Sri Lanka : chronique d’un conflit meurtrier

Bibliographie sur le Sri Lanka

, par CITIM

Politique et guerre civile

Sri Lanka : une amère victoire
DEFFEUILLIER, Aurélie ; ELOY, David - ALTERMONDES, 2009/09, 19. P. 9
Le conflit qui vient de s’achever entre l’Etat sri lankais et les Tigres de libération de l’Eelam tamoul (LTTE) s’est caractérisé par des violations flagrantes du droit international humanitaire. La population civile tamoule a, de loin, payé le prix le plus élevé mais beaucoup de Cingalais considèrent que dans ce conflit, les morts et les blessés sont des "dommages collatéraux acceptables". Quant au Conseil des Droits de l’Homme des Nations unies, sa résolution finale, en juin 2009, a adopté la position du gouvernement sri lankais, qui n’inclut aucune enquête sur les actes commis pendant les derniers mois du conflit. L’histoire pourrait malheureusement se répéter !

La déroute des Tigres ne résout pas la question tamoule
MEYER, Eric Paul - LE MONDE DIPLOMATIQUE, n°660, 2009/03, P. 14-15
Les combattants tamouls, appelés les Tigres, prennent en otage la population civile du Nord-Est du Sri Lanka. Mais l’armée gouvernementale utilise des méthodes aussi peu respectueuses des droits de l’homme. L’offensive de début 2009 semble avoir porté un coup très dur à la rébellion. Mais le problème de la minorité tamoule reste entier. Une solution politique, éventuellement fédérale, pourrait être envisagée. Il restera à réconcilier et réintégrer les populations marginalisées par le conflit.

And then they came for me
WICKREMATUNGE, Lasantha - THIRD WORLD RESURGENCE, n°221-222, 2009/01, P. 47-49
Au Sri Lanka, les journalistes sont harcelés, menacés et tués. L’auteur, rédacteur en chef du Sunday Leader, a refusé de céder aux menaces pour le réduire au silence. Il a été abattu le 8 janvier 2009. Le texte reproduit ici est son dernier éditoria,l publié trois jours après son assassinat, dans lequel il exhorte notamment le gouvernement à considérer la lutte des Tigres Tamouls comme une lutte ethnique. Ce texte est le témoignage de l’engagement d’un homme aux grands idéaux de sa profession.

Inde : mise à l’épreuve des mouvements de résistance
RAINA, Vinod - ALTERNATIVES SUD, n°4, 2008/12, P. 125-132
Une certaine convergence entre mouvements sociaux indépendants et partis politiques se dessinait en Inde, mais elle s’est enrayée en raison du conflit opposant, sur la question des terres, les paysans et le parti communiste au pouvoir dans l’Etat du Bengale occidental. Question cruciale car la hausse des prix de l’alimentation est liée à la diminution des terres cultivées. Au Sri Lanka, la hausse des prix de l’alimentation se situe dans un contexte socio-économique désastreux, produit de trente années de politiques néolibérales et de guerre civile. Les efforts actuels du gouvernement pour revaloriser l’agriculture familiale sont insuffisants.

Milices armées d’Asie du Sud
PARIS : PRESSES DE SCIENCES PO, 2008/05. 304 P. (MONDES)
Cet ouvrage collectif présente les différentes guerres civiles ou guérillas
qui ensanglantent le sous-continent indien depuis des années. En Inde et au
Népal, les organisations maoistes restent très influentes, soutenues par les
basses castes ou les tribus. Au Sri Lanka, au Cachemire ou en Birmanie, ce
sont des mouvements d’émancipation nationale émanant de communautés
linguistiques, religieuses ou tribales. Les milices islamistes, hindoues ou
sikhs exercent une véritable police culturelle et certaines deviennent de
véritables Etats dans l’Etat.

Sri Lanka, la nation impossible ?
KOPP, Guillaume - ALTERNATIVES INTERNATIONALES, n°35, 2007/06, P. 20-24
L’opposition entre Tamouls et Cinghalais est très ancienne. Ces deux peuples venus de l’Inde, l’un bouddhiste, l’autre hindouiste, cohabitaient plus ou moins bien jusqu’à l’arrivée des Européens au XVIème siècle. Sous la domination hollandaise, la majorité cinghalaise était favorisée. A l’inverse, la colonisation anglaise au XIXème siècle s’est appuyée sur la minorité tamoul. Ainsi, dès la première autonomie (1931), les deux communautés ont été en conflit, réécrivant l’histoire chacune à son profit. A l’indépendance (1948), le système démocratique majoritaire a été favorable aux Cinghalais. Les ingérences extérieures (Inde, URSS) et les enjeux économiques ne cessent d’aggraver la marginalisation des Tamouls et d’envenimer le conflit.

Ressorts du séparatisme tamoul au Sri Lanka : impasse des négociations, reprise des combats
MEYER, Eric Paul - LE MONDE DIPLOMATIQUE, n°637, 2007/04, P. 14-15
Après une accalmie, les combats ont repris au Sri Lanka entre les troupes gouvernementales et les séparatistes tamouls, jetant sur les routes des milliers de civils terrorisés. Le conflit dure depuis trente ans. Les séparatistes estiment que l’Etat du Sri Lanka ne respecte pas les droits légitimes du peuple tamoul et réclament la création d’un Etat séparé au Nord Est de l’île. Après l’échec des médiations de pays tiers comme l’Inde ou la Norvège, il semble difficile d’envisager un règlement pacifique du conflit. La dégradation de l’activité économique dans le nord de l’île aggrave la situation.

Sri Lanka : vers une convergence des résistances ?
FERNANDO, Jude Lal - ALTERNATIVES SUD, n°4, 2006/12, P. 227-233
Les conflits sociaux, politiques et culturels qui déchirent le Sri Lanka trouvent leur origine dans l’Etat-nation centralisé hérité de l’époque coloniale et dans le modèle de développement néolibéral promu par les institutions financières internationales. Un mouvement mobilisé par la défense des droits sociaux des secteurs populaires et la reconnaissance des minorités tamoule et musulmane pourrait émerger.

Bipolarité et pratiques successorales dans la démocratie sri lankaise
MEYER, Eric - CRITIQUE INTERNATIONALE, n°33, 2006/10, P. 153-164
La démocratie au Sri Lanka a la particularité d’associer la pratique successorale familiale à un système d’alternance entre deux partis (l’UNP et le SLFP) dont les dirigeants étaient membres des deux principales familles, les Senanayake et les Bandaranaïke. Les crises auxquelles le pays a été confronté depuis 1970 (rébellion du JVP puis du mouvement séparatiste des Tigres Tamoul) n’ont pas fondamentalement affecté ces mécanismes de successions, ceux-ci pouvant être vus comme des éléments structurels de longues durées garants d’une certaine stabilité.

The consequences of another war in Sri Lanka
WORLD BANK SRI LANKAJANSZ, Frederica - MAHARAGAMA (SRI LANKA) : THE FOUNDATION FOR EXISTENCE, 2006, 64 P.
Le conflit qui s’est déroulé au Sri Lanka entre le gouvernement et les Tigres de Tamoul a fait de nombreuses victimes et de nombreux dégâts. S’il devait se dérouler un nouveau conflit, les conséquences pour le pays seraient catastrophiques autant militairement qu’économiquement.

Sri Lanka, au lendemain de deux décennies de conflit : place à la vie
WILKINSON, Ray - REFUGIES, n°130, 2003/01, P. 5-22
Depuis le déclenchement de la guerre civile par les indépendantistes tamouls au Sri Lanka, plus d’un million de civils ont été chassés de chez eux et ont pris le chemin de l’exil. En février 2002, les "Tigres tamouls" (indépendantistes) ont signé un accord de cessez-le-feu et entamé des négociations avec le gouvernement de Colombo. Leurs prétentions revues à la baisse, les exilés sont retournés en masse dans leur pays. Cela n’est pas sans poser problème : l’aide humanitaire, le ravitaillement, et le logement des populations est un véritable casse-tête, les associations ne sachant pas quels sont les interlocuteurs valables pour organiser cette assistance, le gouvernement ou les "Tigres tamouls". De plus, dans certaines zones, la violence perdure.

Mondes rebelles : Asie du Sud
BALENCIE, Jean-Marc (sous la dir. de) ; LA GRANGE, Arnaud de (sous la dir. de) - PARIS : MICHALON, 2001/11, P. 233-360
Le fait insurrectionnel apparaît solidement enraciné dans le sous-continent indien, terrain propice aux antagonismes, aux rivalités, à l’exclusion. Un certain nombre de facteurs récurrents sont propres à cette région : l’importance du facteur démographique, l’instrumentalisation du "religieux", l’antagonisme indo-pakistanais, l’impact de la drogue, l’urbanisation de la violence et l’absence d’une dynamique de paix.

Sri Lanka : entre particularismes et mondialisation
MEYER, Eric - PARIS : LA DOCUMENTATION FRANCAISE, 2001, 183 P.
"Le destin de ce petit pays, qui occupe une position stratégique à la pointe méridionale de l’Inde, est déterminé par des forces qui le dépassent. Loin des images nostalgiques d’un paradis tropical, il est secoué depuis trois décennies par une succession de crises : revendications séparatistes de la minorité tamoule et assertion identitaire de la majorité cingalaise. Cependant le Sri Lanka dispose d’atouts considérables : un système démocratique, une économie ouverte sur le monde, une démographie maîtrisée, une population instruite et entreprenante. Pour certains analystes, son avenir dépend de son aptitude à dépasser les schémas politiques périmés de l’Etat-nation qui n’auraient plus leur place dans un monde en voie d’universalisation accélérée. Sans négliger ces théories, le livre cherche à cerner ce qui, dans le passé et le présent de l’île, constitue les fondements d’une identité multiple, sans cesse nourrie d’apports extérieurs, forgée durant plus de deux millénaires". (Résumé de l’éditeur).

Le génocide des Tamouls à Sri-Lanka
JULIA, Jean-Marie - LYON : ASSOCIATION POUR LES TAMOULS DE SRI-LANKA, 1985/06, 128 P.
Dans la nuit du 25 juillet 1983, des foules de Cinghalais (bouddhistes) massacrèrent plusieurs milliers de Tamouls (hindouistes). C’est le début de la guerre civile. L’auteur cherche à comprendre comment le Sri-Lanka en est arrivé à cette situation en analysant l’histoire de ce pays, en particulier l’histoire de son peuplement, et les différences culturelles et ethniques. La passivité complice, voire la participation de l’Etat à cette action paraît certaine. En 1985, la guerre continue malgré des tentatives de paix ; brûlés vifs, torturés, les Tamouls continuent d’être victimes d’un génocide que peu dénoncent.

Un regard sur l’histoire de l’Eelam : Eelam tamoul, le Pays et le gouvernement jusqu’à 1977
IRASSARATTINAME, S. ; JULIA, Jean Marie (trad.) - PARIS : FEDERATION DES ASSOCIATIONS TAMOULES, 1998/05, 129 P.
Signé par le président de l’association culturelle tamoule du Canada, cet ouvrage bien documenté présente l’histoire de la communauté tamoule de Sri Lanka, de ses origines dravidiennes jusqu’aux premières années du LTTE (Tigres de libération de l’Eelam tamoul). On y évoque les aspects sociaux et religieux, l’époque coloniale et les différentes étapes qui, de l’indépendance en 1948 à l’adoption de la nouvelle constitution en 1972, ont vu l’impossibilité de parvenir à la création d’un Etat fédéral et la domination cingalaise s’appesantir sur l’île.

Economie et reconstruction post Tsunami

La face cachée de l’or vert
DELAGE, Jean-Michel - FAIM ET DEVELOPPEMENT MAGAZINE, n°222, 2007/05, P. 4-8
Dans un pays déchiré par trente ans de guerre civile, les 300 000 ouvriers des plantations de thé vivent une exploitation proche de l’esclavage. Par ailleurs, les populations tamoules font l’objet de discrimination. La guerre civile, malgré le cessez-le-feu officiellement en vigueur, sévit toujours. Enfin, le Tsunami a ravagé les côtes du Sri Lanka et la reconstruction est loin d’être achevée malgré l’aide internationale.

Réhabilitation après le tsunami : aider de façon intelligente
RATHNAWEERA, Erwin ; GUNASEKERA, Jayantha - SAMUDRA, n°45, 2006/11, P. 32-37
L’article décrit d’abord les dégâts du tsunami au Sri Lanka, dans le domaine de la pêche, des pêcheurs, des bateaux et des infrastructures. Puis il décrit la méthode de l’ONG Pratical Action-Asie du Sud (ITDG) pour la reconstruction des bateaux : sélection des bénéficiaires, choix des types de bateaux les mieux adaptés, construction et attribution des bateaux. La démarche participative impliquant à la fois les victimes et l’administration des pêches, a donné de bons résultats, sans aggraver les tensions sociales.

Sri Lanka : une reconstruction sous influence
LE SANN, Alain - PECHE ET DEVELOPPEMENT, n°70, 2006/01, P. 5-6
NAFSO se situe au cœur d’une opposition aux orientations mises en oeuvre par le gouvernement sri lankais pour la reconstruction, via TAFREN, composé d’hommes d’affaires liés au secteur touristique. Les pêcheurs contestent la "zone de protection" de 200 m interdite à la construction sauf pour les grands hôtels et la "modernisation" des activités de pêche. NAFSO a mis en place une commission populaire de planification, en mobilisant des appuis locaux et internationaux pour résister aux projets libéraux du gouvernement.

Sri Lanka : Post-Tsunami environmental assessment
UNITED NATIONS ENVIRONMENT PROGRAMME ; MINISTRY OF ENVIRONMENT AND NATURAL RESOURCES OF SRI LANKA - GENEVE ; BATTARAMULLA (SRI LANKA) : 2005, 84 P.
Le tsunami, du 26 décembre 2004 qui a touché tout l’Océan Indien, a marqué le Sri Lanka autant dans l’esprit de ses habitants que dans son environnement et son économie. Les traces de ce Tsunami, qui fut la plus grosse catastrophe naturelle qu’a connu le pays, sont toujours visibles et peuvent encore avoir des conséquences dans le futur. La reconstruction du Sri Lanka ne peut se faire qu’en évaluant l’impact du tsunami pour ainsi apprendre des actions passées et mettre en place des plans d’action permettant de ne plus commettre d’erreur.

Le rôle de la culture dans le développement de Sri Lanka
MENDIS, Patrick - ALTERNATIVES SUD, n°3, 2000, P. 211-236
Le succès des expériences du Sri Lanka dans les domaines de la lutte contre la pauvreté et du progrès économique a reçu un large écho dans le monde en développement. Selon l’indice de développement humain (IDH) du PNUD, le Sri Lanka est plus proche des pays développés de l’Occident que des pays en développement. Ces progrès sont à attribuer en grande partie à l’espérance de vie et au taux d’alphabétisation plus élevés que dans les autres pays de la région. Comment ce pays qui compte 17 millions d’habitants a-t-il pu atteindre ces chiffres ?

Diaspora et culture

Tamouls sri lankais : le little Jaffna de la Chapelle
DEQUIREZ, Gaëlle - HOMMES ET MIGRATIONS, n°1268-1269, 2007/07, P. 82-91
Le quartier de la Chapelle dans le 10e arrondissement de Paris est le centre d’un réseau associatif dense, lui-même maillon d’un réseau de diaspora tamoule transnational très actif. A la fois coeur du maillage associatif tamoul sri lankais en France, la Chapelle est aussi le maillon d’une vaste toile économique et un lieu de reproduction sociale et culturelle affirmé.

Les esclaves et autres nouvelles
LIYANARATNE, Jinadasa - PARIS : L’HARMATTAN, 2007, 146 P.
Ce recueil de nouvelles Singhalaises présente aux lecteurs francophones un aperçu de la littérature contemporaine d’un pays lointain, Sri Lanka, ancien Ceylan. Ces nouvelles traitent de trois couches sociales : rurale et agricole, urbaine et prolétarienne, urbaine et bourgeoise. Elles brossent un tableau éloquent de la condition humaine de ces gens d’un milieu culturel différent de celui de l’Occident. Les deux dernières nouvelles développent un thème universel : l’Homme devant la mort.

Vanakam ! Les Tamouls sri lankais en France
DELAGE, Jean-Michel ; MIGNOT, Sandra - CHASSIGNY : CASTOR ET POLLUX, 2000/10, 128 P.
De 50 000 à 70 000 Tamouls du Sri Lanka vivent en France actuellement. Les premiers sont arrivés un peu par hasard car il n’y a pas de lien historique particulier entre les deux pays. Les conflits qui sévissent dans l’île ont poussé les suivants à s’installer et à créer une sorte de microcosme Tamoul qui perpétue ses coutumes traditionnelles.

Le bouddhisme trahi à Sri Lanka
PAUL, Lionel - ALTERNATIVES NON VIOLENTES, n°111, 1999/07, P. 49-55
Le Sri Lanka a été peuplé, quelques siècles avant J.-C., par des riziculteurs indiens, les Cingalais venu du nord et les Tamouls venus du sud. Actuellement, il compte près de 70 pour cent de bouddhistes principalement cingalais et 15 d’hindouistes essentiellement tamouls. Les collusions entre bouddhisme et nationalisme ou mouvement politique sont à l’avantage de la majorité cingalaise et à l’origine de violences subies par les minorités tamoule ou musulmane. Ces heurts intercommunautaires sont amplifiés par les difficultés économiques. Cela peut s’expliquer par le fait que les principes bouddhistes ne prévoient pas de juste milieu entre non-violence et violence. Ces violences apparaissent dans les discours des hommes politiques et des religieux relayés par les médias auprès d’une population qui, dans l’ensemble, ne participe pas à ces conflits.