Une coalition féministe pour un traité qui encadre les pratiques des multinationales

Une initiative sur le devoir de vigilance

, par Agenda de la Solidarité Internationale

Chaque mois, à travers une thématique, l’agenda de la solidarité internationale propose de revenir sur deux initiatives portées par des associations, citoyen·nes, ONG, etc. pour comprendre les grandes problématiques internationales, montrer le pouvoir des mobilisations et donner des envies d’engagement.
Nous vous offrons donc, tout au long de l’année, des extraits de notre agenda.
En mai, la lumière est mise sur le devoir de vigilance.

Le 26 juin 2014, le Conseil des droits humains des Nations unies s’est prononcé en faveur d’un traité contraignant les entreprises transnationales à respecter les droits humains. Un an après l’effondrement du Rana Plaza au Bangladesh, et la mort d’un millier d’ouvrières travaillant pour de grandes marques de vêtements, cette résolution historique est due à l’Équateur, avec le soutien de l’Afrique de Sud. Malgré l’opposition des pays les plus riches de la planète, un groupe de travail intergouvernemental se penche depuis sur un projet de traité, dans le cadre de négociations annuelles.

Une militante lève le poing, signal que la lutte continue. © Eros Sana/Action Aid

Parmi les mouvements qui soutiennent ce processus, la coalition #Feminists4BindingTreaty (« Féministes pour un traité contraignant ») se mobilise pour que le futur traité contribue à réduire les discriminations fondées sur l’identité de genre ou l’orientation sexuelle. Présentes partout dans le monde, les organisations de la coalition – qu’elles soit spécialisées dans la défense des droits des femmes ou non – partagent toutes le même constat : des règles qui ne tiennent pas compte de la dimension de genre risquent de ne pas améliorer la situation des femmes, voire de la détériorer ! Par exemple, si une entreprise tente de respecter le principe du consentement libre, informé et préalable de la population avant de s’implanter dans une région, elle doit veiller à une bonne implication des femmes dans la consultation. Les membres de #Feminists4BindingTreaty analysent les versions successives du projet de traité pour proposer des amendements et faire des propositions. Les séances officielles de négociations se succèdent tous les ans au mois d’octobre, mais sans date butoir. Le traité devrait ainsi imposer aux États et aux entreprises d’identifier et de prévenir les violations de droits humains fondées sur le genre, de donner aux femmes un accès effectif à la justice et de renforcer la protection des lanceuses d’alerte et défenseuses des droits humains.