Présentation du rapport "Impunité des violences contre les femmes défenseuses du territoire, des biens communs et de la nature en Amérique Latine"

, par Fondo de Acción Urgente de América Latina y el Caribe FAU-AL

Ce rapport est le résultat d’un travail collectif du Fond d’Action d’Urgence pour l’Amérique Latine et les Caraïbes FAU-AL avec 13 fonds féministes, des organisations locales, nationales, régionales, internationales, ethnico-communautaires, des groupes de femmes, féministes et axées sur les problèmes de l’environnement, engagées dans la promotion et la défense des droits humains et de la nature, la protection intégrale des femmes activistes et des communautés qui résistent à l’industrie agro-alimentaire, hydroélectrique, les projets d’extraction et d’infrastructure en Amérique Latine.

Ces dernières années, nous avons rédigé des documents, des analyses et des présentations à l’intention des acteurs clés, sur les attaques spécifiques faites aux femmes qui défendent les territoires dans différents pays de la région. Nous avons aussi dénoncé les impacts différenciés qui résultent de ces agressions, ainsi que les types de criminalité utilisés pour neutraliser leurs grandes luttes. Face au continuum alarmant des violences qui sont faites aux femmes et après avoir constaté que l’impunité de ces crimes constitue la règle, nous présentons ce rapport dans le but de fournir des éléments clés pour la compréhension de ce phénomène et de ses manifestations spécifiques fondées sur l’axe du genre, du point de vue féministe.

Afin de bien mettre en évidence la situation de vulnérabilité et d’impunité vécue par ce groupe de femmes défenseuses des droits humains, nous avons rédigé un rapport sur treize activistes soumises à des poursuites judiciaires individuelles et collectives, à des menaces, à des attentats et d’autres sortes de harcèlements, jusqu’à la forme la plus extrême de répression - l’extermination physique- à savoir le féminicide. Ces cas nous permettent de mettre en évidence la situation préoccupante des femmes activistes, la fracture dans l’application des lois relatives à la défense des droits humains, et la méconnaissance de la part des fonctionnaires de justice en termes de règles qu’ils doivent observer dans la lutte contre l’impunité face aux agressions commises contre les femmes défenseuses des droits.

Nous commençons par la présentation des cas répertoriés, selon le type d’agression subie par les activistes, et qui seront développés plus amplement par la suite, de manière à illustrer les principales tendances connues. Nous poursuivons avec la description des situations de vulnérabilité de ces femmes, pour mettre en évidence les situations et les risques qu’elles encourent. Au cours des trois chapitres suivants, nous aborderons les éléments qui forment, selon nous, un système cohérent de standards internationaux de lutte contre l’impunité des agressions subies par les femmes défenseuses, et qui sont en vigueur dans les règlements des droits humains aussi bien universels que régionaux : a) L’obligation de mener des enquêtes judiciaires d’investigation sur les agressions, b) Mise en marche obligatoire d’une politique de protection et de stratégies de prévention, c) adoption de la lutte contre l’impunité en tant que politique publique des États.

On trouve dans ce document des références concrètes aux cas répertoriés. Elles rendent compte des pratiques d’impunité très ancrées dans l’administration de justice de la région. Elles constituent une violence réitérée contre les droits des femmes défenseuses des droits humains.
Pour terminer, nous présentons des recommandations pour aborder ce problème. 

Ce rapport a été élaboré dans le cadre d’un effort commun des organismes suivants : l’Association pour les Femmes et le Développement (AWID), JASS Association pour la Justice, L’Initiative Mésoaméricaine des Femmes Défenseurs des Droits de l’Homme, le Mouvement « Atingidos por Barragens » du Brésil (MAB – Mouvement des personnes touchées par les barrages), la Commission des Victimes du Massacre de Curuguaty au Paraguay, l’Assemblée des Peuples du Sud de l’Équateur, le Mouvement des Femmes de Santo Tomas au Salvador, le Mouvement Rios Vivos de Colombie, la Commission Inter ecclésiastique de Justice et de Paix en Colombie, le Centre pour la Justice et les Droits de l’Homme sur la Côte Atlantique du Nicaragua, le Fond des Femmes du Sud, le Conseil Civique des Organisations Populaires et Indigènes du Honduras (COPINH), la Communauté Ancestrale Mapuche de Quillempam et le Groupe de Travail des Lesbiennes Féministes Antiracistes Terre et Territoire. Ils ont tous apporté leur contribution et fourni les documents relatifs aux cas révélateurs des standards d’impunité.

La systématisation et l’analyse de l’information, la rédaction du texte, la production et la publication de ce matériel ont été assurés par le Fond d’Action d’Urgence d’Amérique Latine et des Caraïbes FAU-AL

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