Alors que la production baisse, la consommation intérieure du brut est en perpétuelle croissance depuis les années 2000, due en grande partie à l’électricité, produite à 96% à partir de gaz naturel et à l’explosion démographique. Depuis les années 2000, la population est passée de 30 à plus de 38 millions d’habitants.
Près d’un quart de la population algérienne vit en dessous du seuil de pauvreté, avec moins d’un dollar par jour même si, ces quinze dernières années, le niveau de vie des Algériens s’est amélioré grâce à l’intervention de l’État qui finance tout : les équipements industriels et aussi les hôpitaux, les écoles, les logements et les routes. La consommation énergétique est dopée par des subventions massives à l’électricité et au carburant. Le coût des subventions des produits de première nécessité, comme les céréales, l’eau, le lait, l’électricité est très élevé. Ces subventions sont estimées en 2015 à 60 milliards de dollars, l’équivalent de 30% du PIB de l’Algérie. Le secteur des importations, qui concerne essentiellement l’alimentaire et des biens de consommation courante, pèse lourd dans l’économie du pays et augmente régulièrement. Mais c’est un coût que le gouvernement juge nécessaire pour calmer les révoltes populaires qui secouent périodiquement le pays.
L’Algérie n’a pas eu son « printemps arabe ». En effet, ses réserves en devises ont jusqu’ici permis au gouvernement algérien d’acheter le paix sociale en subventionnant fortement les denrées alimentaires importées et les produits énergétiques. Par ailleurs, la peur de la guerre civile qui a ravagé le pays dans les années 90, sert d’épouvantail.
Par ailleurs, la corruption est ancrée dans le système algérien. En 2015, plusieurs affaires ont éclaté au grand jour, certaines révélées par la DRS (les services secrets algériens), impliquant la Sonatrach et touchant de près l’entourage du président Bouteflika, en la personne du ministre de l’Energie. Ces scandales ont créé de vives tensions entre la DRS et le gouvernement.