Migrants des Balkans

Les Cahiers du Courrier des Balkans n°4, 208 pages, 10 euros

, par Le Courrier des Balkans

Politiques migratoires, visas, nouvelles frontières de l’Europe, clandestins, Rroms, retours forcés, fuite des cerveaux, visages de l’émigration, Les Balkans, nouvelle terre d’immigration...

L’arrivée de migrants, réguliers ou clandestins, d’Europe de l’Est, et notamment des Balkans, est un phénomène relativement récent, conséquence directe de la chute du Mur de Berlin et des guerres yougoslaves.

Vendeurs de journaux à la sauvette, petits voleurs à la tire, les stéréotypes et les caricatures sont bien ancrés, tandis que demeurent dans notre mémoire les images tragiques des flux de réfugiés chassés par les guerres, ou des clandestins tentant de traverser l’Adriatique. Certes, les images de l’actualité se bousculent et se téléscopent, et les migrants africains qui affluent à Lampedusa, au large de la Sicile, ou à Melilla, ont déjà chassé celles des Albanais débarquant sur les plages des Pouilles. Les pays du sud-est de l’Europe continuent pourtant d’occuper une place majeure sur la carte mondiale des migrations, comme pays d’origine des migrants ou comme pays de transit.

Particulièrement fragilisé par les conditions politiques et économiques, le peuple rrom, fortement présent dans tous les pays des Balkans, est particulièrement touché par ces phénomènes migratoires.

Pourtant, il existe également une vieille tradition de migration, et certaines diasporas balkaniques sont établies de longue date en Europe occidentale, qu’il s’agisse de la forte communauté serbe de France, de l’encore plus forte communauté croate d’Allemagne ou même des Slovènes venus travailler dans les mines du nord de la France au début du XXe siècle.

Les Balkans sont aussi devenus des pays de transit des migrations internationales. Kurdes, Chinois ou Pakistanais affluent vers l’Albanie, le Kosovo ou la Bosnie, dans l’espoir de poursuivre leur voyage vers l’Occident rêvé. Le transfert de ces migrants clandestins permet aux différentes mafias balkaniques de coopérer de manière très profitable. Selon un vieil adage, les mafias balkaniques n’ont jamais de problèmes « interethniques » pour collaborer entre elles.

L’Union européenne exige désormais plus de rigueur des pays d’Europe du Sud-Est, en exigeant l’édification de centres de rétention pour les migrants en transit et la signature d’accord de réadmission. Pour l’UE, alors que l’intégration des pays des Balkans occidentaux demeure une perspective lointaine, ces pays ont désormais vocation à servir de « frontière extérieure », de glacis de l’Union.

Reprenant une trentaine d’articles publiés dans la presse slovène, croate, bosniaque, serbe, albanaise, macédonienne, bulgare, grecque et roumaine, ce cahier entend évoquer les différents aspects liés à ces phénomènes migratoires, en privilégiant les points de vue exprimés dans les sociétés d’origine des migrants. À ce titre, il s’adresse directement aux personnes - fonctionnaires, militants associatifs, citoyens solidaires - qui, à l’Ouest, s’intéressent à ces phénomènes migratoires.

Les principaux thèmes : Politiques migratoires, visas, nouvelles frontières de l’Europe, clandestins, Rroms, retours forcés, fuite des cerveaux, visages de l’émigration, Les Balkans, nouvelle terre d’immigration...

Dans une seconde partie, ce cahier reprend également plusieurs communications prononcées lors d’un colloque organisé à Paris par Le Courrier des Balkans en janvier 2005, avec le soutien du FASILD. Les questionnements des chercheurs viennent rebondir sur les reportages et les aperçus offerts par les journalistes.

Cette publication a été soutenue par l’Acsé (Agence nationale pour la cohésion sociale et l’égalité des chances).