De la reconnaissance des émotions dans l’espace public urbain à l’interconnexion massive de bases de données à des fins de police prédictive, en passant par la surveillance des réseaux sociaux, de nouveaux modèles urbains s’appuient sur les technologies informatiques pour transformer la ville en une vaste entreprise de surveillance.
Grâce aux documents envoyés par des lanceurs et lanceuses d’alerte, mais aussi à des sources administratives (Cada), la Ligue des droits de l’Homme (LDH), la Quadrature du Net, la CGT Educ’Action des Alpes-Maritimes et la FCPE des Alpes-Maritimes ont lancé en février 2019 une première action en justice contre l’expérimentation de la reconnaissance faciale dans les lycées de la région Sud. En octobre de la même année, la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) émettait un avis très critique insistant sur le fait que « les traitements de reconnaissance faciale sont des dispositifs, de nature biométrique, particulièrement intrusifs qui présentent des risques importants d’atteinte à la vie privée et aux libertés individuelles des personnes concernées ». Le tribunal administratif a effectivement donné raison aux associations, annulant cette délibération au profit de la défense des libertés publiques.
Pour organiser la résistance face à la démultiplication de ces dispositifs, ces mêmes organisations ont lancé fin 2019 un appel à rejoindre la campagne « Technopolice ». Son objectif : recenser et documenter de la manière la plus rigoureuse possible le déploiement de ces projets de surveillance à travers le pays et construire ensemble des outils et des stratégies de mobilisation capables de les tenir en échec. L’enjeu est de parvenir à organiser des résistances locales en les fédérant afin qu’elles puissent se nourrir les unes les autres.
Un seul mot d’ordre : lutter ensemble contre la surveillance de masse de nos territoires et de nos vies !