Afghanistan : une société dans le chaos

Bibliographie sur l’Afghanistan

, par CDTM 34

Imprenable Afghanistan : l’histoire, les acteurs, les enjeux
Manière de voir (Le Monde diplomatique) – n° 110, 2010/04, 98 p.
Cette sélection de 32 articles du Monde diplomatique, entièrement consacrée à l’Afghanistan, s’étend de1965 à 2009.

Afghanistan 2001-2010 : Chronique d’une non-victoire annoncée
JAUFFRET, Jean-Charles – Paris : Autrement, 2010/03, 278 P.
Depuis 2001, perdure dans les montagnes afghanes, une guerre qui rappelle les précédents algériens et vietnamiens : mêmes erreurs, même enlisement. Au début, l’armée étatsunienne n’avait comme but que de détruire les camps d’entraînement d’Al Qaida, en réponse aux attentats du 11 septembre 2001, et de désarmer les taliban. Mais la guerre est devenue une mélange d’attentats-suicides, de crimes de guerre, de dommages collatéraux, opposant une armée suréquipée à un ennemi insaisissable. Sinistré par 36 ans de conflits, l’Afghanistan est un pays à bout de souffle où tout est à reconstruire. En croisant différentes sources (afghanes, étatsuniennes, française, institutionnelles) et des témoignages des acteurs de cette guerre, l’auteur propose là un ouvrage d’histoire immédiate qui analyse un des plus grands conflits actuels.

Stratégies de lutte contre la filière des opiacés en Afghanistan : Sommes nous sur la bonne voie ?
DUFOUR, Charlotte ; KAUFFMANN, Domitillle ; GRUNEWALD, François (sous la dir. de) - PLAISIANS : GROUPE URD ; AFD, 2010/06, 94 P. Rapport disponible en ligne sur <http://www.urd.org/IMG/pdf/Analyse-...>
Depuis la chute des talibans, le gouvernement afghan, à l’aide de la communauté internationale, a mis en place une stratégie visant à éradiquer la production, le trafic et la consommation d’opiacés. Cette stratégie se base sur l’interdiction et la répression, le développement d’activités alternatives, le traitement de la toxicomanie et le développement des capacités des institutions aux niveaux central et provençal. Malgré une baisse visible de la production d’opium depuis 2007, celle-ci ne semble pas définitive, de nombreux facteurs poussant les agriculteurs à continuer cette culture : des facteurs agro-écologiques, socio-économiques, et un savoir faire acquis depuis les premières productions dans les années 1990 dans le cadre de l’économie de guerre. Une grande partie de l’aide au développement extérieure est consacrée à la lutte contre le pavot, étant donné que l’Afghanistan est le plus grand producteur mondial d’opium.
L’arrestation des trafiquants n’est pas encore significative, la corruption aidant et la loi n’étant pas adaptée à la lutte contre la drogue. Il est tout de même à noter que les programmes de développement agricole et rural tendent tout de même petit à petit à s’imposer face à la production d’opium.

Au nom de mon peuple
Malalaï JOYA, Presses de la Cité, 2010, 370 P.
Malalaï Joya est une femme d’une trentaine d’années, ardente militante féministe. Elle a été de 2005 à 2007 élue au Parlement afghan, où elle s’est courageusement battue contre les seigneurs de la guerre, contre l’ingérence des puissances étrangères, contre les trafics et la corruption, et contre les violations des droits des femmes. En 2007, ses activités dérangeant trop de gens, elle a été expulsée du parlement. Actuellement, elle est traquée, menacée de mort, elle essaie d’agir souterrainement pour l’avènement d’un Afghanistan démocratique.

Inde et Pakistan se mesurent en Afghanistan : menaces, pressions et jeux d’influence
SAINT-MEZARD, Isabelle - Le Monde Diplomatique,, n°670, 2010/01, P. 12
La rivalité historique qui oppose l’Inde au Pakistan, depuis la partition de 1947, s’étend désormais à l’Afghanistan. Les attentats terroristes de Bombay en 2008 ont arrêté le processus de rapprochement qui se mettait laborieusement en place. Cela n’empêche pas le gouvernement indien de défendre ses intérêts en Afghanistan, espérant gagner par là des accès privilégiés en Asie Centrale, en contournant l’obstacle pakistanais.

Surprenante souplesse tactique des talibans en Afghanistan
PORTER, Patrick - Le Monde Diplomatique,, n°668, 2009/11, P. 8-9
Le conflit s’amplifie entre le Pakistan et l’Afghanistan. Aux Etats-Unis, le débat s’intensifie sur l’avenir de l’engagement, certains commentateurs faisant un parallèle avec l’enlisement au Vietnam. Sur le terrain, les troupes étrangères affrontent un ennemi qui, au-delà de sa rhétorique religieuse, fait preuve de pragmatisme tant sur le plan tactique que politique.

Liaisons dangereuses en Asie du Sud : tensions entre l’Afghanistan, l’Inde et le Pakistan
USHER, Graham - Le Monde Diplomatique,, n°658, 2009/01, P. 10
Le président pakistanais, Asif Ali Zardari, a entrepris de décapiter le mouvement islamiste Lashdar-e-Taiba et ses satellites, sous la pression de l’Inde et des Etats-Unis. Mais l’armée et les Services secrets jouent leur propre partie dans les conflits qui opposent le Pakistan à l’Inde et à l’Afghanistan. Le Cachemire demeure une pomme de discorde entre l’Inde et le Pakistan, avec des périodes de bouillonnement et d’apaisement, mais le rôle de l’Inde dans les zones tribales du Pakistan est loin d’être clair. Une partie difficile d’un jeu conflictuel se poursuit entre les trois acteurs régionaux, avec les manipulations secrètes des Etats-Unis.

Les leçons oubliées du Vietnam
POLK, William R. - Le Monde Diplomatique, n°668, 2009/11, P. 8-9
L’auteur analyse la situation des Etats-Unis en Afghanistan, au regard de la guerre du Vietnam. Après avoir subi des invasions britanniques, puis soviétiques, les Afghans ont maintenant affaire aux Etats-Unis qui utilisent la même tactique, bien qu’elle n’ait pas réussi. Les Etats-Uniens veulent à la fois écraser les talibans par la force, diviser leur direction, briser leurs liens avec le peuple et traiter avec un gouvernement de leur choix.

Inde et Chine se disputent l’Afghanistan
DAVISON, Sarah - Le Monde Diplomatique, n°669, 2009/12, P. 15
La Chine est en train de gagner, par rapport à l’Inde, dans le jeu des forces qui opèrent en Afghanistan. Delhi a apporté une aide importante, mais Pékin marque des points politiques.

Mourir pour l’Afghanistan : pourquoi nos soldats tombent-ils là-bas ?
MERCHET, Jean-Dominique - PARIS : ED. JACOB-DUVERNET, 2008, 190 P.
L’opinion publique française semble peu concernée par l’engagement militaire de la France en Afghanistan. Ce pays compliqué, situé à 5.000 kilomètres de la France est mal connu et ne paraît pas avoir le moindre intérêt pour les Français. Sauf que le 28 Août 2008, une patrouille française tombe dans une embuscade et dix soldats sont tués. L’auteur part de cet événement pour faire comprendre les racines historiques et géographiques de cette guerre et pour tenter d’expliquer pourquoi plusieurs milliers de soldats français risquent leur vie dans ces montagnes, alors qu’il faudrait les faire rentrer au pays le plus vite possible.

Le nouveau visage d’Al-Qaida
MENS, Yann (sous la dir. de) - Alternatives Internationales, n°41, 2008/12, P. 28-45
Le jihad version Ben Laden fait couler le sang aussi facilement en terre d’Islam qu’en Occident. Cela correspond à son rêve de voir se reconstituer, de l’Espagne à l’Indus, l’Etat unitaire islamique théocratique de la tradition. Mais, du côté d’Al-Qaida, il y a des doutes sur la faisabilité de la chose, en raison de l’évolution islamique modérée qui paraît irréversible dans divers Etats en voie de modernisation. Par ailleurs, Al-Qaida est combattu par un fondamentalisme musulman qui se veut plus religieux ; elle est aussi dépassée par des initiatives dispersées qui utilisent ses principes et méthodes. Le dossier étudie cette situation complexe dans quelques pays clé.

Une histoire de la violence au Moyen-Orient : De la fin de l’Empire ottoman à Al-Qaïda
BOZARSLAN, Hamit – Paris : La Découverte, 2008/06, 321 P.
Cet ouvrage est une somme très importante sur les violences qui ont secoué un certain nombre de pays arabes et/ou islamiques, au cours du 20ème siècle. Le terme de Moyen-Orient est ici très élargi puisqu’il va du Maghreb à l’Afghanistan, mais la culture musulmane lui donne une unité certaine. L’auteur montre le rôle des enjeux économiques et sociaux à l’origine de cette violence qui projette des populations dans la lutte armée ou dans une fuite en avant. Il relève les dynamiques conflictuelles de longue durée et répertorie les lieux et moments où apparaissent de nouveaux discours qui entraînent le recours aux armes : le nationalisme arabe des années 1920-1940, le marxisme-léninisme des années 1950-1970 et l’islamisme dans un passé récent qui se prolonge de nos jours. Il propose une nouvelle analyse d’Al-Qaïda et montre les limites des approches sécuritaires de la violence dans le contexte des années 2000.

Comment les talibans regagnent le terrain
GUSTOZZI, Antonio – Alternatives Internationales, n°39, 2008/06, P. 10-14
Les talibans étaient 17000 en 2006, c’est-à-dire quatre fois plus qu’en 2002 et leur influence ne cesse de gagner du terrain, en raison de l’hostilité de la population à l’ingérence étrangère et de l’impopularité du régime. A majorité pachtoune, l’insurrection trouve des sympathisants dans de nombreuses tribus et ethnies. Quant au régime Karzaï, il est desservi par les seigneurs de la guerre, produits des conflits antérieurs qui ont trouvé place dans l’administration et malmènent les populations beaucoup plus que les insurgés. Les talibans gagnent le milieu urbain en assouplissant certains principes. Leur soutien extérieur est important (Pakistan, plus que l’Iran). Incontestablement, il faudra négocier avec eux.

Afghanistan, Pakistan, l’irruption des "néotalibans" : ce que l’OTAN n’a pas compris
SHAHZAD, Syed Saleem – Le Monde Diplomatique, n°655, 2008/10, P. 16-17
L’attentat contre un hôtel à Islamabad en septembre 2008, marque un tournant dans l’histoire du conflit dans cette région. Les forces états-uniennes sont autorisées à intervenir contre les bases talibanes au Pakistan et ce pays devient le terrain principal de la "guerre contre le terrorisme". Cette extension du conflit, qui rappelle l’extension de la guerre du Vietnam vers le Cambodge dans les années 1970, a peu de chances d’entraîner la victoire. Elle soulève l’opposition de la majorité des Pakistanais et elle se heurte à une stratégie régionale très audacieuse des "néotalibans", nouveaux combattants, bien entraînés dans les zones tribales.

Les paradis artificiels de Kaboul
RAFATIAN, Guive - Altermondes, n°12, 2007/12, P. 10-11
En Afghanistan, où la consommation de l’opium est un phénomène ancien, l’économie informelle de la drogue représente plus de 50 % du P1B. La chute dans cet univers est souvent la conséquence de la guerre et de l’exil forcé. Médecins du monde s’efforce de réduire les risques sanitaires (transmission du VIH et des hépatites B et C).

The Human Cost : The consequences of insurgent attacks in Afghanistan
HUMAN RIGHTS WATCH, 2007/04, 115 P. + annexes
Depuis 2005, les attaques incessantes des talibans sur les militaires et les civils afghans ont des répercussions profondes et négatives sur la vie quotidienne. Les tueries ont fait de nombreuses victimes autant sur le plan physique que psychologique. Les attaques des talibans constituent une violation du droit international humanitaire. Les principaux acteurs de ce conflit, gouvernement, force internationale et insurgés, doivent prendre en compte le coût humain de ces attaques et penser à la protection des civils.

Le défi de la reconstruction de l’administration en Afghanistan
MICHAILOF, Serge – Etats et Sociétés fragiles : Entre conflits, reconstruction et développement - Paris : Karthala, 2007/01, P. 391-411
La presse s’est fait largement l’écho de l’incapacité du gouvernement et de l’administration afghans. Le vide administratif et la corruption des chefs de guerre locaux ont permis la progression d’une rébellion appuyée sur des bases installées au Pakistan. Les forces internationales présentes rencontrent d’énormes difficultés. La reconstruction est particulièrement difficile en raison du faisceau de contraintes qui s’exercent sur le gouvernement Karzaï et l’aide internationale, bien qu’indispensable, fait partie du problème. Dans un contexte où l’arme principale est le fanatisme religieux et où les trafiquants d’opium ont tout intérêt à affaiblir l’Etat, il faut impérativement que le gouvernement réussisse la mise en oeuvre accélérée du processus de modernisation de l’administration.

Al-Qaida contre les talibans : deux stratégies islamistes qui s’opposent
SHAHZAD, Syed Salem - LE MONDE DIPLOMATIQUE, n°640, 2007/07, P. 1, P. 12-13
Un certain nombre de pays du Proche et du Moyen Orient, sont plongés dans un chaos caractérisé par l’affaiblissement des Etats et le rôle croissant de groupes armés qui disposent d’un armement efficace et qui échappent à tout contrôle centralisé. Les Etats-Unis considèrent ces zones comme le terrain principal de la troisième guerre mondiale, de la guerre "contre le terrorisme". Cette vision nourrit la stratégie d’Al-Qaida, engagée dans un combat contre "les croisés et les juifs". Mais la réalité n’est pas si simple : des luttes fratricides opposent sunnites et chiites, talibans et combattants étrangers d’Al-Qaida.

Afghanistan, la presse témoigne
Courrier International, n° 836, 2006/11, P. 44 – 49
Dossier de huit articles parus dans la presse afghane. Avec une carte.
Ces articles témoignent des difficultés de la vie en Afghanistan, entre la corruption, l’insécurité, les difficultés d’approvisionnement. Ils montrent aussi que le Talibans regagnent du terrain. Malgré tout cela, une volonté de renaissance pousse les journaux à reparaître en dari ou en pachto.

Afghanistan : reconstruction et développement
HAIDER, Habib. GEMENOS (13) : Editions Autres Temps, 2006/09, 262 p.
L’auteur est un ancien exilé.
Retrace l’histoire politique, sociale et économique de l’Afghanistan depuis son indépendance en 1920. Etudie, en particulier, la politique de reconstruction du pays depuis 2001 et les obstacles rencontrés par les différents gouvernements du président Karzaï.

Cinq années de "guerre au terrorisme"
Le Monde Diplomatique, n°630, 2006/09, P. 11-19
L’offensive lancée par Israël contre le Liban a ouvert, selon le président Bush, un "troisième front de la guerre anti-terroriste". Présentée comme une réponse aux attentats du 11 septembre 2001, celle-ci a commencé par une intervention militaire en Afghanistan, suivie d’une autre en Irak ; toutes deux n’ont fait que provoquer le chaos. Mais l’idéologie qui les sous-tend, forgée par les néoconservateurs états-uniens, façonne depuis cinq ans les relations internationales.

Des élus, un début de paix et toujours le pavot
TAHERI, Ahmad – Un seul monde, n°2, 2006/06, P. 16-20
En Afghanistan, après des décennies de guerre, la paix est revenue. Le pays se reconstruit et la démocratie avance, puisqu’il y a eu des élections. Hamid Karzaï est le premier président démocratiquement élu. Mais le pays est exsangue et l’économie inexistante. Seule continue la culture du pavot, sans aucune alternative proposée.

Dans le domaine de la santé, les ONG sont-elles nécessaires ou superflues en Afghanistan ?
DESCLEE, Amélie - BORDEAUX : IFAID AQUITAINE, 2006, 68 P.
Depuis fin 2001, la reconstruction de l’Afghanistan se met en place dans cette période post conflit, notamment dans le domaine de la santé publique où les besoins sont importants. La priorité du gouvernement est de couvrir le pays par la délivrance de soins de santé primaires. Depuis longtemps, les ONG sont des acteurs prédominants en Afghanistan mais leur place est actuellement contestée. La question de la nécessité ou non des ONG, dans le domaine de la santé est étudiée dans le cadre de ce mémoire. Le cas de Medical Refresher Courses for Afghans (MRCA), ONG française de développement, qui agit exclusivement en Afghanistan, est développé.

Afghanistan : Opium de guerre, opium de paix
LABROUSSE, Alain. Paris : Mille et Une Nuits, 2005/11, 396 P.
Notes par chapitre, glossaire, chronologie, liste des mouvements, partis et organisations, bibliographie, index géographique, index des noms propres et des organisations, carte.
En Afghanistan, l’opium a financé les guerres au cours des trois dernières décennies. Actuellement, l’économie de la drogue représente environ 60 pour cent du PIB ; ce chiffre n’a jamais été égalé, même par la Colombie premier producteur mondial de cocaïne. L’auteur s’interroge donc sur le rôle que la production et le commerce de l’opium jouent dans une économie de post-conflit, mais aussi sur leur influence dans le processus de reconstruction de l’Etat. Il y a risque que l’Afghanistan devienne un narco-Etat. Le président Hamid Karzaî s’est engagé devant la communauté internationale à lutter contre la culture du pavot.L’auteur éclaire les enjeux tant nationaux qu’internationaux, sans oublier que pour certains pays occidentaux, la guerre contre la drogue est une justification supplémentaire pour intervenir dans ce pays.

Bénéficiaires ou partenaires : quels rôles pour les populations dans l’action humanitaire ?
GRUNEWALD, François (sous la dir. de). Paris : Karthala, 2005/09, 432 P.
A partir des cas de pays qui ont connu de graves crises et qui ont eu ensuite à faire face à la reconstruction, les auteurs réfléchissent au rôle de l’aide humanitaire et, en particulier, à l’articulation entre son action, celle des pouvoirs publics locaux et celle des populations concernées. Il faut pour définir la participation des populations, répondre à la triple question : comment, quand, avec qui ?

Comment détourner le peuple de l’opium
VERET, Maureen. Alternatives Internationales, n°27, 2005/09, P. 20-21
Le gouvernement afghan a lancé une politique de lutte contre la drogue. La culture de l’opium est florissante (le pays est le premier producteur mondial de pavot) et les 3/4 des récoltes sont transformés sur place en héroïne. Mais les paysans ne semblent pas prêts à se reconvertir dans d’autres cultures, moins rémunératrices.

L’aide internationale à l’Afghanistan, le grand malentendu
CASTEL-DOMPIERRE, E . Les Nouvelles d’Afghanistan, n°108, 2005/02, P. 3-7
Après les bombardements américains, l’Afghanistan a eu besoin d’une aide humanitaire. Lors des conférences de Berlin et de Tokyo, ce sont quinze milliards de dollars qui ont été débloqués. Mais depuis trois ans, force est de constater que ces aides n’ont pas été attribuées aux besoins d’urgence (sécurité du pays, santé,...). Tant que l’administration afghane ne possédera pas les pleins pouvoirs, des interventions "civilo-militaires" continueront de freiner les ONG dans leurs démarches. Toutefois, le bilan reste positif depuis le départ des TalÍban et la mise sous protection de l’ONU, le pays se reconstruisant, lentement mais efficacement.

L’islamisme à l’heure d’Al-Qaida : Réislamisation, modernisation, radicalisation
BURGAT, François - PARIS : LA DECOUVERTE, 2005/10, 216 P.
L’auteur, spécialiste du monde arabe et des pays musulmans, analyse l’islamisme en montrant que ses origines ne sont pas uniquement religieuses, comme on a tendance à l’affirmer dans les pays occidentaux. En effet, certains mouvements radicaux comme celui des Frères musulmans, sont apparus d’abord en tant que mouvements de résistance au colonialisme. Les désillusions de l’indépendance sont un autre facteur de radicalisation ainsi que, plus récemment, la politique arrogante des Etats-Unis et l’enfermement de la Palestine. Par ailleurs, l’auteur montre qu’islamisme ne rime pas toujours avec archaïsme. Appuyé sur des exemples concrets, ce livre ouvre des pistes sérieuses de réflexion.

Kaboul, de la destruction à la reconstruction
MAGNALDI, Stephan ; PATERA, Jessica. 2004/12,Villes en guerre et guerres en ville. P. 69-106
Chapitre extrait de l’ouvrage "Villes en guerre et guerres en ville".
Depuis 1979, Kaboul est la capitale d’un pays ravagé par la guerre, divisé par les dissensions ethniques, soumis à la pression extérieure. La violence à laquelle la population a été soumise a évolué au cours du temps, lui imposant à chaque nouveau conflit une adaptation à des conditions de vie difficiles. Le paysage urbain de Kaboul s’est métamorphosé au fil des combats et en fonction des factions qui s’opposent. Depuis l’intervention américaine qui, en 2001, a mis fin au régime des Talibans, la municipalité de Kaboul tente de faire face à la reconstruction et de développer des projets générant des produits afin d’éviter l’insécurité alimentaire et de faciliter l’emprunt pour améliorer l’habitat.La reconstruction de Kaboul est en cours, fruit de l’émergence d’initiatives privées. Mais une grande partie de la population demeure à l’écart des rares projets d’assistance. L’accès à l’eau, la sécurité foncière, l’accès au crédit et la création d’activités rémunératrices sont des défis.

Contestation des ONG ?
TORABI, Yama. Les Nouvelles d’Afghanistan, n°107, 2004/12, P. 7-9
En Afghanistan, la contestation du travail des ONG s’accroît. Le problème vient du fait qu’une diversité de structures très dissemblables se présente comme ONG. Les Afghans ont l’impression que leur neutralité est inexistante et que l’aide est gérée selon les considérations géostratégiques des grandes puissances.

Le développement alternatif en Afghanistan : l’échec du donnant-donnant
Géopolitique des drogues illicites – HERODOTE, n°112, 2004/01
Dans ce dossier, les différents chapitres montrent que la production des drogues s’opère sur des territoires où les pouvoirs étatiques ne peuvent s’exercer efficacement. Certaines données du relief, les difficultés de circulation, et certaines situation politiques favorisent l’émergence ou le maintien de cultures illicites. C’est, entre autres, le cas de l’Afghanistan.

Au nom du droit, crimes et exactions en Afghanistan
HUMAN RIGHTS WATCH, Le Monde Diplomatique, n°601, 2004/04, P. 4-5
Ce rapport dénonce le comportement des troupes américaines en Afghanistan : violations du droit de la guerre, usage disproportionné de la force, pillages, morts suspectes de civils, tortures en prison, etc. Les troupes françaises qui combattent aussi en Afghanistan commettent-elles les mêmes exactions ? Ce rapport a été passé sous silence ou presque par les grands médias français.

Le testament de Massoud
MORILLON, Philippe – Paris – Presses de la Renaissance, 2004/02, 224 P.
L’auteur écrit avec la simplicité du coeur et raconte les heures exaltantes qu’il a vécues en compagnie de Massoud, exposant les problèmes de sa patrie. Il perpétue sa mémoire, délivre son message, détermine les lignes de force du futur. A la fois récit et analyse politique, c’est une clef pour comprendre l’Afghanistan à venir.

Victoire certaine, paix impossible
CONESA, Pierre. Le Monde Diplomatique, n°598, 2004/01, P. 22-23
La fin "officielle" des guerres en Afghanistan (2001) et en Irak (2003) n’a pas été synonyme de paix bien au contraire. Deux stratégies, nées au USA et copiées par les pays occidentaux, s’affrontent désormais dans les conflits : la première repose sur le présupposé de précision chirurgicale des interventions militaires ; la seconde correspond à l’attentat de masse aveugle, indifférent à la nature des objectifs et à la qualité des victimes, avec au point de départ des attentats-suicides conçus sur le principe du sacrifice de combattants kamikazes. Moyennant des coûts réduits, le terrorisme et les armes de destruction massive servent d’"égalisateurs de puissance" aux adversaires des pays qui interviennent selon le premier mode (Etats-Unis). La sécurité internationale repose désormais sur de nouvelles règles : la guerre comme substitut à la politique, un après-guerre plus complexe que la guerre elle-même, le coût exorbitant de la sécurité et la globalisation des conflits locaux.

Visage volé : avoir vingt ans à Kaboul
LATIFA. Paris : Livre de Poche, 2003/03, 256 P. Première édition 2001, ed. Anne Carrière.
Une jeune fille qui n’a pas encore vingt ans lors de la prise de Kaboul par les Talibans, raconte comment, après avoir vécu des années de guerre, elle et sa soeur vivent l’enfermement et la perte de leurs espoirs. Avec quelques amies, elle ouvre un petit cours clandestin à domicile pour que les enfants puissent au moins apprendre à lire. Une occasion lui est donnée par un magazine français de partir de son pays pour venir témoigner en Europe.

Afghanistan, aux sources de la drogue
ALLIX, Stéphane. Paris : Ramsay, 2003/01, 192 P.
Les deux tiers de l’héroïne qui circule dans le monde proviennent d’Afghanistan. Des champs de pavot afghans dont on tire l’opium avec lequel on fabrique l’héroïne, jusqu’aux frontières de l’Europe, le trafic de drogue suit la Route de la soie. Interdite par les Talibans, la culture a repris dès le printemps 2002. L’auteur, spécialiste de l’Afghanistan, étudie comment des quantités énormes de drogue passent les frontières, malgré polices, douanes et services secrets. L’argent et le pouvoir qu’apporte ce trafic jouent un rôle primordial dans les équilibres mondiaux. Des pays se construisent avec cet argent, un argent sale que tout le monde fustige mais dont personne ne peut se passer.

Le carrefour afghan
DUPAIGNE, Bernard ; ROSSIGNOL, Gilles. Paris : Gallimard, 2002/09, 341 P.
L’Afghanistan est situé au confluent de voies d’échanges très anciennes entre l’Inde et le Chine d’une part, la Grèce, l’Egypte et Rome d’autre part. C’est un carrefour de civilisations, qui a subi des invasions successives. Le pays né des rivalités des impérialismes de la fin du XIXème siècle entre la Perse, les Britanniques et les Russes, a des frontières artificielles qui ne correspondent à aucune réalité géographique ni ethnique. Pourtant un Etat s’est construit et ses populations se sont efforcé de vivre ensemble. Ce consensus a été brisé par le coup d’Etat communiste d’avril 1978. Après des années de guerre civile, les taleban ont pris le pouvoir et tout détruit au nom d’un islam rétrograde. Après un quart de siècle de chaos, quel avenir peut espérer l’Afghanistan ?

Le choc des intégrismes : Croisades, djihads et modernité
ALI, Tariq. Paris : Textuel, 2002/09, 352 P.
Dans cet ouvrage très personnel, l’auteur, écrivain pakistanais, mêle l’histoire, la littérature, l’autobiographie et la politique. Il analyse la situation de la zone des tempêtes au carrefour de l’Afghanistan, du Pakistan, du Cachemire, de l’Inde et des anciennes républiques soviétiques d’Asie centrale, montrant les contradictions nationales, sociales et religieuses qui ont fait de cette région explosive le noeud où s’est mijoté l’attentat contre les Etats-Unis.

L’ombre des taliban
RASHID, Ahmed. Paris : Autrement, 2001/10, 287 P.
Cet ouvrage retrace la mise en place d’un nouvel espace géostratégique à travers l’émergence d’un mouvement religieux atypique, les taliban afghans : d’une part, un mouvement religieux puritain, fondamentaliste, mais sans aucun projet politique autre que la "charia" et sans projet révolutionnaire anti-impérialiste et d’autre part, un nationalisme ethnique pachtoune qui se propose de reconstruire l’Etat afghan et recherche une reconnaissance internationale. Les taliban fonctionnent comme une société secrète. Ils ont leurs règles, dont l’exclusion des femmes et les châtiments inhumains, leurs financements, dont l’opium et le projet de gazoduc. L’alliance des taliban, via le mollah Omar, et des Arabes de Ben Laden qui s’est manifestée au monde par des attentats spectaculaires, a ouvert le conflit contre l’Occident et particulièrement contre les Etats-Unis. Les taliban ont fait le choix d’ignorer leurs intérêts nationaux au profit d’une logique religieuse et supranationale.

La révolution afghane : Des communistes aux tâlibân
DORRONSORO, Gilles. Paris : Karthala, 2000/05, 352 P.
Depuis plus de vingt ans, l’Afghanistan est plongé dans une guerre civile. Au coup d’Etat communiste de 1978 et à la violence des jeunes élites urbaines a répondu la révolte de la société mobilisée au nom du jihâd contre un gouvernement athée et contre l’occupant soviétique. Des centaines de groupes de combattants ont mené la lutte contre le pouvoir soviéto-afghan. Le retrait soviétique en 1989, puis l’effondrement du régime communiste n’ont pas ramené la paix. La guerre a désormais pour enjeu la redéfinition et le contrôle du pouvoir central.Loin de la présentation de "guerres ethniques", cet ouvrage veut montrer comment une société essentiellement rurale et non industrielle a connu une mutation accélérée dans et par la guerre. L’échec des projets modernistes a permis l’émergence en 1994, du mouvement des Tâlebân qui ont instauré un Etat fondamentaliste dominé par les religieux.

Les nouvelles d’Afghanistan
Trimestriel édité par AFRANE - BP. 254 – 75524 PARIS CEDEX 11 – www.afrane.asso.fr