Le Figaro, 10 septembre 2010
Depuis un an, la très active diplomatie d’Ankara a entrepris de réconcilier les anciennes provinces de l’Empire ottoman que furent, pendant cinq siècles, la Bosnie et la Serbie
http://www.lefigaro.fr/mon-figaro...