Base militaire, checkpoints et prison secrète : un rapport pointe la « militarisation » des infrastructures de Total au Yémen

, par Les Amis de la Terre, Observatoire des armements

Un rapport publié par l’Observatoire des armements et SumOfUs, en collaboration avec les Amis de la Terre, retrace la militarisation des activités de Total au Yémen depuis les années 1980. Des sources ouvertes et témoignages recueillis font état de la configuration de Balhaf, le site de liquéfaction gazière opéré par Total, comme base militaire (depuis 2009) et prison secrète (en 2017 et 2018). Le rapport interroge aussi le rôle du gouvernement français, acteur de la militarisation du site, et qui a garanti le projet gazier de la multinationale.

Le rapport montre l’imbrication entre la stratégie militaire de l’État français et la politique énergétique de Total au Yémen depuis les années 1980 et plus récemment sur l’Est Africain (Kenya, Ethiopie, Mozambique…). Les positionnements de la société, qui se cristallisent sur des zones en conflit, sont toujours appuyés par la mise en place d’une infrastructure militarisée (site gazier aux allures de base militaire, checkpoints…) et la politique militaire de l’Etat français (formation des forces spéciales et gardes-côtes yéménites, intervention de sociétés militaires privées, investissement par la marine du Golfe d’Aden et de l’Océan indien…). Selon les auteurs du rapport, cette « militarisation » ira jusqu’à l’hébergement d’une milice (à partir de 2016) et d’une prison secrète (à partir de 2017).

L’existence d’une base militaire et d’une prison dans la ville de Balhaf a déjà été évoquée par d’autres rapports ; celui-ci confirme leur présence sur le site dirigé par Total et fournit pour la première fois des éléments de témoignage détaillés. Il interroge par ailleurs la dépendance de la France aux hydrocarbures et ses implications en matière de politique étrangère. (...)

Lire le rapport sur amisdelaterre.org