Par un matin de juillet 2021 frais et poussiéreux, je me suis rendu pour la première fois à la mine de cobalt de Kamilombe dans la province de Lualaba, au sud-est de la République démocratique du Congo. Située à Kapata dans la banlieue sud-ouest de Kolwezi, une ville minière historique de cuivre et de cobalt, Kamilombe fait désormais partie des multiples sites d’extraction du cobalt qui émergent un peu partout dans la région, où une très nombreuse main-d’œuvre de mineurs artisanaux, appelés "creuseurs”, extraient et traitent ce minerai à l’aide d’outils rudimentaires.
D’après les estimations, 11 000 hommes et femmes travaillent sur le site, la plupart n’ayant pas d’autres moyens de subsistance.
Les mineurs risquent leur vie à creuser des puits dans la terre rouge, qui font parfois jusqu’à 100 mètres de profondeur, et dont les profits ne leur sont jamais redistribués. Leurs conditions de travail sont dangereuses, les droits humains bafoués et les salaires misérables sont payés par des agents et des acheteurs qui récupèrent de petites quantités de chaque mineur dans des « stations d’achat ».
Je n’ai que trop entendu de récits sur l’exploitation de la main-d’œuvre et les échanges inégaux en Afrique. J’ai consacré ces 20 dernières années de ma carrière universitaire à faire des recherches sur les aspects sociaux, politiques et économiques de l’extraction des ressources naturelles ou cultivées en Afrique subsaharienne.
Ma première visite à la mine de cobalt de Kamilombe m’a bouleversé. Je voulais absolument la visiter car j’avais entendu beaucoup de nouvelles encourageantes à son propos. Depuis 2004, elle est gérée par la Coopérative minière pour le développement Social (CMDS), en partenariat avec l’Alliance du Cobalt Équitable pour tenter d’améliorer la sécurité et le bien-être des mineurs artisanaux.
Les estimations de la Banque Mondiale indiquent qu’il y a près de 100 millions de mineurs artisanaux dans le monde et que cette activité est devenue un moyen de subsistance incontournable dans les pays en développement. Sa nature informelle pose néanmoins de sérieux soucis. La plupart des sites se trouvent dans des régions isolées, ne sont généralement ni planifiés ni réglementés et sont à l’origine de nombreux problèmes sociaux et environnementaux.
Cependant, l’idée d’organiser les mineurs artisanaux en coopérative comme solution à ces problèmes a cependant fait grand bruit. Beaucoup affirment qu’en organisant les mineurs en petits groupes et en donnant à leur voix la force du collectif, ils seraient en mesure d’agir contre l’exploitation de leur travail, leurs bas salaires, leurs conditions de travail précaires et les violations des droits humains. J’avais hâte de voir si la situation à Kamilombe était différente ou si rien n’avait changé.
Nous sommes sur des sacs de minerai dans la lueur de l’aube et Ghislain Mujinga Kaungu, mineur de cobalt de 28 ans et père de cinq enfants, me raconte comment la demande mondiale en cobalt croissante a transformé le paysage et les communautés de la région. Tandis que nous observons les profondeurs de son puits, Ghislain raconte :
Il y a des gens qui viennent du Kasai, des chinois qui quittent la Chine pour venir ici, des Canadiens qui quittent leur pays pour venir ici. Tous ces gens cherchent du minerai. Il est de bonne qualité. De très bonne qualité.
« Notre travail est difficile »
Cinq mois après ma première visite, je suis retourné à Kamilombe pendant la saison des pluies en décembre 2021 pour passer plus de temps avec les creuseurs, mieux comprendre leur situation difficile et réaliser un court-métrage documentaire au sujet de leurs vies.
Les creuseurs que j’ai rencontrés sur le site de Kamilombe et leurs récits m’ont hanté. Ils m’ont raconté les graves destructions de l’environnement et les conséquences sociales de l’extraction du cobalt en plein essor, ainsi que les termes inégaux des échanges qui les privent complètement de la richesse générée.
La plupart des mineurs avec qui j’ai parlé sont parfaitement conscients qu’ils sont exploités. Beaucoup m’ont confié avoir commencé à travailler en tant que mineurs dans l’espoir d’offrir une vie meilleure à leurs enfants. Comment ne pas comprendre que des parents soient capables de traverser des épreuves, de supporter l’injustice et de prendre des risques si cela peut aider leurs enfants.
Il m’est rapidement apparu que la plupart de ces mineurs endurent autant de difficultés parce qu’ils n’ont pas d’autre alternative dans une économie où les opportunités d’emploi sont limitées. Mama Kalonda Alphonsine, mère de huit enfants et laveuse de minerai dans la mine de Kamilombe m’explique :
Notre travail est difficile car il dure toute la journée. Nous sommes tout le temps penchées. Nous faisons ce travail parce que c’est notre seul moyen de survie.
Ghislain confirme : « Je dois descendre dans la mine pour nourrir ma famille. Je n’ai même pas 100 francs congolais chez moi. Il n’y a ni farine ni légumes. » Il poursuit : « Je ne veux pas que mes enfants deviennent mineurs. Pas même une journée. D’habitude quand je reçois 100 francs des Chinois, je les consacre à leur éducation, pour qu’ils deviennent des gens respectables. Pour pouvoir être fier quand les gens disent, “c’est le fils ou la fille de Ghislain”. »
C’est aussi ce que m’a expliqué Pitchou, un transporteur de minerai de 40 ans et père de quatre enfants qui a laissé tomber ses études universitaires pour transporter sur son vélo des sacs de cobalt de la mine vers les stations de lavage. Il raconte :
Mon vélo est important car il nous nourrit, moi, ma femme et mes enfants. Mais ce que j’aimerais c’est que mes enfants aillent à l’école plus tard. Car l’éducation les aidera à construire leur avenir… Il ne faut pas que mes enfants aillent à la mine, ils doivent se concentrer sur l’école, car c’est ça leur avenir…
Malgré une meilleure connaissance des chaînes d’approvisionnement mondiales et l’abondante littérature sur le commerce équitable et le développement durable, l’exploitation néocoloniale a toujours fait partie intégrante de l’extraction minière en RDC. Mais l’exploitation économique n’est qu’un des chapitres de l’histoire.
« Nous les mineurs, on meurt beaucoup »
Alors que je filmais avec des mineurs, une des mines s’est écroulée à cause des fortes pluies. Six mineurs sont morts, et la profondeur et la forme des tunnels ne permettent pas de récupérer les corps. Ghislain m’explique :
Il y a souvent des accidents pendant la saison des pluies. Quand il pleut, on met une bâche par-dessus l’entrée du puits mais quand il pleut beaucoup, il arrive que la bâche se déchire. L’eau entre dans le puits et vous risquez de mourir noyé si vous vous trouvez à l’intérieur.
Et effectivement, tous les mineurs avec qui j’ai échangé savent que ce genre de désastre peut leur arriver à tout moment. De tels incidents se produisent régulièrement et en janvier 2023, un effondrement du même type a été rapporté par David Sturmes, le directeur des partenariats stratégiques de l’Alliance du Cobalt Équitable. Il déclare : « Un manque de planification et l’incapacité à gérer les inondations dans la mine après plusieurs jours de fortes pluies a bloqué les tunnels, et il n’y a pas d’autre issue. La pression qui en a résulté a affecté l’intégrité des murs provoquant des effondrements. Malheureusement ce type d’incidents n’est pas rare dans les mines les plus informelles. »
Pour de nombreux creuseurs, le « peu d’obstacles » pour accéder aux mines artisanales de cobalt constitue leur principal attrait. Vous n’avez pas besoin de compétences spécifiques, de diplôme ou d’investir un capital important. Tout le monde peut devenir mineur artisanal.
Mais il y a un revers à cela. Les grandes mines industrielles investissent largement dans la préparation et le développement du site. Les mines artisanales sont au contraire financées par une trésorerie irrégulière. De ce fait, la plupart du temps, les coopératives ne peuvent pas effectuer les investissements nécessaires dans l’infrastructure de la mine. Les morts et les blessures sont fréquentes chez les mineurs artisanaux, à cause des effondrements des tunnels et du manque d’équipement de protection. Selon Ghislain :
Parfois nous avons peur quand nous regardons le plafond (du tunnel), on voit qu’il est déjà très fragile. Le plafond est déjà abîmé. Si on n’effectue pas des réparations, c’est sûr qu’à un moment donné, ça va vous tomber dessus. Vous vous retrouvez avec une jambe cassée ou le crâne fracturé. Les effondrements sont très courants. Nous les mineurs, on meurt beaucoup.
Poussière toxique et maladies congénitales
La toxicité de la poussière de cobalt ajoute aux conditions de travail dangereuses. Elle touche les travailleurs et travailleuses de la mine, mais aussi la communauté toute entière. Les personnes qui vivent à proximité ont des niveaux élevés de cobalt dans l’urine et dans le sang. Des dommages oxydatifs de l’ADN liés à la toxicité du cobalt ont été démontrés chez des enfants.
Cette recherche a également trouvé des concentrations élevées d’uranium dans les urines des enfants et des mineurs exposés. Des corrélations ont été établies entre le niveau d’uranium dans l’urine et l’eau potable.
Souvent, les femmes lavent le minerai brut après son extraction et il n’est pas rare que les femmes enceintes manipulant du cobalt radioactif signalent la naissance d’enfants mort-nés. Une étude du Lancet a conclu que les femmes enceintes vivant dans des communautés pratiquant l’extraction du cobalt ont les taux de métaux lourds dans le sang les plus élevés jamais rapportés. La même étude démontre un risque de malformation congénitale cinq fois plus élevé chez les bébés nés de pères travaillant dans les mines de cobalt.
Les conditions du lavage du minerai que décrit Alphonsine sont éloquentes :
Il y a plusieurs problèmes avec ce travail. Tout d’abord l’eau sale avec laquelle nous sommes obligées de travailler. La fièvre typhoïde est courante. Nous souffrons aussi de douleurs d’estomac et d’infections et dès que nous avons une petite fièvre, les tests indiquent qu’il s’agit de la malaria. Les femmes ne devraient pas laver ces minerais car ils contiennent de l’uranium. Si l’uranium pénètre dans le corps d’une femme enceinte, elle peut faire une fausse couche ou accoucher d’un bébé avec des malformations.
L’autre danger pour la communauté, ce sont les mines elles-mêmes. Les puits abandonnés sont souvent laissés tels quels, comme des blessures ouvertes. Il faudrait les combler et les réhabiliter, au lieu de les laisser se remplir d’eau. Ils deviennent des nids à moustiques qui favorisent le développement de la malaria et des dangers potentiels pour les enfants qui risquent de s’y noyer. Personne n’en est tenu responsable. Une comparaison récente d’images satellites montre en cinq ans une croissance spectaculaire du nombre de mines dans et autour de Kowlezi.
Un article récent d’ABC News constate : « Les mines se multiplient autour de la ville, mais aussi à l’intérieur des quartiers… des photos satellites de l’ouest de la ville révèlent que des rues entières ont disparu ces dernières années. »
La face cachée de la ruée vers le cobalt
Le cobalt est l’un des ingrédients essentiels des batteries ion-lithium présentes dans certains produits électroniques grand public et les véhicules électriques incontournables pour lutter contre le changement climatique. Les mineurs artisanaux comme Ghislain, en quête du précieux trésor bleu, sont depuis longtemps la face cachée de la ruée vers le cobalt. Négligées et ignorées encore récemment, leurs récits commencent à être dévoilés.
Un certain nombre d’articles ont retenu l’attention du public et fait la lumière sur les minerais dits « critiques », comme le cobalt, et les ravages qu’ils causent à l’environnement et aux populations, situées tout en bas de la chaîne d’approvisionnement.
Dans sa chronique sur le « côté obscur » de la ruée vers le cobalt, Nicolas Niarchos, journaliste au New Yorker, raconte même qu’un résident de la banlieue de Kolwezi, découvrant que sa maison se trouvait sur un gisement de cobalt, a creusé de nuit un trou de 9 mètres de profondeur dans le sol de sa cuisine pour extraire du minerai.
Le cobalt congolais représente un marché de plusieurs milliards de dollars pour les entreprises minières internationales et les agents d’achat, souvent chinois, qui se sont installés dans le pays. Le sud du Congo est assis sur 3,4 millions de tonnes de cobalt, environ deux-tiers des réserves mondiales prouvées.
Malgré l’agitation frénétique des agents étrangers qui tentent à tout prix de garantir les approvisionnements en cobalt, de nombreux mineurs admettent qu’ils ne savent pas exactement pourquoi le cobalt suscite tant d’intérêt. Alphonsine m’a dit qu’elle ne savait pas où allait le cobalt qu’elle avait lavé. Elle déclare :
Le cobalt sera vendu à l’étranger. Nous avons entendu dire qu’ils le vendaient à la Chine. À quoi il sert en Chine, on ne sait pas. On nous dit juste qu’il a plusieurs utilisations. Mais on ne sait pas lesquelles.
En 2021, les entreprises chinoises fabriquaient 79 % des batteries ion-lithium mondiales destinées aux véhicules électriques. Elles sont très présentes en RDC et constituent une nouvelle forme de « colonialisme » des entreprises.
Ghislain m’a expliqué que les mineurs artisanaux n’avaient qu’une très petite marge de manœuvre pour négocier avec les agents d’achat ou obtenir un prix juste pour leur cobalt.
Tu remarqueras que pour acheter du minerai, tout le monde a son prix. Au lieu d’acheter un bon prix pour qu’on y gagne nous aussi, ils ne sont pas corrects. Quand tu amènes le produit à la station d’achat, ils t’imposent un prix. Et si tu n’es pas d’accord, ils te demandent de partir.
Plus les véhicules électriques se développent, plus la concurrence pour l’approvisionnement en cobalt fait rage, la demande mondiale étant appelée à se multiplier par huit d’ici 2040. Cette situation a alimenté des tensions géopolitiques et une nouvelle rivalité entre les États-Unis et la Chine, chaque pays cherchant à prendre la tête de la révolution verte.
L’OCDE estime que plus de 200 000 creuseurs, travaillant souvent en parallèle d’opérations d’échelle industrielle, extraient jusqu’à 30 % du cobalt congolais.
Le travail des enfants
L’organisation humanitaire Save the Children a observé que la majorité des mineurs artisanaux congolais gagnent moins que le salaire minimum de la RDC, qui est de 4,5 euros par jour. Sans parler des différences de rémunération entre les hommes et les femmes, ces dernières touchant des revenus considérablement moins élevés.
D’autre part, des estimations indiquent que 40 000 enfants travailleraient dans les mines de cobalt du pays. Ces allégations ont permis à des familles congolaises d’introduire une action en justice contre les plus grandes entreprises de technologie en décembre 2019, suite à des cas de décès et de blessures graves subies par des enfants travaillant dans des mines de cobalt.
En octobre 2022, le ministère du travail des États-Unis a ajouté les batteries ion-lithium à sa liste de marchandises provenant du travail des enfants.
Des multinationales aussi puissantes qu’Apple, Google ou Tesla ont sans aucun doute les moyens et la capacité technique de contrôler leurs chaînes d’approvisionnement et de se procurer du cobalt de manière responsable ; mais la traçabilité reste floue. Néanmoins, de nombreuses initiatives transnationales ont vu le jour pour améliorer la transparence des chaînes d’approvisionnement, la plupart se conformant au Guide de l’OCDE sur le devoir de diligence.
Il n’y a pas de « cobalt propre »
Un défi important à relever demeure : les stratégies commerciales de la multitude d’intermédiaires situés au milieu ou en aval de la chaîne d’approvisionnement du cobalt tirent parti des pratiques opaques. Les marges bénéficiaires sont beaucoup plus élevées quand le cobalt est extrait dans des conditions de quasi-esclavage.
Et dans les faits, le cobalt exhumé par les creuseurs est acheté par des agents et traité avec le cobalt des grandes entreprises minières, dont plus de 80 % est raffiné en Chine. Dans un tel contexte, il est difficile de réglementer et contrôler la chaîne d’approvisionnement : elle est brouillée et les deux sources de cobalt finissent dans des véhicules et appareils électriques achetés quelque part dans le monde. Dans l’état actuel des choses, il n’y pas de de « cobalt propre ».
Si de nombreux pays africains abritent des ressources très convoitées, la richesse générée ne reste pas en Afrique, ni ne bénéficie à sa population. Ceci est bien sûr le résultat d’une longue histoire qui remonte à l’époque coloniale. La ruée actuelle vers le cobalt à Kolwezi et dans ses environs en est un des maillons.
Pendant l’ère coloniale, les intérêts des empires européens transitaient indirectement par les élites locales, qui aidaient les agents coloniaux à régir les territoires et à exploiter les ressources. Au moment de l’indépendance, dans les années 1960, cette « ingérence indirecte » a établi une classe dirigeante d’élites locales commerçantes qui ne rendaient pas de compte à leurs citoyen·nes.
Cela a préparé le terrain pour le deuxième partage de l’Afrique, où l’expropriation effrénée des ressources, caractéristique de la colonisation, n’a globalement pas changé, à l’exception de l’arrivée des nouveaux agents de l’exploitation étrangère, que sont les entreprises qui extraient les ressources de façon industrielle.
La Chine, avec ses nouvelles routes de la soie, est devenue un acteur majeur de ce scénario et le sujet d’un débat d’ampleur pour savoir si elle constitue une nouvelle opportunité pour l’Afrique ou une nouvelle forme de colonialisme.
Déni plausible
Même si les conséquences délétères du boom du cobalt sont de plus en plus visibles et désormais impossibles à ignorer, le secteur n’en est pourtant pas tenu responsable, notamment parce qu’il a trouvé des moyens de dissimuler ses pratiques commerciales abusives.
Dans le secteur minier, les intermédiaires – acheteurs, agents, distributeurs et courtiers – existent pour masquer l’implication directe des entreprises multinationales dans l’exploitation de la main-d’œuvre. La complexité de la chaîne d’approvisionnement leur permet d’exiger des niveaux de rentabilité selon leurs propres conditions sans avoir à assumer les conséquences de leurs actes. Ces entreprises savent également très bien communiquer sur leurs initiatives présumées en faveur de l’amélioration des conditions de travail.
En consultant leur site web, vous trouverez sans doute une très longue rubrique consacrée au développement durable et communautaire. Cette vitrine peut rassurer certains consommateurs ou décideurs, mais tous ces efforts ne semblent pas changer grand-chose pour celles et ceux qui sont au bas de la chaîne, comme Ghislain, Alphonsine ou Pitchou.
Nous sommes toutes et tous en partie complices de cette situation. Je dis souvent à mes élèves qu’avoir un téléphone portable dans la poche équivaut à posséder aussi un petit bout de RDC. Cependant, les entreprises de technologie et les géants miniers ont beaucoup plus de pouvoir et de moyens pour changer les choses. Ils devraient payer pour le rôle qu’ils ont joué dans la création et la reproduction de systèmes injustes et néfastes pour les populations et la planète. Les gens qui vivent dans la ceinture de cobalt de la RDC avec qui j’ai eu le privilège de passer du temps, et les millions qui leur ressemblent, méritent beaucoup mieux.