Initier les enfants à la nature et à la nutrition, à travers des jardins cultivés en permaculture au sein même de leur école, c’est le défi relevé par Permatil, au Timor Leste. Dans ce jeune État d’Asie du Sud-Est, où la population, très jeune, est majoritairement rurale, l’association se consacre à la reconquête de la souveraineté alimentaire, en s’investissant dans la formation. Quel meilleur moyen pour toucher toute une communauté que de passer par ce qui en est le cœur, à savoir, ses enfants ?
En plus d’emmener les élèves en dehors des classes, de nombreux enseignements sont prodigués : santé, environnement, gestion de l’eau et des déchets. Mais aussi : maths (les dimensions des parcelles), langues et culture (aborder les différences dialectales à travers le nom des fruits et légumes), etc. Les enfants partagent ensuite tout ce qui a été appris avec leurs familles. Un maximum de personnes est impliqué, dès le démarrage du projet : autorités locales, enseignant·es, parents… Pour entretenir les potagers, des personnes sont formées. Les bénéfices sont donc nombreux, sans compter le fait que les enfants consomment une partie des légumes, et qu’une autre est vendue, afin d’aider au financement de la cantine.
Le projet, qui avait commencé avec 8 potagers scolaires, a pris des proportions inattendues. Le ministre de l’Éducation, convaincu de sa pertinence suite à une visite, organise un grand séminaire national de présentation du concept et va plus loin en proposant une loi le généralisant. Adoptée en 2015, elle rend obligatoire l’implantation de potagers en permaculture dans les écoles primaires du Timor Leste. En 2020, plus de 150 écoles en sont équipées, bénéficiant directement à plus de 40 000 personnes. Fort de son succès, le projet continue de se développer avec la création de nouveaux potagers dans les écoles de tout le pays.