Pourquoi nous ne pouvons pas ignorer le "BANG" (Bits, Atomes, Neurones, Gènes)

Une synthèse du séminaire et du forum "BANG" sur la nanotechnologie, novembre 2008

, par Biodiversité Echange et diffusion d’expériences (BEDE)

La convergence des technologies qui utilisent les sciences de l’information, les assemblages atomiques à l’échelle nanométrique, les sciences cognitives et les biotechnologies, lancée comme un programme prioritaire par les Etats-Unis en 2003, a été désignée par certains par le terme de petit ‘BANG’ (Bits, Atomes, Neurones, Gènes). Il s’agit d’une manipulation de la matière à l’échelle des atomes et des molécules, et comme à cette échelle, l’inerte ne se distingue plus du vivant, la combinaison des deux devient ainsi envisageable.

Pour ceux qui observent le développement des biotechnologies, le ’BANG’ apparaît comme un prolongement presque linéaire de la tendance réductionniste qui domine la recherche dans ce domaine depuis un demi-siècle. Ici, il semble que nous touchons le fond de la déconstruction de l’organisation du vivant en briques élémentaires, les bio-briques, pour expliquer son fonctionnement et imaginer sa reconception. La mise en oeuvre de ce projet particulier fait appel à une palette de techniques utilisant ce qui est perçu par ses promoteurs comme les éléments de base de la matière (atome), du vivant (gène) et de l’esprit (neurone), tous considérés comme porteurs d’information (bits). Cette convergence pourra prendre de multiples appellations : NBIC (nano, bio, info, cogno), ou encore NGR (nano, génétique robotique)…

Les premières applications commerciales issues du ‘BANG’ rendent apparente une révolution silencieuse qui se fomente dans les laboratoires depuis déjà quelques années. Rares sont les observateurs de la société civile qui surveillent le développement de ce mouvement souterrain. À l’échelle internationale, l’organisation la plus active est certainement l’organisation nord-américaine ETCgroup, qui alerte régulièrement sur les dernières innovations technologiques du ’BANG’ et sur la concentration de l’industrie qui contrôle le secteur, le ’gang du BANG’. Ce gang du ’BANG’ fait converger les investissements éparpillés de la biotech et de l’infotech vers la physique et la chimie, domaines d’excellence du secteur nucléaire et des pétrochimistes. À son initiative, un regroupement international des responsables d’une trentaine d’organisations du monde entier a été invité à Montpellier pour discuter des enjeux et réfléchir rapidement à des réponses concertées de la société civile.

 Lire la synthèse "Pourquoi nous ne pouvons pas ignorer le "BANG"" (pdf, 4 p.)