Algérie : le défi d’une nécessaire transition énergétique

Bibliographie sur l’Algérie

, par CDTM 34

L’Algérie, nouvelle force régionale ?
Mansouria MOKHEFI. PARIS, IFRI, POLITIQUE ETRANGERE, N° 3, 2015/09, P. 9-70
Vingt ans après la guerre civile des années 1990, le pays a retrouvé un semblant de paix et une relative stabilité. Néanmoins, les nombreuses incertitudes liées à des ajustements politiques et économiques qui tardent à venir ont ravivé les frustrations d’une société en mal de perspectives. Au moment où l’Algérie doit faire face à une nouvelle crise pétrolière, l’hyperdépendance de son économie aux hydrocarbures fait craindre un risque systémique. Les amortisseurs mis en place pourraient s’épuiser rapidement. La politique étrangère d’ouverture initiée par le président Bouteflika a favorisé une forte internationalisation, notamment en direction des BRICS. Mais l’Algérie va devoir se recentrer sur sa périphérie tout en maintenant un principe de non-ingérence et en préservant sa souveraineté nationale. Enfin, l’Algérie et la Russie partagent des opinions convergentes : opposition aux printemps arabes et détermination à combattre le fondamentalisme islamique.

L’Algérie aux marges de l’Etat
DAHOU, Tarik, Coordinateur ; SIDI MOUSSA, Nedjib, Coordinateur. POLITIQUE AFRICAINE N°137, 2015/06, P. 5-128
Ce dossier analyse les transformations des modes de gouvernement en Algérie à partir des marges spatiales, économiques et politiques de l’État. Par une approche des situations locales, il propose une relecture de la façon dont le politique a traditionnellement été appréhendé en Algérie. Il révèle la pertinence de l’observation des marges de l’État pour saisir l’originalité des mobilisations sociales et apprécier la régulation politique de ces marges dans le transnational ou dans le droit à la propriété.

Arrangements informels et types d’agriculture sur les terres publiques en Algérie : quels arbitrages ?
AMICHI, Hichem ; BOUARFA, Sami ; KUPER, Marcel. REVUE TIERS MONDE N° 221, 2015/01, P. 47-68.
Après la vague de collectivisation des terres qui a suivi l’indépendance, la réforme foncière de 1987 a restructuré les terres publiques selon des orientations libérales. D’où l’émergence d’une dynamique informelle de transfert des terres par le faire-valoir indirect entre les attributaires du secteur public pauvres, et les locataires, apporteurs de capitaux provenant surtout du secteur privé. A partir de l’étude du cas de la commune d’Ouarizane, dans la basse vallée du Chéliff, les auteurs concluent à la nécessité d’un soutien accru des pouvoirs publics aux exploitations familiales en voie de marginalisation par le développement d’une agriculture capitaliste.

L’Algérie : une stabilité illusoire ?
Plusieurs auteurs, MAGHREB-MACHREK, N°221, 2014/03, P. 5-108.
L’Algérie n’a pas emboîté le pas des révolutions du printemps arabe, alors que toutes les conditions d’un soulèvement populaire semblaient réunies : malaise social évident, crise économique, paralysie du gouvernement à cause de la maladie du président Bouteflika. Pourtant des changements sont inéluctables malgré cette apparence de stabilité. Telles sont les conclusions des articles contenus dans ce dossier.

Algérie, le crépuscule d’un système
ZERROUKY, Hassane. RECHERCHES INTERNATIONALES, N°99, 2014/04, P. 7-24
En avril 2014, Abdelaziz Bouteflika, pourtant diminué par la maladie, est réélu pour un quatrième mandat présidentiel. Dans un climat de vives polémiques et de soupçons de corruption, l’élection est marquée par une forte abstention. Rentiers du pétrole et "mafias de l’import" apparaissent comme les principaux bénéficiaires du régime. Quant à l’opposition, hétéroclite, il est difficile de savoir ce qu’elle représente en raison de la fraude électorale, ni ce qu’elle mettrait en œuvre.

L’Algérie, prisonnière de sa rente
ADDA, Jacques. ALTERNATIVES ECONOMIQUES, N° 334, 2014/04, P. 48-49
Abdelaziz Bouteflika a réussi à maintenir la paix sociale grâce à la manne du gaz. Mais pour combien de temps ? En dépit de la richesse de son sous-sol et de la montée des prix des hydrocarbures, l’Algérie est restée un pays pauvre. L’économie est à la traîne par rapport aux autres pays du Maghreb du fait de l’absence d’investissement pour la diversifier. L’avenir du régime est conditionné par le devenir de la rente. Or celle-ci est amenée à décliner à cause d’une baisse de l’extraction des ressources et suite à une augmentation de la consommation intérieure.

Algérie. Le vrai état des lieux
PONS, Frédéric. PARIS, CALMAN-LEVY, 2013, 424 P.
L’auteur qui a passé son enfance en Algérie garde un lien affectif très fort avec ce pays. Il revient longuement dans ce livre sur l’histoire de l’Algérie pour expliquer la situation de blocage politique dans lequel se trouve l’Algérie contemporaine. Il analyse les raisons du marasme dans lequel le pays s’est enfoncé, les liens étroit entre économie et politique et montre comment une caste militaro-affairiste dirige le pays depuis des années mettant l’économie en coupe réglée. Avec passion et une certaine amertume, il parle des perversions du système et des dysfonctionnements de la société : la corruption, le marché noir, l’émigration. Il appelle enfin à un changement profond de la classe gouvernante. Ce changement étant de la responsabilité des jeunes du pays qui doivent sortir de leur léthargie.

L’économie algérienne, cinquante ans après l’indépendance : Retour à la case départ ?
REBAH, Abdelatif -INFORMATIONS ET COMMENTAIRES, N° 161, 2012/10, 2012, P. 6-16
A son indépendance, l’Algérie a dû penser son développement national en rupture avec celui que lui avait assigné le système colonial. Deux décennies durant les Algériens vont connaître une ère de progrès, jusqu’à l’impasse libérale où, les défis politiques et économiques non surmontés vont conduire à la mise en échec du développement autonome. Mais la médiocrité des résultats des dispositifs successifs de libéralisation économique expérimentés les trente années suivantes est patente…

Histoire secrète du pétrole algérien
MALTI, Houcine -PARIS : ED. LA DECOUVERTE, 2012, 373 P
L’auteur est ingénieur des pétroles et a participé à la création de la Sonatrach, la compagnie algérienne des pétroles. Il relate comment les élites algériennes ont détourné la rente pétrolière qui aurait permis l’amélioration de la vie quotidienne des Algériens. Il reprend tout l’enchainement de cette dérive, depuis la découverte des hydrocarbures jusqu’à la présidence d’Abdelaziz Bouteflika en passant par la collaboration entre les sociétés pétrolières françaises et l’Etat algérien. Prédominent l’incohérence de la politique pétrolière algérienne et les dégâts qu’elle continue de causer pour le pays et sa population.

Un rêve algérien. Chronique d’un changement attendu
Ghezali, Tarik -PARIS : ED. DE L’AUBE, 2012, 160 P
Témoignage d’un jeune écrivain, ingénieur de formation, qui a grandi entre la France et l’Algérie et qui voudrait voir son pays d’origine sortir de l’immobilisme alors que les autres pays arabes sont en pleine effervescence. Il souhaite un changement économique et social, car si l’Algérie est un pays riche de son pétrole et de son gaz, ses habitants sont pauvres. C’est un peuple jeune, gouverné par des septuagénaires et sa culture est menacée d’un rétrécissement identitaire arabo-islamiste.

50 ans après l’indépendance, où en est l’économie algérienne ? L’Algérie d’aujourd’hui, problèmes et luttes
LAVAUD, Robert. AUJOURD’HUI L’AFRIQUE, N°125, 2012/09, P.35-36
Article 16 du dossier "Spécial cinquantenaire de l’indépendance de l’Algérie".
L’Algérie rencontre des difficultés à sortir d’une économie basée sur la rente pétrolière et gazière. Le volume de ce secteur est en baisse et l’Algérie ne produit presque rien qui soit exportable. L’industrialisation est en panne. L’industrie automobile repart avec l’accord signé avec Renault pour la production de véhicules légers. Le tourisme est balbutiant. Le dernier recensement statistique montre un émiettement des entités industrielles et commerciales, un secteur informel hypertrophié. Le niveau de vie de la population reste bas et la jeunesse (37 millions d’Algériens ont moins de 20 ans) souffre d’un taux de chômage très élevé (environ 25%).

L’économie algérienne n’est pas libérée
SAFIR, Nadji. ALTERNATIVES INTERNATIONALES, N° 56, 2012/09, P. 54-55
Cinquante ans après avoir mis fin à la colonisation française, l’Algérie vit sous la dépendance totale des hydrocarbures. Gérée de manière opaque, la rente que rapporte l’or noir a progressivement tué le secteur productif tandis que sous couvert de nationalisme, l’investissement étranger est découragé.

La rente et l’Etat rentier recouvrent-ils toute la réalité de l’Algérie d’aujourd’hui
TALAHITE Fatiha. REVUE TIERS MONDE, N° 210, 2012/04, P. 143-160
La littérature économique sur l’Algérie parle volontiers de rente pétrolière et d’Etat rentier. Partant de ce constat, l’auteure analyse le processus qui a conduit à la domination des hydrocarbures sur l’économie algérienne. Cette emprise s’est intensifiée depuis 1992 lorsque la réforme démocratique a été brutalement interrompue. Le pouvoir politique illégitime pousse à brouiller le champ économique pour ne laisser finalement apparaître que la rente et l’Etat rentier. Le chemin de la réhabilitation économique passera par les urnes.

L’agriculture algérienne face aux défis alimentaires
OMARI Cherif, REVUE TIERS MONDE, N° 210, 2012/04
En Algérie, l’agriculture et la réduction de la dépendance alimentaire figurent officiellement parmi les priorités nationales. L’agriculture reste un problème lancinant qui se traduit par des résultats mitigés et l’importance des terres en jachère. Les pouvoirs publics sont impuissants à résoudre le problème de la sécurité alimentaire alors que la dépendance vis-à-vis des importations de produits agricoles augmente sans cesse. Les causes de la faiblesse du secteur agricole algérien sont multiples et ne font pas consensus. La situation présente résulte d’un long processus historique depuis 1962. Il est détaillé dans cet article en même temps que des propositions de solutions.

25 ans de transformation post-socialiste en Algérie
TALAHIT, Fatiha, coordinateur. REVUE TIERS MONDE, N°210, 2012/04 P. 13-182
La Revue Tiers Monde a toujours rendu compte des débats autour de la question du développement en Algérie. A l’occasion du cinquantenaire de son indépendance, il est nécessaire de dresser un tableau des bouleversements économiques qui ont largement reconfiguré le système mis en place après l’indépendance. "On peut dire en caricaturant que l’Algérie a passé la moitié de ces cinquante années à construire le socialisme et l’autre moitié à essayer d’en sortir". Le bilan établi dans ce numéro porte sur la période initiée dès 1987 par des mesures partielles d’ouverture économique, processus qui s’est accéléré à partir des émeutes d’octobre 1988 avec la révision constitutionnelle de 1989 qui supprima toute référence au socialisme et le lancement de la réforme économique par le gouvernement des "réformateurs" (1989-1991). Ce bilan porte sur les transformations politiques, économiques, sociales qui ont marqué ce quart de siècle.

L’Algérie, 50 ans après
CONFLUENCES MEDITERRANEE, N° 81, 2012/03, P. 9-218
Ce dossier couvre les divers aspects du demi-siècle de l’Algérie indépendante. Les contradictions du système politique, qualifié de "populisme autoritaire" et le développement économique paradoxal (avec des investissements importants mais un taux de croissance modeste, l’indicateur de développement humain en grand progrès mais un taux de chômage, surtout de jeunes, élevé) sont soulignés. Sont également abordés la personnalité et le rôle de Ben Bella, les aspects culturels avec l’histoire de la peinture, le cinéma, la littérature...

Régime politique, société civile et économie en Algérie
MAROUCHE, Ahcène. MONDES EN DEVELOPPEMENT, N°159, 2012/03
L’idée de l’influence de la société civile sur la production, la reproduction et la transformation des institutions dans les pays en développement est un sujet en débat. Au plan conceptuel, la notion de société civile reste ambiguë, tandis qu’au plan pratique, apparaissent des situations variées, complexes et contradictoires.
La politique méditerranéenne de l’Algérie à l’épreuve des mutations géopolitiques régionales : changement ou continuité ?

Jacqueries et réseaux de résistance en Algérie
ABDERRAMIN, Kader. LE MONDE DIPLOMATIQUE n°683, 2011/02, P. 12-13
Avant même Sidi Bouzid, Alger a connu une vague d’émeutes contre la hausse des prix qui traduit à la fois la dégradation du niveau de vie et la perte de confiance dans les élites.

L’économie algérienne d’une crise à l’autre
TALAHITE, Fatiha ; HAMMADACHE, Ahmed, MAGHREB-MACHREK, N° 206, 2011/01, P. 99-123
Fait partie du dossier : « Le monde arabe dans la crise »
Après la crise de la dette des années 1985 et l’ajustement structurel (1994-1998), la stabilité macroéconomique de l’économie algérienne est rétablie au prix d’une politique budgétaire et monétaire restrictive. A partir de 2001, l’amélioration de la position financière externe du pays et l’accumulation d’excédents, autorisent une relance de la croissance, tirée par la dépense publique essentiellement dans les infrastructures. La persistance de problèmes majeurs : sous-emploi, non-diversification des exportations, déclin industriel, fait alors peser un doute sur le bien-fondé de la politique de libéralisation menée de manière chaotique depuis deux décennies. Si les premiers impacts du krach de 2007-2008 ont pu être maîtrisés grâce aux réserves de change, l’économie reste vulnérable à l’instabilité des marchés d’hydrocarbures et de biens alimentaires dont elle et dépendante. La crise renforce la tendance d’un régime autoritaire et isolé à revenir à l’étatisme et à un repli protectionniste

L’électricité du désert : miracle ou mirage
RAVIGNAN de, Antoine, ALTERNATIVES ECONOMIQUES, 2011/01, P. 39-41
L’énergie solaire avec sa filière thermique (production de vapeur) fait l’objet de nombreux projets pour les pays au sud de la Méditerranée. L’objectif initial est la fourniture d’électricité à l’Europe. Mais, de plus en plus, la vocation des pays du Sud à satisfaire leurs besoins énergétiques s’affirme aussi. Des pays pétroliers comme l’Algérie et l’Egypte se lancent dans le solaire pour préserver leurs ressources en hydrocarbures.

Articles en ligne

Desertec : accaparement des sources d’énergie renouvelable ?
Des centrales solaires géantes au Sahara : une solution au changement climatique ou un néocolonialisme déguisé ?
HAMOUCHENE Hamza, 25 novembre 2015
Traduit de l’anglais par Anne-Sophie Ronvaux.
Le méga projet Desertec consiste à approvisionner toute l’Europe en électricité produite par des centrales solaires au Sahara. Lancé par des grandes entreprises allemandes, le projet semble pour l’instant au point mort. La construction de plusieurs autres centrales solaires d’envergure sont cependant encore à l’ordre du jour en Afrique du Nord, en dépit des préoccupations locales.
http://www.ritimo.org/Desertec-accaparement-des-sources-d-energie-renouvelable

La lutte pour la survie et la justice climatique en Afrique du Nord
HAMOUCHENE Hamza, MINIO-PALUELLO Mika, 25 novembre 2015
Dossier publié dans le cadre de la collection Passerelle. Le changement climatique aura des effets dévastateurs sur l’Afrique du Nord. Les prochaines vingt années vont transformer fondamentalement la région. La violence du changement climatique est causée par le choix de l’exploitation continue des combustibles fossiles, une décision prise par les multinationales et les gouvernements occidentaux avec les élites et militaires locaux.
Dossier téléchargeable en pdf : http://www.coredem.info/rubrique66.html
Ou consultable en ligne : http://www.ritimo.org/La-lutte-pour-la-survie-et-la-justice-climatique-en-Afrique-du-Nord

L’Algérie, un Etat pétrolier en danger
Benjamin Augé, IFRI, juillet 2015
Etat des lieux des problèmes des ressources de l’Algérie en matière d’énergies fossiles.
https://www.ifri.org/fr/publications/editoriaux/actuelles-de-lifri/lalgerie-un-etat-petrolier-danger

Gaz de schiste : les Algé́riens se mobilisent contre le régime et l’ingérence des multinationales pé́troliè̀res
PETITJEAN, Olivier, CHAPELLE, Sophie 10 mars 2015, Observatoire des Multinationales.
Les journalistes français témoignent de la sévère répression dont sont victimes les populations d’In Salah qui dénoncent le creusement d’un deuxième puits d’extraction de gaz de schiste sur leurs terres.
http://multinationales.org/Gaz-de-schiste-les-Algeriens-se-mobilisent-contre-le-regime-et-l-ingerence-des

Total et le gaz de schiste algérien
Attac France. mars 2015/03 (pdf). Rapport, réalisé par l’Observatoire des multinationales (www.multinationales.org)
et le site d’informations indépendant Basta ! (www.bastamag.net), faisant le point sur
le mouvement citoyen parti d’In Salah et sur ce que l’on sait du rôle de Total et des autres multinationales pétrolières et gazières dans le secteur des gaz non conventionnels en Algérie.
https://france.attac.org/IMG/pdf/total-rapport-vf.pdf

Gaz de schiste en Algérie : un nouveau désastre pour la population, une nouvelle rente pour son gouvernement
Algeria Watch. Attac, 2014/11
Le mouvement altermondialiste, Attac, dénonce l’opacité qui entoure les projets d’exploitation du gaz de schiste en Algérie.
http://www.algeria-watch.org/pdf/pdf_fr/gdS-algerie.pdf