Idée 1 : Les migrants sont plus enclins à la délinquance que la population majoritaire
On entend souvent que l’immigration entraînerait presque mécaniquement une hausse de l’insécurité et de la criminalité. Comme si les étrangers étaient, en soi, plus dangereux que les Français. Cette idée reçue ne résiste pas à l’analyse des chiffres. Pour un même délit, les étrangers sont plus incarcérés que les Français. En 2015, 18% des détenus étaient étrangers. Cette surreprésentation statistique des étrangers dans les prisons françaises masque la réalité : celle d’hommes et de femmes condamnés à une précarité sociale et juridique, discriminés par la police ou la justice. D’après les statistiques de la police, il apparaît que la part des personnes étrangères est en baisse constante depuis 30 ans dans quasiment toutes les catégories de délits (de 14 à 10% aujourd’hui).
Pour les mêmes crimes et délits, les personnes étrangères sont plus souvent incarcérées que les Français. La justice va en effet accorder plus facilement à un Français une peine alternative à l’emprisonnement, tandis qu’elle va enfermer presque systématiquement un étranger.
Il ne faut pas oublier qu’en France, le délit de séjour irrégulier est passible de prison : des personnes étrangères peuvent donc être emprisonnées pour le seul motif de ne pas avoir de papiers en règle !
La délinquance est fonction de l’âge, du sexe et de l’origine sociale. Toutes origines confondues, ce sont les jeunes hommes pauvres qui sont les plus représentés parmi les délinquants. Or justement, la majorité des migrants sont des jeunes hommes pauvres, d’où cette surreprésentation. Les femmes étrangères incarcérées, souvent très jeunes également, le sont le plus souvent pour prostitution ou trafic de drogue. Face aux difficultés d’obtention d’un visa, celles-ci ont accepté de faire passer de la drogue ou de se prostituer pour venir en Europe, ou sont carrément contraintes au sein de réseau criminel. Pour tous ces délits, les étrangers vont être immanquablement condamnés aux sanctions les plus lourdes, souvent d’ailleurs lors de comparutions immédiates expéditives.
Idée 2 : Les migrants profitent des aides sociales
Ils seraient des millions, des hommes, des femmes et des enfants, à avoir traversé mers et déserts pour toucher les aides sociales. Qu’en est-il vraiment ?
Lorsque des personnes quittent leur pays pour améliorer leurs conditions de vie, elles sont attirées en priorité par la perspective qu’un jour elles travailleront et profiteront des revenus de leur travail. Pour garantir des conditions de vie décentes à sa famille, l’emploi est bien plus efficace que les allocations. Il suffit de comparer la valeur des allocations familiales aux coûts liés à l’éducation des enfants…
Quand on est étranger, il ne suffit pas d’être en situation régulière pour avoir accès aux prestations sociales, dont beaucoup sont soumises à une durée de résidence en France (5 ans pour le Revenu de Solidarité Active (RSA), 10 ans pour le minimum vieillesse…). Et quand les personnes étrangères y ont droit et que leur situation le justifie, elles sont nombreuses, à l’image des personnes de nationalité française, à ne pas en faire la demande pour différentes raisons (volonté de ne pas dépendre de l’aide publique, complexité des démarches, manque d’information…). En France, on estime que 50% des personnes françaises ou étrangères qui ont le droit au RSA n’en font pas la demande.
Enfin, loin de profiter des aides, les immigrés participent au contraire à remplir les caisses de l’État : une étude réalisée en 2009 a montré qu’ils recevaient de l’État 47,9 milliards d’euros par le biais d’aides sociales, mais reversaient 60,3 milliards. Autant dire un solde positif de 12,4 milliards d’euros pour les finances publiques...
Que peut-on faire ?
Agir avec le collectif Stop le contrôle au faciès
http://stoplecontroleaufacies.fr
S’investir dans une association qui défend les droits des personnes migrantes et des immigré-e-s
www.lacimade.org
http://gisti.org
www.forumrefugies.org
www.fasti.org
Aider les réfugiés près de chez soi en consultant la carte de France des structures que l’on peut rejoindre
http://www.liberation.fr/apps/2015/09/aide-aux-refugies/#
Rejoindre la mobilisation « Close the camps » pour mieux décrypter les lieux d’enfermement et exiger d’autres politiques migratoires
www.migreurop.org/article2693.html