« on fait jaillir… à la place de remplir une jarre »
Extrait d’un entretien sur la démarche pédagogique avec Lournedia Jean Louis, chargée de mission jeunesse, hygiène et genre au Capdel (Centre d’appui au développement local) à Dessalines, Haïti, avril 2021.
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Alors que les frontières se referment encore plus, que l’idée d’un passeport sanitaire émerge, que les lieux d’éducation et de culture affichent porte close, de nombreuses personnes poursuivent leur engagement pour que cette crise sanitaire et politique ne sonne pas l’arrêt de la circulation des idées et encore moins l’avènement du repli sur soi.
Questionner nos façons de faire de l’ECSI, d’accompagner et d’agir au regard d’autres pratiques dans le monde est une réponse que nous avons souhaité donner à ce contexte anxiogène. Cette lettre se veut donc un lieu de partage d’approches pédagogiques émancipatrices à l’œuvre « ailleurs ».
Comment des éducateurs·trices accompagnent sur leur territoire l’appropriation des enjeux mondiaux ? Quelles sont les démarches proposées pour nourrir un esprit critique ? A quels outils ont ils·elles recours ? Quelle est la démarche politique de nos partenaires qui utilisent des pratiques variées telles que le slam, le théâtre ou encore la danse comme outils de contestation et de sensibilisation ? Comment ces pédagogies émancipatrices se transmettent-elles ? Ces pratiques sont-elles nommées et font-elles l’objet d’une reconnaissance institutionnelle ?
Cette ouverture à d’autres pratiques crée un champ des possibles d’autant plus riche pour l’ECSI en France. C’est aussi l’occasion de se demander si ces démarches politiques et pédagogiques singulières pourraient nous permettre d’évoquer des thématiques encore insuffisamment explorées par l’ECSI en France. Pourrions-nous travailler avec des acteur·rices d’autres horizons à la construction d’outils communs ou d’une démarche pédagogique commune, par exemple, décoloniale ?