Le localisme, une alternative solidaire ?

Un rendez-vous pour questionner « la relocalisation »

Du côté de l’ECSI N° 36 – novembre 2021

Du local au global, les limites de la relocalisation de l’alimentation

Chaque année, en novembre, le Festival « Alimenterre » propose avec la sélection et la diffusion de dix films d’imaginer des alternatives au système alimentaire dominant.

En 2021, les films « Douce France », « Manger autrement, l’expérimentation », ou encore « Le paradoxe de la faim » seront présentés.
Pour faire de ce festival une véritable expérience d’éducation populaire, les acteurices d’ECSI ont été invité·es, en mai 2021, à une conférence-débat avec Nicolas Bricas, socio-économiste de l’alimentation, et membre de la chaire Unesco « alimentations du monde ».

« Relocaliser notre alimentation, c’est, autant que faire se peut techniquement, produire sur un territoire le plus proche possible des zones de consommation. (...) Ça veut dire qu’on abandonne ce qui a été l’histoire de la construction de notre agriculture et notre alimentation, c’est à dire s’appuyer sur les spécificités agronomiques, climatiques et les savoir-faire localisés pour produire certains produits. On a spécialisé les régions, les départements. (...) C’est ce qui a permis l’augmentation de la qualité des produits, de diminuer les coûts globaux des produits. On a spécialisé des régions, (...) mais la monoculture a créé des dégâts environnementaux, notamment sur la biodiversité (...) L’idée de relocalisation remet en cause cette spécialisation. Ça veut dire une amélioration d’un point de vue environnemental, mais ça veut dire plus cher. (...) Il y a aussi une contrainte technique : la localisation de la population ne s’est pas fait en fonction des capacités de production alimentaire. (...) La moitié de la population française aujourd’hui vit dans des départements dont la surface agricole n’est pas suffisante pour nourrir la population du département. (...) L’autonomie alimentaire est donc impossible pour la moitié de la population française (...) Si la relocalisation/re-territorialisation se limite à la question de la distance, du transport, elle ne règle pas le problème environnemental ni social ni de santé. Elle le fait si on met en place une gouvernance territoriale. »

Une conférence à regarder à partir de la 19e minute (19:00)