La tarification de l’eau dans les villes sénégalaises et l’accès à l’eau des populations pauvres

Par Moussa Diop

, par Pambazuka

Cet article fait partie d’un numéro sur l’eau et la privatisation de l’eau en Afrique, produit dans le cadre d’une initiative conjointe par Transnational Institute, Ritimo et Pambazuka News. Cette édition spéciale est aussi publiée en anglais.

La réforme institutionnelle du secteur de l’eau au Sénégal, en 1996 (voir article sur Privatisation de l’eau : le Sénégal à la croisée des chemins), s’est accompagnée d’une politique visant d’une part, à accroître la capacité de production d’eau potable de la ville de Dakar et d’autre part, à mettre en place des outils tarifaires pour améliorer la gestion de la demande.

L’augmentation de la capacité de production a été réalisée grâce à deux programmes d’investissements : le Projet Sectoriel Eau (PSE) mené sur la période de 1996-2003 et le Plan Sectoriel à Long Terme (PELT) sur la période 2003-2007. Les investissements mobilisés ont atteint 216 milliards de francs CFA dans le cadre du PSE, auxquels se sont ajoutés 300 milliards de FCFA supplémentaires dans le cadre du PELT (1) . Au total, ces deux grands programmes d’investissement auraient permis d’augmenter la production d’eau potable à Dakar de 83% entre 1996 et 2006, soit de 192 000 à 350 000 m3/jour (SDE, 2004). Ces programmes auraient également permis de développer considérablement le service de distribution d’eau potable à travers une politique volontariste de raccordement aux branchements privés et d’extension du réseau des bornes fontaines, notamment dans les quartiers périphériques de Dakar. Entre 1996 et 2005, le nombre de clients de la Société des eaux (SDE) aurait augmenté de 60%. Ainsi, 76% de la population dakaroise aurait aujourd’hui accès à l’eau via un branchement privé.

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