Nous vivons dans un monde où l’information règne en reine. Télévision, Internet, journaux gratuits, bavardage mondial par mobilophonie, SMS, Facebook, Twitter & Co. Un mot qui revenait souvent, il y a de nombreuses années de cela, est celui de saturation. Trop d’infos, trop de bruitage. Là, maintenant, la mue est complète. De saturé, chacun sature ; d’oppressé par le trop plein, chacun ou presque contribue à la cacophonie en y voyant désormais un épanouissement : j’existe !
Voilà qui suppose de reprendre les choses à zéro, de remonter le toboggan au plus bas de la pente. Il y a information et information. Elle est rarement innocente. Elle poursuit des objectifs, on veut par là que ceux qui la fabriquent l’ont tournée pour qu’elle épouse un raisonnement, rarement explicité. Toute information procède d’un choix, d’un tri. Certains d’éléments sont mis en valeur, d’autres son écartés. Les fabricants de l’information – les médias, la nébuleuse Internet, les "experts" et les conférenciers – ne s’expliquent jamais là-dessus. Cela, chacun le savait naguère. Il est utile de le rappeler. (Internet a beaucoup changé la donne. Tout le monde croit tout pouvoir savoir, suffit d’un petit clic sur la souris. C’est une régression, le règne d’un nouveau monde de l’information, non signée, non datée, non identifiable, magma amnésique.)