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Une expérience canadienne pour sensibiliser à la réalité des peuples autochtones

Du côté de l’ECSI N° 34 – mai 2021

L’exercice des couvertures

Contexte

L’exercice des couvertures (« blanket exercise ») a été expérimentée par la délégation ritimo au FSM de Montréal en août 2016.
Créée par l’association canadienne KAIROS, elle était animée par le Réseau Oecuménique Justice, Écologie et Paix (ROJEP). Elle était alors présentée comme un « exercice interactif de prise de conscience de l’histoire coloniale et de la réalité du vécu des peuples indigènes ». Selon l’université de Laval, « depuis 1997, l’organisme Kairos Canada et d’autres organismes ont présenté l’exercice des couvertures principalement dans l’Ouest du Canada. Au Québec, cette expérience a été initiée par le Réseau œcuménique, Justice, Ecologie et Paix (ROJEP). En 2016, ROJEP a développé une version adaptée au Québec à partir de celle de Kairos ».
L’activité des couvertures de KAIROS est un outil d’enseignement exploratoire fondé sur la méthodologie de l’éducation populaire et sur les principaux thèmes et conclusions de la Commission royale d’enquête sur les peuples autochtones de 1996.
Le jeu des couvertures peut être adapté à toutes les situations d’oppression coloniale.

Public cible

L’animation peut être organisée dès la fin du collège, pour 15 à 35 personnes idéalement (mais peut accueillir jusqu’à 60 personnes). L’activité dure 1 heure. Il en existe une version enfant pour la fin du primaire.

Objectifs visés

L’exercice des couvertures est un exercice de sensibilisation à l’histoire coloniale et à la réalité des peuples autochtones dits peuples premiers du Canada.

L’activité favorise la connaissance et la compréhension de l’histoire commune comme peuples autochtones et non autochtones au Canada en amenant les participants à vivre de façon concrète certaines situations historiques, entre autres le pré-contact, la conclusion de traités, la colonisation et la résistance à l’oppression et à l’assimilation.

Supports utilisés

Des couvertures, des cartons de personnages, des parchemins narrant l’histoire des peuples autochtones et des événements précis.

Organisation de l’expérience

Etape 1 : Installation des couvertures et appropriation des rôles

Sur le même principe que le jeu des chaises, des couvertures installées au sol représentent l’Amérique du nord. Les participant·es représentent les peuples autochtones et reçoivent des cartes qui précisent leur personnage et éventuellement les discriminations ou violences subies (violence médicale, pensionnat...).

Etape 2 : récit historique

Les participants représentant les peuples autochtones se déplacent sur les couvertures, comme s’ils utilisaient et occupaient les terres. Un·e narrateur·trice lit un texte, tandis qu’une autre personne, jouant le rôle d’un·e Européen·ne, d’un·e Canadien·ne ou d’un·e Québécois·e, se joint au groupe et dialogue avec les personnes sur les couvertures.
Selon les événements, le nombre de couvertures se rétrécit.

Conclusion

L’animation se termine avec la période contemporaine. Les participant·es sont invité·es à considérer la différence entre la situation de départ et celle de la fin et à exprimer leur ressenti devant la dépossession des terres autochtones.
Selon l’université de Laval, « l’exercice des couvertures peut provoquer diverses émotions ». Il faut penser au type de soutien que l’on peut fournir lors de l’atelier et ensuite. Ce peut être une personne dont le rôle spécifique serait de soutenir les personnes touchées par ces émotions. « À cette fin, la présence d’un ou d’une ainée autochtone est toujours appréciée. Sa présence peut aussi rehausser la qualité de l’échange qui suit l’exercice ».

Exercice des couvertures
FSM 2016, Montreal, Canada. Photo N. Samuel CC BY-NC-SA.