Tous les êtres humains actuels seraient issus d’une seule population vivant il y a environ 100 000 ans en Afrique de l’Est. Les premiers hommes ont ensuite migré et peuplé le reste du monde.
Nous sommes donc tous parents, descendants de migrants appartenant à une même espèce. Nos diversités physiques d’aujourd’hui sont le résultat d’une adaptation de nos ancêtres au milieu naturel.
L’histoire des migrations est aussi ancienne que l’histoire de l’humanité. Depuis toujours, les être humains ont traversé les terres, les forêts, les lacs, les océans pour s’installer à un endroit différent de leur implantation d’origine. De l’Afrique à la Mésopotamie, du centre de l’Asie vers les territoires de l’Amérique, toutes les régions du monde gardent les traces de grands courants migratoires. Leurs raisons ont été diverses : transhumance, changements climatiques, relations commerciales, conquêtes économiques, militaires, religieux et politiques.
À partir du XVe siècle, les migrations sont liées au développement progressif de la mondialisation économique. Le capitalisme mercantile ne se contente pas d’établir des comptoirs, il débouche sur la conquête de territoires et sur de grands mouvements de populations. L’esclavage ampute la population de l’Afrique d’au moins 20 millions de personnes, qui sont déportées vers les Amériques pour remplacer la main-d’oeuvre locale décimée. Mais il y a aussi des déplacements internes au continent, notamment d’Amérique centrale vers le Pérou, afin d’alimenter les besoins de travail dans les mines.
C’est le développement du capitalisme industriel qui provoque les principaux courants migratoires contemporains. Entre 1815 et 1915, 60 millions d’Européens émigrent vers les Amériques, ils y sont arrivés sans visa ni conditions imposées par les autorités. Le marché du travail en Europe ne peut pas absorber tous les travailleurs dont les campagnes n’ont plus besoin, en raison de l’amélioration de la productivité. Ces « surplus démographiques » migrent vers l’Amérique du Nord, l’Amérique du Sud, l’Australie. Pour certains, c’est aussi l’occasion de fuir des conflits politiques ou religieux. Partout dans le monde, la même logique prévaut, aux conséquences diverses : des colonies de peuplement se forment en Afrique du Sud, au Zimbabwe, en Algérie ; des guerres coloniales éclatent en Asie et en Afrique à l’origine de massacres et de déplacements de population ; des migrations Sud-Sud sont forcées (Asiatiques dans les plantations d’Afrique du Sud, de la Caraïbe et du Pacifique ou Tamouls vers la Malaisie et le Sri Lanka, etc.) Plus récemment, des vagues de migrations asiatiques au départ de l’Inde, du Sri Lanka, du Pakistan et des Philippines s’orientent vers les pays du Golfe. Par ailleurs, des Philippins et des Thaïlandais s’installent au Japon, en Corée du Sud, à Hong Kong…