Roms, villes ouvertes

Revues Multitudes

, par LE MARCHND Arnaud

Les Roms, exclus de la privatisation des terres en Roumanie, cherchent à migrer vers l’Ouest. D’autres aussi sont refoulés de Grèce où ils étaient saisonniers agricoles, la crise les chasse devant elle. Ils font des allers-retours, ce qui pour une part d’entre eux signifiera arrivée « /au pays où l’on n’arrive jamais/ », arrivée au voyage. À moins que l’intégration de la Roumanie ?

...l’habitat précaire et mobile est une pratique croissante de groupes professionnels et « culturels »...

Bref plus le monde est fragmenté, plus il y aura de gens sur les routes, rusant avec les frontières. C’est par le biais de l’habitat qu’on regroupe dans un même opprobre forain ou Manouches français et Roms, en attendant la suite de la liste (les travellers ?). Or l’habitat précaire et mobile est une pratique croissante de groupes professionnels et « culturels » : - marchands et industriels forains, travailleurs des transports, salariés du bâtiment et de l’industrie, saisonniers du tourisme, de l’agriculture, voire du secteur informatique -, autant que de personnes sans emploi ou en situation irrégulière. Ces formes de logements autres sont perçues comme relevant de l’exclusion, de la marge extérieure, alors qu’elles sont, depuis toujours, impliquées dans des interstices. Elles occupent des espaces reliés à des fonctions, même invisibles, mais elles ne sont pas « hors-jeu ». Lire