Le Nigeria : un pays créatif, inégalitaire et déchiré

Introduction

, par CRIDEV

Le Nigéria, pays le plus peuplé d’Afrique avec ses 170 millions d’habitants, est aussi une grande puissance économique. C’est un pays riche avec le pétrole comme principale richesse mais cette ressource est aussi une malédiction, responsable de nombreux dégâts environnementaux et de corruption généralisée. La manne pétrolière est en effet l’objet de la compétition entre les élites politiques, alimentant un système très clientéliste.

Malgré cette richesse, la majorité des Nigérians vivent dans une très grande pauvreté. Le pays manque de structures éducatives, les services de santé sont de mauvaise qualité et les services de base sont mal assurés.

Depuis l’indépendance en 1960, le pays a subi de nombreux coups d’État militaires (28 années sous régime militaire), une guerre civile entre 1967 et 1970 qui a fait un million de victimes et, depuis 1999, la transition démocratique reste chaotique. La gouvernance est rendue difficile par la politisation des clivages ethniques, régionaux, religieux et par des élites politiciennes souvent corrompues. Le Nigéria est traversé régulièrement par des conflits violents, comme actuellement la lutte entre l’État central et la secte Boko Haram.

Le Nigéria est aussi un pays d’un très grand dynamisme culturel. C’est la deuxième industrie de fabrication de films au monde, derrière l’Inde et devant les États-Unis. Les studios de Nollywood sont aussi réputés que ceux de Bollywood. De même, la littérature nigériane est l’une des plus créatives, non seulement à travers ses auteurs les plus connus comme Chinua Achebe ou Wole Soyinka, mais aussi grâce à toute une jeune génération qui a pris le relais et dont les œuvres sont aujourd’hui internationalement reconnues.

Cette créativité culturelle, sa presse dynamique et ses associations très actives montrent la vitalité de la société civile nigériane.

Le Nigéria reste néanmoins une puissance fragile qui a les potentialités pour assurer à ses habitants des services de base mais dont le vivre-ensemble reste à construire.