Le problème, c’est la voiture en ville

sélection d’articles de Down To Earth, revue indienne écologiste et scientifique publiée par CSE à New Delhi. Traduction, édition en français CRISLA, Lorient.

, par Down to earth

Editorial d’Alain Le Sann, directeur de la revue Down To Earth.

"L’avenir de notre planète se joue dans les villes, au Nord comme
au Sud, particulièrement pour l’énergie. Plus se diffuse
l’angoisse du réchauffement climatique, plus s’accélère la prise
de conscience de la nécessité d’une mutation radicale des
modes de déplacement urbain. Au Nord, il s’agit de remettre en
cause la primauté de l’automobile en ville pour redonner toute
leur place aux transports en commun, aux vélos et aux piétons.
Au Sud par contre, il faut résister à la tentation de l’automobile
pour conserver les transports en commun et les deux-roues. Ils
restent largement majoritaires, mais la croissance du parc de
voitures privées est spectaculaire : En 2006, il y a eu 340 000
véhicules supplémentaires à Delhi, contre 200 000 les années
précédentes. Dans l’ensemble de l’Asie le parc croît de 15 à 30%
par an, bien plus vite que l’économie dans son ensemble. Le
constructeur indien Tata prépare la sortie de la voiture à 2 000 ? ;
dans ces conditions, il sera très difficile de résister à la pression
des automobilistes.
Le Centre pour la Science et l’Environnement joue un grand rôle
en Inde pour modifier la politique des transports urbains. En
2002, après sept années de campagne, il a obtenu l’adoption du
gaz naturel pour tous les bus et rickshaws de Delhi. Ceci a
permis d’améliorer considérablement la qualité de l’air, et
plusieurs autres villes ont suivi cet exemple. Le CSE se bat
maintenant pour maintenir la place des transports en commun,
les améliorer et bloquer les aménagements urbains destinés
aux voitures.
Les pays du Nord se plaignent souvent des risques liés aux
émissions de CO2 de l’Inde et de la Chine. Mais tant que nous
n’aurons pas démontré que nous sommes réellement engagés
dans une réduction de nos propres émissions, nos protestations
n’ont aucune chance d’être entendues, car les pays développés
sont à l’origine des dérèglements actuels et nos émissions par
tête sont beaucoup plus élevées que celles des Chinois et
Indiens. Si nous voulons soutenir les pays du Sud dans leur
recherche d’un mode de développement moins gourmand en
énergie, il nous faut d’abord transformer profondément nos
habitudes de déplacement, et pour cela remettre en cause la
place de la voiture en ville.

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