Conçu par le CCFD-Terre Solidaire, l’animation vise à faire connaitre au plus grand nombre les pratiques de « greenwashing » de grandes enseignes présentes dans les centres villes.
Déguisé·es pour attirer l’attention des passant·es, les animateurices se chargent alors de partager en mode « Tour operateur » des informations montrant l’impact de ces « bêtes féroces », devant lesquelles ielles marquent un arrêt : accaparement des terres, utilisation à grande échelle des énergies fossiles, utilisation sans limite et pollution des ressources naturelles, etc. La déambulation dans la ville permet l’enchaînement de saynètes, qui ouvrent des temps d’échange et de dialogue avec une pluralité d’habitant·es, notamment des jeunes parfois peu touché·es par les actions pédagogiques organisées de manière formelle.
« Puisque les gens ne viennent pas dans nos salles, nous irons dans la rue ! De plus en plus d’organisations cherchent ainsi à toucher un public de « non convaincus ». Sans stratégie, les collectifs n’atteindront cependant qu’une petite minorité de personnes : celles qui n’ont pas peur de se lancer dans une discussion avec un inconnu, et celles qui sont déjà d’accord. » Dans cette fiche pratique, L’Age de Faire synthétise les conseils de Jérôme Guillet, auteur du Petit manuel de travail dans l’espace public, éditions du Commun pour animer au mieux des expositions de rue.
Outil popularisé par Augusto Boal, certains chercheurs font remonter son origine aux années 1930 [1].
« On joue une scène au milieu de gens qui ne sont pas des spectateurs : dans la rue, la queue d’un cinéma, un restaurant, un marché, un train... Ceux qui se trouvent là assistent à la scène par hasard et ignorent qu’il s’agit d’un spectacle. Il s’agit de provoquer dans la réalité une situation conflictuelle qui pose un problème politique. Non pas de créer une violence, dit Augusto, mais de “rendre visible une violence invisible”, c’est-à-dire de “révéler une violence”. Chaque expérience de théâtre invisible est différente. Par la caméra cachée, on veut vérifier que les êtres humains sont cons et prévisibles ? On le vérifie. Par le théâtre de l’invisible, on veut vérifier que la solidarité existe, et qu’on ne peut jamais prévoir les réactions des gens ? On le vérifie. »
Si le théâtre invisible peut faire l’objet de critiques (« propose-t-il vraiment un entraînement à l’action ou, au contraire, renforce-t-il la violence de l’oppression en la jouant, une fois de plus, dans la sphère publique ? »), il est désormais utilisé par les mouvements environnementaux, comme, par exemple, le mouvement Extinction Rebellion.