Histoire ancienne : les royaumes et dynasties successives règnent sur le territoire de l’actuelle Érythrée et une grande partie nord de l’Éthiopie actuelle
VIIIe siècle av. J.C. : Le Royaume de D’mt s’étend sur le territoire actuel de l’Erythrée et au Nord de l’Ethiopie.
Ier siècle av. J.C – 990 ap. J.C. : le Royaume d’Aksoum est le premier grand Empire à se convertir au christianisme et devient une route commerciale importante.
990 – 1270 : Dynastie Zagwe
1270 – 1755 : Dynastie Salomonide (qui se réclame de la descendance du Roi Salomon et de la reine de Saba)
1755 – 1855 (environ) : Zemene Mesafent, « l’âge des princes ». Le territoire se morcelle entre plusieurs empereurs, et de nombreux conflits éclatent. L’Égypte, soutenue par les anglais, occupe et contrôle le port de Massawa.
Colonisation italienne
1869 : les Italiens commencent à s’intéresser à la mer Rouge. Ils achètent la baie d’Assab à un sultan local, puis prennent le contrôle du port en 1882.
1885 : Les Italiens prennent le contrôle du port de Massawa.
2 mai 1889 : signature du traité d’Ucciali entre l’Italie et l’Empereur d’Éthiopie, la colonie d’Érythrée est créée. Les italiens tenteront en vain d’envahir également l’Éthiopie quelques années plus tard.
1935 : l’armée italienne envahit l’Éthiopie
Janvier 1941 : les Britanniques envahissent l’Érythrée et l’Éthiopie. En avril, les troupes italiennes capitulent. Les Britanniques administrent les deux territoires.
1952 : l’Assemblée générale des Nations unies constitue la Fédération Érythrée-Éthiopie.
Annexion de l’Érythrée par l’Éthiopie
1952 – 1965 : des mesures successives privent les Érythréens de leurs symboles (langue, drapeau, hymne), jusqu’à l’annexion totale du territoire par l’Empereur d’Éthiopie.
1961 – 1991 : Guerre d’indépendance
1961 – 1970 : des groupes indépendantistes érythréens se créent
1970 – 1982 : « double guerre civile », les groupes indépendantistes érythréens se combattent entre eux, et combattent les forces éthiopiennes
1982 : l’EPLF (Forces de libération du peuple érythréen) défait ses adversaires érythréens, et devient le seul groupe armé à combattre les forces éthiopiennes.
1988 – 1991 : des séries de victoires militaires et un changement de gouvernement en Éthiopie permettent à l’EPLF de rejoindre Asmara, la capitale. Issaias Afeworki est nommé président par intérim.
Indépendance
Avril 1993 : référendum d’autodétermination.
27 avril 1993 : l’indépendance de l’Érythrée est proclamée.
24 mai 1993 : Issaias Afeworki est élu président de l’État par l’Assemblée nationale.
Février 1994 : le Front populaire de libération de l’Érythrée (EPLF en anglais) devient un parti politique et se renomme Front populaire pour la démocratie et la justice (PFDJ).
1996 : l’Assemblée nationale constituante intérimaire propose une Constitution.
1998 : début du conflit avec l’Éthiopie, l’adoption de la Constitution et les élections sont repoussées.
2000 : fin du conflit avec l’Éthiopie. Les premières voix pour la reprise du processus démocratique se font entendre.
18 septembre 2001 : après une lettre ouverte dénonçant Issaias Afeworki, 11 hauts responsables du PFDJ sont arrêtés et détenus au secret. La semaine suivante, de nombreux journalistes sont arrêtés de la même manière. Tous les médias indépendants sont fermés. Ils ne rouvriront jamais. La plupart des personnes arrêtées en septembre 2001 sont toujours détenues au secret, certaines sont décédées.
2001 – 2013 : le pays se renferme sur lui-même. Des milliers d’érythréen·nes fuient chaque année le pays.
2002 : le gouvernement ordonne que toutes les religions non enregistrées ferment leurs lieux de culte et cessent leur pratique religieuse jusqu’à ce qu’elles soient enregistrées. Seules quatre religions principales ont été immédiatement reconnues comme confessions officielles (Églises orthodoxe, catholique, luthérienne, et islam sunnite).
2011 : des témoignages se succèdent sur un trafic d’êtres humains dans le désert du Sinaï : sur la route de l’exil, vers Israël ou l’Europe, des milliers d’érythréen·nes sont enlevé·es, rançonné·es et torturé·es.
Janvier 2013 : tentative de coup d’État échouée.
Juin 2015 : les Nations unies publient un rapport accablant sur la situation des droits humains en Érythrée. Les autorités érythréennes condamnent le rapport.
Relations apaisées entre l’Érythrée et l’Éthiopie
2018
9 juillet : le président érythréen Issaias Afeworki et le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed signent une déclaration de paix entre leurs pays à Asmara, capitale de l’Érythrée.
30 juillet : la Somalie signe à son tour à Asmara un accord avec l’Érythrée sur l’établissement de relations diplomatiques entre les deux pays après 20 ans de tensions.
16 septembre : signature d’un accord en vue de la consolidation de la réconciliation de l’Érythrée et de l’Éthiopie à Djeddah en Arabie saoudite en présence du secrétaire général des Nations unies, du roi d’Arabie saoudite et des représentants de l’Union africaine.
15 novembre : le Conseil de sécurité de l’ONU vote à l’unanimité la résolution 2444 mettant fin au régime de sanctions à l’encontre de l’Érythrée.
Octobre 2019 : attribution du prix Nobel de la paix au Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed pour son action en faveur de la réconciliation avec l’Érythrée.
2020
11 mars : déclaration de la pandémie de Covid-19 par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
21 mars : premier cas de Covid-19 à Asmara.
Août : libération de prisonniers musulmans des prisons érythréennes puis, en novembre 2020, de Témoins de Jéhovah et, début 2021, de chrétiens évangéliques et orthodoxes.
Conflit du Tigré : soutien de l’Érythrée à l’Éthiopie
2020
4 novembre : début du conflit armé entre le gouvernement fédéral et l’État semi-autonome du Tigré, après une période de vives tensions depuis l’arrivée du Premier ministre Abiy Ahmed en Éthiopie.
Novembre : l’Érythrée envoie des troupes soutenir l’armée éthiopienne dans son conflit contre les rebelles tigréens dans la région éthiopienne du Tigré.
2021
26 février : Amnesty International annonce que des soldats érythréens ont tué des centaines de civil·es éthiopien·nes dans la ville d’Aksoum en novembre dernier. D’autres allégations évoquent des actes d’enlèvement, de retour forcé de réfugié·es et de demandeur·ses d’asile érythréen·nes, et de leur emprisonnement en Érythrée.
16 mai : début d’une enquête menée par le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme en partenariat avec la Commission éthiopienne des droits de l’homme sur les troupes érythréennes accusées de graves violations des droits de l’homme dans la région du Tigré.
Novembre : l’enquête du Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme conclut à de possibles crimes contre l’humanité commis par toutes les parties.
12 novembre : les États-Unis annoncent des sanctions financières contre l’Érythrée en raison de son appui à l’Éthiopie dans le conflit du Tigré. Le gouvernement érythréen les qualifie « d’illicites et immorales » et les considère fondées sur de fausses allégations ; il reçoit le soutien d’Addis-Abeba.
17 décembre : une autre enquête est diligentée par le Conseil des droits de l’homme sur les allégations de violations du droit international des droits de l’homme, du droit international humanitaire et du droit international des réfugiés commises depuis le 3 novembre 2020 par toutes les parties au conflit en Éthiopie.