Des huîtres pour nettoyer la baie de New York

Une initiative sur l’eau

, par Agenda de la Solidarité Internationale

Chaque mois, à travers une thématique, l’agenda de la solidarité internationale propose de revenir sur deux initiatives portées par des associations, citoyen·nes, ONG, etc. pour provoquer le changement. L’objectif est de comprendre les grandes problématiques internationales, montrer le pouvoir des mobilisations et donner des envies d’engagement.
Nous vous offrons donc, tout au long de l’année, des extraits de notre agenda. En août, la lumière est mise sur l’eau.

Image par Kate Baucherel de Pixabay

Qui pourrait croire de nos jours que la baie de New York a fait partie des environnements les plus sains de la planète avec une biodiversité foisonnante ? Pollution et surexploitation en ont fait un endroit peu attractif et dont personne n’oserait manger les fruits de la pêche.

Pourtant, il fut un temps où déguster des huîtres y était très facile. En plus d’être des mets populaires dans les assiettes et les estomacs, elles sont célébrées pour leurs impacts sur leurs écosystèmes. Les huîtres contribuent à assainir l’eau, leurs récifs fournissent un habitat à une variété d’espèces aquatiques et protègent des tempêtes. Les huîtres sont considérées comme des « ingénieures des écosystèmes ». C’est pour cela qu’est né le Billion Oyster project (« projet un milliard d’huîtres » en anglais). Son objectif : restaurer le récif du port new-yorkais à travers des initiatives locales et éducatives, en plaçant, comme son nom l’indique, un milliard d’huîtres dans le port, d’ici à 2035. Le tout, avec l’appui et la participation de la communauté locale.

Depuis le début du projet en 2014, plus de 28 millions d’huîtres ont été placées, et près de 500 tonnes de coquilles provenant de 75 restaurants de la ville ont été recyclées. Ce sont près de 8 000 élèves de 70 collèges et lycées des alentours, ainsi que plus de 1 000 bénévoles, qui ont participé au projet, notamment en cultivant des larves dans les coquilles récupérées, dans des laboratoires scolaires. New York va peut-être redevenir la capitale mondiale des huîtres, même si elles ne seront pas forcément propres à la consommation. L’idée est de travailler sur le long terme. Les premiers effets significatifs se sont déjà faits sentir. Les niveaux de biodiversité augmentent considérablement autour des récifs ostréicoles, qui attirent d’autres formes de vie. Des baleines ont d’ailleurs réapparu ces dernières années, à quelques kilomètres du centre-ville de Manhattan.

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