Sri Lanka : chronique d’un conflit meurtrier

Chronologie du Sri Lanka, de l’indépendance à nos jours

, par CITIM

1948

Indépendance de l’île.

1956

Une loi promulguée par le gouvernement érige le cingalais en langue administrative au détriment de l’anglais et du tamoul.

1958

Pogrom anti tamoul.

1972

Ceylan devient Sri Lanka et le bouddhisme religion d’Etat.

1977

A Jaffna, des affrontements provoquent l’exode de 40 000 réfugiés.

1983

Nouveau pogrom qui marque un tournant, le « Juillet noir », soit 4 000 civils assassinés.

1995

Les pourparlers de paix échouent. Reprise des attentats à la bombe et offensive des forces gouvernementales à Jaffna.

2002

23 février  : Le cessez-le-feu entre en vigueur. A cette date, le conflit a déjà fait plus de 60 000 morts, dont de nombreuses personnalités et dirigeants populaires.

2003

Novembre  : La présidence refuse le projet de partition de l’île proposé par les LTTE.

2005

17 novembre : Le premier ministre sortant, Mahinda Rajapakse, remporte la présidentielle. Fermement opposé à l’idée d’accorder plus d’autonomie à la communauté tamoule, il est partisan d’une ligne dure envers les LTTE.

2006

Avril : Les pourparlers prévus à Genève entre le gouvernement et les LTTE sont reportés sine die.
Mai : L’Union européenne inscrit les LTTE sur la liste des organisations terroristes et gèle leurs comptes bancaires.
4 août  : Trois pays médiateurs dans le conflit rapatrient leurs représentants.
6 août : Dix-sept travailleurs de l’ONG « Action contre la faim » sont retrouvés morts à Muttur. Les LTTE et le gouvernement se rejettent la responsabilité de leur assassinat.
14 août : Le convoi de l’ambassadeur pakistanais, Bashir Wali Mohammed, est la cible d’une attaque. Le diplomate s’en sort indemne mais sept militaires de son escorte sont tués. Le même jour, le gouvernement bombarde un foyer d’enfants, tuant 61 personnes. Selon les autorités, il s’agissait d’un camp où les LTTE entraînent des enfants-soldats, ce que les Tigres démentent formellement.
28-29 octobre  : Echec des pourparlers de paix organisés à Genève sous l’égide de médiateurs internationaux. Les LTTE, qui avaient été d’accord pour des négociations sans conditions, réclament la réouverture de l’autoroute A9 qui relie Jaffna au reste du pays. Le gouvernement refuse, au motif que cette voie sert à l’approvisionnement des Tigres. Les rebelles accusent quant à eux l’armée de bombarder des populations civiles tamoules. Les négociations échouent.

2007

Janvier : Nouveaux affrontements entre l’armée cingalaise et la rébellion tamoule. Deux attentats à la bombe font 21 morts et une centaine de blessés les 5 et 6 janvier près de la capitale Colombo. Le 10, au moins 16 rebelles sont tués dans des accrochages militaires dans la région de Batticalca à l’est. Dans une bataille de plusieurs semaines pour la reprise de la ville de Vakarai à l’est, effective le 19 janvier, 376 personnes sont tuées. Autre attentat le 23, dans la province de Jaffna. Le conflit séparatiste a fait 4 000 morts en 2006 et 68 000 depuis 30 ans. Les pourparlers de paix repris en octobre 2006 après une interruption de trois ans sont à nouveau suspendus après que les LTTE se sont retirés des négociations.
2 novembre  : Mort de S.P. Thamilselvan, responsable de l’aile politique des Tigres de libération de l’Eelam tamoul (LTTE) : Kilinochchi (Sri Lanka). Entré dans le mouvement séparatiste dès 1984, S.P Thamilselvan, est tué avec cinq autres personnes dans un raid aérien des forces gouvernementales dans le nord de l’île. C’est le plus haut responsable des Tigres de libération à avoir été tué par l’armée de Colombo.

2008

2 janvier : après avoir décidé la veille de se retirer d’un cessez-le-feu négocié sous médiation internationale, le gouvernement annonce que les Tigres doivent désarmer avant toute nouvelle négociation de paix.
2 août : l’armée annonce que ses troupes entrent dans le district de Kilinochchi, la capitale de facto des Tigres, pour la première fois depuis 11 ans.

2009

Début janvier 2009, le conflit qui oppose l’armée sri-lankaise aux rebelles tamouls depuis 1972 connaît un tournant.
2 janvier : Kilinochchi, « capitale » politique des rebelles tamouls, est prise par l’armée régulière. Les LTTE (Tigres de libération de l’Eelam tamoul) répliquent par un attentat contre une base aérienne à Colombo faisant deux morts et une trentaine de blessés.
22 janvier : l’armée sri-lankaise, qui encercle totalement les rebelles dans leurs derniers bastions du nord-est de l’île, annonce la création de « zones protégées » pour les civils afin de leur permettre de fuir.
24 janvier : Mullaittivu, dernière ville tenue par les rebelles, tombe. 250 000 civils sont pris au piège des combats au nord du pays, dans la région de Vanni, contrôlée par les Tigres et bombardée par l’armée, créant une grave crise humanitaire.
23 février  : l’armée sri-lankaise ignore l’appel au cessez-le-feu des rebelles tamouls et continue à écraser la guérilla.
3 mars : un attentat est commis contre l’équipe de cricket sri-lankaise à Lahore au Pakistan. Les soupçons se tournent vers les rebelles tamouls.
10 mars : quinze personnes tuées et un ministre blessé dans un attentat suicide imputé aux rebelles tamouls.
20 avril  : plus de 35.000 civils fuient la zone tenue par les rebelles tamouls.
23 avril  : le Conseil de sécurité de l’ONU exige que les rebelles déposent les armes.
13 mai : le Conseil de sécurité de l’ONU appelle les parties à agir d’urgence pour protéger les civils.
17 mai  : les rebelles admettent leur défaite militaire au terme de 37 ans de conflit séparatiste.

2010

26 janvier : Mahinda Rajapaksa est réélu à la présidence du Sri Lanka tandis que son rival Sarath Fonsekademande (ancien chef des armées) dénonce des irrégularités dans le scrutin.