Inde : un pays sur le long chemin de la lutte contre les discriminations

Carte et repères sur l’Inde

, par CID MAHT

Superficie

3 287 590 km2 (7e pays du monde par sa surface), 2933 km d’est en ouest et 3214 km du nord au sud. L’Inde occupe les trois cinquièmes du sous-continent portant son nom.

Politique

L’Inde est une république fédérale, l’Union indienne, composée de 29 États (depuis mai 2014), auxquels s’ajoutent 7 territoires administrés directement par New Delhi.

C’est la plus grande démocratie du monde. 900 millions d’électeur.rices étaient appelé·es à voter aux dernières élections législatives en 2019. En 2021, la commission électorale indienne dénombrait 8 partis nationaux, 53 partis régionaux, 2656 partis locaux dits « non reconnus ».
Deux partis nationaux dominent la gouvernance de ce pays : l’Indian National Congress (parti historique orienté gauche laïque, dans l’opposition depuis 2014), le BJP (Bharatiya Janata Party, parti nationaliste hindou représentant la droite hindoue conservatrice) actuellement au pouvoir.

Chef d’État : Droupadi Murmu (depuis juillet 2022)

Premier ministre : Narendra Modi (depuis mai 2014).

Population

Avec 1,4 milliard d’habitants, l’Inde supplante la Chine et devient le pays le plus peuplé du monde.
Sa population est jeune. L’âge médian est de 27,6 ans (2021).
Si cette croissance démographique peut être un atout, cette explosion de la population urbaine entraîne un manque d’infrastructures ; en outre les conditions de vie sont détériorées par le changement climatique.
22 des 30 villes les plus polluées du monde sont en Inde. En tête du palmarès, la capitale New Delhi avec des concentrations record de particules fines qui plongent régulièrement la mégapole dans un épais brouillard toxique.
Densité : 431 hab/km²
Population rurale : 64 %
Villes principales : Delhi, Bombay (Mumbai), Calcutta (Kolkata), Madras (Chennai), Bangalore (Bengaluru), pour ne citer que quelques métropoles de plus de 10 millions d’habitant·es
Indice de fécondité : 2 enfants par femme
Espérance de vie à la naissance (estimation 2024) : 72,3
Croissance annuelle de la population  : 0,7 % en 2023
Taux d’alphabétisation : 77,7 %, avec 84,7 % d’hommes alphabétisés et 70,3 % de femmes alphabétisées.

Économie

Selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), l’Inde est l’économie du G20 qui connaît la croissance la plus rapide depuis 2014. Avec 9,1 % de croissance en 2021, 7 % en 2022, et un objectif au-dessus de 6 % pour 2023 (Banque mondiale) l’Inde affiche une vitalité économique remarquable dans une conjoncture internationale morose. L’Inde est devenue en 2022 la cinquième économie du monde, dépassant celle du Royaume-Uni, son ancien colonisateur.

L’Inde, première puissance démographique est donc aussi en quête de miracle économique.
Si l’Inde dispose de secteurs de pointe : les nouvelles technologies, l’informatique, l’industrie pharmaceutique… son développement reste fragile, pour des raisons structurelles.
Dans les années 1990, les produits intérieurs bruts (PIB) sino-indiens par habitant étaient équivalents. Aujourd’hui, celui de la Chine est de 13 000 dollars. C’est cinq fois moins en Inde, 2 500 dollars seulement. Si la main-d’œuvre indienne est moins chère, elle est nettement moins productive qu’en Chine, faute de tissu industriel. L’emploi informel continue de dominer dans le pays. Sa jeunesse souffre du chômage, même la plus diplômée. Le taux de chômage grimpe à 40 % chez les moins de 25 ans. Chaque mois, 1 million de nouveaux·elles arrivant·es déferlent sur le marché du travail, avec une formation insuffisante ou inadaptée.

« Le pays le plus peuplé de la planète est aussi l’une des sociétés les plus inégalitaires au monde », comme le rappelle le Rapport mondial sur les inégalités 2022. Les 50 % de la population les plus pauvres ne possèdent que 5,9 % de la richesse nationale, tandis que les 40 % au revenu moyen s’en partagent 29,5 %. Les 10 % les plus aisés détiennent 65 % de la richesse et le 1 % le plus riche en capte 33 % à lui seul [1].

Ces inégalités s’appuient aussi sur des discriminations sociales et de territoire. Seulement deux femmes sur dix exercent une activité salariée.

En définitive, l’indice de développement humain (IDH) stagne. L’Inde est classée au 132e rang mondial pour cet indicateur, loin derrière les autres pays du BRICS [2].

Culture

L’Inde est une mosaïque ethnique, linguistique, religieuse et sociale.
Le sentiment religieux y est en progression. 97 % des Indien·nes disent croire en Dieu, 84 % déclarent que la religion est très importante dans leur vie, 81 % ont dans leur maison un espace cultuel dédié [3].

Le recensement en Inde est décennal. Le dernier remonte à 2011 et faisait état de la répartition religieuse suivante : hindou.es (79,79 %), musulman·es (14,2 %), chrétien·nes (2,3 %), sikh.es (1,8 %), bouddhistes (0,7 %), jaïn.es (0,4 %). Celui prévu en 2021 a été reporté en 2024 en raison du Covid-19.

L’anglais et l’hindi sont les langues officielles. Par ailleurs, il y a 22 langues reconnues par la Constitution : assamais, bengalais, bodo, cachemiri, dogri, gujarati, kannada, konkani, maithili, malayalam, manipuri, marathi, mizo, népalais, oriya, ourdou, pendjabi, sanskrit, santali, sindhi, tamoul, telougou.
Près de 80 % de la population parle l’une des langues indo-aryennes dites aussi langues indo-iraniennes, principalement dans le Nord. C’est ce qu’on appelle la Hindi Belt. Mais 18 % parlent l’une des langues dravidiennes, comme le tamoul, le malayalam ou le kannada, dans le Sud.

Dans cette diversité linguistique, les Indiens maîtrisent au moins deux langues pour communiquer avec leurs semblables.