Dans les camps de réfugié·es et de déplacé·es du Kurdistan irakien vivent des centaines de milliers de personnes, adultes comme enfants, qui ont fui les conflits. Ces dernières viennent de Syrie ou d’Irak, sont Turkmènes, Shabaks, Arabes ou Yézidis, et ont en commun les traumatismes de la guerre et de l’exil. Des solutions existent pour favoriser la résilience et contribuer à surmonter ces situations difficiles, et l’éducation populaire en fait partie.
Un programme, mené par la Fondation Danielle Mitterrand et la Fédération Léo Lagrange, s’appuie sur l’éducation populaire, qui se déploie en dehors du système éducatif formel. Des participant·es vivant dans les camps sont formé·es à l’animation, et organisent ensuite des activités pédagogiques pour les enfants. Ce sont les jeunes qui sont au cœur de ce projet : 43 animateur·rices issu·es de 12 camps ont été formé·es pendant un an. Ces jeunes participant·es ont reçu un diplôme reconnu par le gouvernement régional du Kurdistan ; c’est ainsi que ce programme participe à la structuration des politiques de jeunesse dans la région.
Les enfants vivant dans les camps, eux, participent à des activités d’expression telles que du théâtre, du slam, ou de la danse. Les méthodes pédagogiques utilisées sont innovantes et permettent à l’enfant d’être acteur·trice de son apprentissage. Les activités sont réalisées avec des moyens modestes en s’inspirant des jeux et traditions locales. Plus qu’un temps de loisirs, cela permet aux enfants de s’évader de leur quotidien, les aide à se reconstruire et à se projeter.
L’éducation populaire, grâce à ses principes majeurs d’ouverture, de confiance et de partage d’expérience, permet de lutter contre les causes et les conséquences des déstructurations psychosociales et de remettre de la vie dans ces camps.