Le site red pepper propose un « point de vue de gauche » sur les crypto-monnaies, et plus particulièrement sur l’essor récent du Bitcoin. L’article met en lumière trois conséquences quant à leur récent développement.
Une première conséquence est culturelle. L’article rappelle que le concept de crypto-monnaie puise ses racines dans le courant libertarien, et plus précisément à travers la justification d’approfondir la coordination de l’économie par des marchés dits libres (de toute régulation). La monnaie est en effet un instrument politique mis en place et contrôlé par un État sur un territoire donné. Le Bitcoin permettrait ainsi de contourner ce mode de fonctionnement centralisé en donnant théoriquement à chacun·e – ayant une connexion internet – le pouvoir de co-controler la monnaie. La crypto-monnaie répondrait alors aisément aux critiques quant au poids démesuré des gouvernements et des banques dans le système monétaire. Toutefois, l’article précise qu’en pratique cet argument idéologique sert davantage le courant libertarien (de droite) qui promeut la dérégulation des marchés.
Une deuxième conséquence est économique et financière. De part son mode de fonctionnement décentralisé, le marché des crypto-monnaies est très volatil et sujet à des fluctuations importantes. Cela a donc un impact direct sur l’instabilité financière et la formation de bulles spéculatives. Par ailleurs, l’article montre que l’usage des crypto-monnaies est devenu incontournable dans le commerce de biens illégaux et doit donc faire l’objet d’une attention particulière (y compris par les criminologues).
Une dernière conséquence est environnementale et climatique. En effet, la quantité d’énergie nécessaire pour alimenter le réseau Bitcoin surpasse la consommation annuelle de certains pays.
En outre, il existe désormais des centaines de milliers d’opérateurs qui, rémunérés en bitcoins, se font concurrence pour traiter un maximum de données sur le réseau bitcoin en utilisant des ordinateurs super-puissants. Ont alors émergé progressivement, notamment en Chine, des "sociétés de minages" très énergivores pour traiter toujours plus de données.
Deux grandes réponses, à gauche, sont identifiées face à ces multiples conséquences de l’essor des crytpo-monnaies. Une première serait d’aller dans le sens du gouvernement chinois et des les interdire. Une seconde consisterait à reprendre la main sur leur développement pour en faire un outil plus progressiste. Il s’agirait alors de concevoir les crypto-monnaies comme un moyen de construire un commun du numérique, un outil au service des solidarités.