Au Timor Oriental, la paix ne peut pas être "imposée"

Martinho da Silva Gusmão, Développement et civilisations n° 366, août-sept 2008

Toute communauté exerçant la violence ou l’injustice sur ses concitoyens engendre de l’apathie et des privations économiques. Lesquelles alimentent une instabilité politique et un malaise social à travers le pays. C’est pour cela que la construction de la paix ne peut être séparée de la gouvernance et du développement. Dans la pensée de l’Église catholique, le développement et la construction de la paix sont d’ailleurs choses liées comme en témoigne l’encyclique Populorum Progressio (le développement des peuples).

Les dirigeants du Timor oriental sont naturellement d’accord sur le fait que développement et sécurité, construction de la nation et de la paix doivent devenir un seul et même but. Pendant la campagne des élections générales de 2007, le candidat à la présidence José Ramos Horta s’est proclamé systématiquement « président des pauvres » et a lancé un appel contre la violence et pour le développement des zones reculées.

Vainqueur du scrutin, Ramos Horta concentra toute son énergie sur ce qu’il avait déjà fait, c’est-à-dire la construction de la paix pour rétablir un gouvernement à large base et permettre aux citoyens les plus démunis de regagner leur dignité.
Une telle plate-forme était indispensable. Au Timor-Est, la mauvaise gouvernance et la désintégration nationale ont clairement menacé la sécurité de la population lorsqu’elles ont abouti, en février 2008, à l’attaque menée contre Ramos Horta et le Premier ministre Kay Rala Xanana Gusmão par le major Alfredo Reinado Alves, le lieutenant Gastão Salsinha et son groupe. Horta fut blessé. Le pays traversait une petite agonie.

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