Pollution : la véritable « malédiction des ressources » de l’Afrique ?

Par Khadija Sharife

, par Pambazuka

Cet article fait partie d’un numéro sur l’eau et la privatisation de l’eau en Afrique, produit dans le cadre d’une initiative conjointe par Transnational Institute, Ritimo et Pambazuka News. Cette édition spéciale est aussi publiée en anglais.

Les ressources minières du continent sont aujourd’hui perçues comme sources de malédiction, avec les confits dramatiques que suscite leur exploitation. Il y a tout aussi grave, toujours liées à ces exploitations, la pollution.

L’Afrique constitue depuis toujours l’illustration par excellence de la « malédiction des ressources ». On estime que les flux financiers illicites, au moyen de pratiques comme la corruption ou la manipulation des prix, feraient perdre au continent 200 milliards de dollars chaque année. Et ce qui en découle, ce sont les achats d’armements destinés à consolider les régimes autocratiques. Le coût « externalisé » ou caché des conflits ainsi générés a été évalué à plus de 300 milliards de dollars pour les deux dernières décennies. Malgré les revenus des ressources naturelles qui alimentent le PIB des pays africains, la croissance ne se traduit pas en développement, en raison des politiques prédatrices orchestrées par les ressources « humaines » à la tête des industries extractives du continent.

Mais cette « malédiction » va en fait bien au-delà des seuls « minerais de sang », et inclut une autre forme encore d’externalisation de coûts, bien plus répandue et qui concerne aussi bien des pays, comme la Tanzanie ou la Zambie, gouvernés par des démocraties électorales : la pollution.

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