La pandémie et ses restrictions se sont ajoutées à la faim et la pauvreté provoquées par la crise économique émanant à la décomposition du système capitaliste. Le fléau de la pandémie n’a pas épargné les nations riches développées mais, partout, les restrictions imposées par le confinement ont un impact disproportionné, et affectent bien plus les paysan·ne·s et leurs communautés ainsi que les pauvres et la classe ouvrière.
Ce dossier de l’Institut Tricontinental de Recherche Sociale présente une analyse des processus à l’oeuvre avec l’expansion du virus, les contours de la crise sanitaire et sociale en Amérique latine et la responsabilité et l’échec des politiques néolibérales pour faire face à la situation.
« Dans les quartiers populaires, pour rêver de l’après, il faudrait déjà que le présent soit décent », écrivent, dans cette tribune, Mohamed Mechmache, du collectif « Pas Sans Nous », et plusieurs chercheurs travaillant sur ces territoires délaissés. Plutôt que de multiplier les mesures d’exception, ils appellent à reconnaître le pouvoir d’agir des habitants et à les associer à la construction d’un futur commun.
Chaque année, des maires, cédant à la pression de commerçant·es ou de riverain·es hostiles aux personnes sans domicile fixe ou socialement en difficulté, décident, le plus souvent en parfaite illégalité, de bannir ces dernières des centres-villes.
Ce sont des mesures visant à interdire l’utilisation de l’espace public aux personnes en situation de précarité.