Eduquer à la paix, éduquer au désarmement

Introduction

Du côté de l’ECSI N° 29 – décembre 2019

, par ritimo

« Un homme est mort qui n’avait pour défense

Que ses bras ouverts à la vie
Un homme est mort qui n’avait d’autre route
Que celle où l’on hait les fusils (...) »
Paul Eluard, Gabriel Peri.

Le « Révolver noué », « Knotted Gun » de Carl Frederik Reuterswärd. Photo prise par abac077, le le 19 juillet 2012. Licence CC BY-NC-SA 2.0

Il y a dix ans, en juillet 2009, démarrait les travaux de la « commission Chilcot » sur « le rôle joué par le gouvernement britannique dans l’entrée en guerre, en 2003, du Royaume-Uni », et notamment sur la présence ou non d’armes de destruction massive en Irak. L’enquête, qui a duré plus de 7 ans, est inédite, tout comme ses conclusions : « la guerre ne représentait pas le dernier recours ».
A la même époque (2010), Chelsea Manning commence à révéler via Wikileaks des informations « secret défense » documentant des bavures militaires américaines ayant causé la mort de civils en Afghanistan et en Irak.
Alors qu’aucune manifestation pacifiste d’ampleur n’aura eu lieu à l’occasion du centenaire de la 1e guerre mondiale, c’est la publication d’une nouvelle enquête, les « Yemen papers », qui va donner lieu, dans plusieurs pays européens, à une mobilisation populaire contre l’industrie de l’armement. On a ainsi pu lire au début du printemps 2019, alors qu’un cargo à destination de l’Arabie saoudite mouillait dans les eaux de Fos sur mer : « les ouvriers dockers ne chargeront aucune arme, aucune munition pour quelle guerre que ce soit ». Quelques jours avant, il en avait été de même au port de Gênes et au port du Havre.

S’il est indéniable que l’éducation à la paix s’est développée ces dernières années, cela s’est fait très largement par le biais de l’éducation à la résolution non-violente des conflits et au "savoir-vivre ensemble". L’ECSI peut-elle proposer une autre approche de l’éducation à la paix ?
L’éducation au désarmement est-elle possible ? Quels outils et quelles approches l’ECSI a-t-elle développé pour penser les conflits internationaux et leurs causes ?