Le localisme, une alternative solidaire ?

Introduction

Du côté de l’ECSI N° 36 – novembre 2021

, par ritimo

« Le développement durable, qui est devenu une pensée commune dans tous les discours et toutes les administrations, maintient certaines ambiguïtés : le plus souvent, ce que les habitants d’un territoire doivent produire et faire est décidé en amont, à l’échelle globale, et c’est seulement a posteriori que l’on cherche à rendre cette production soutenable. »

« Les territoires du commun. Entretien avec Alberto Magnaghi », Métropolitiques, 10 mai 2018.

Dessin Claire Robert. Issu du guide ritimo "L’écologie, un problème de riches ?". Droits réservés.

La crise sanitaire a entraîné une prise de conscience de l’importance de l’échelle locale à la fois dans notre alimentation et dans l’organisation politique des territoires. Si l’idée de « relocalisation » fait partie depuis longtemps du discours public, celle du « localisme » semble avoir pris son essor ces dernières années.
S’agit-il de penser les systèmes économiques, politiques et sociaux uniquement sous le prisme du « local » ?
Définir « le localisme » est une mission quasiment impossible tant il peut être sujet à interprétations. Il serait une réaction aux dérives du marché globalisé et répondrait, selon ses partisans, à de nombreux défis, comme la résilience des territoires ou la relocalisation de notre alimentation. Le terme a pourtant été approprié par deux proches du rassemblement national, fondateurs du « parti localiste ».
Comment aborder cette notion pour qu’elle ne soit pas interprétée uniquement sous le prisme du repli sur soi et de l’exclusion ? Dans ce contexte, l’ECSI a un véritable rôle à jouer pour faire émerger toutes les réflexions qui en découlent : le localisme permet-il d’envisager une transformation sociale juste et solidaire ? A quelles conditions ?