Bordeaux et son port ont joué un rôle central dans la construction de l’empire colonial français. La ville a gardé de nombreuses traces de son histoire et de ses entreprises colonialistes. L’association Mémoires et Partages propose des promenades thématiques « animées par la société civile, [des] militants » afin d’« avoir accès à cette histoire unique et cachée, qui donne une perspective différente du 18e siècle français » ; « ces parcours ouvrent des pistes de réflexions citoyennes et sociales sur la mémoire de l’esclavage en France ».
Sept parcours thématiques sont proposés. Le parcours Coeur de Ville propose, par exemple, de marcher dans « les interstices du Triangle d’or où les traces de l’esclavage affleurent pour qui sait et veut voir ». La balade Chartrons créoles propose de découvrir l’histoire riche et dure du commerce triangulaire. Le parcours évoque la vie des esclaves africain·es, leurs conditions de travail, de voyage ainsi que la marche vers l’abolition de l’esclavage. La visite Bordeaux décolonial invite les participant·es à marcher sur les traces des personnages qui ont marqué l’époque coloniale : administrateurs des colonies, officiers, écrivains, etc. L’on citera également le parcours Arachide sur Garonne qui rappelle aux visiteur·ses comment l’industrie du sucre et de l’arachide ont permis à la ville de s’industrialiser et de s’enrichir.
L’association Mémoires et partages a été lancée lors des Journées du patrimoine de septembre 2012. Elle propose ses parcours thématiques sur la mémoire du racisme dans trois autres « villes emblématiques de l’histoire coloniale de France », à savoir La Rochelle, le Havre et Bayonne. Ce travail de mémoire permet ainsi de comprendre la construction historique des rapports coloniaux dont les effets sont encore d’actualité et nourrit ainsi les luttes décoloniales en cours.